Pour la première fois, Alain Ducasse nous offre ses inspirations, ses obsessions et ses espoirs pour la gastronomie,une vie de goûts et de passions, un quotidien de défis choisis.Il raconte son enfance à la ferme, un premier stage chez un routier, les écoles et les maîtres qui l'ont marqué et puis le temps de l'émancipation, des grandes réalisations et de la transmission. Il a fondé des écoles, créé des manufactures, formé des centaines de chefs et ouvert de nombreux restaurants à travers le monde. Il ne cesse de se réinventer, de penser de nouvelles saveurs, de nouveaux gestes, de nouveaux ancrages, de nouveaux combats. Ce n'est pas un livre de mémoires ou de recettes mais une autre façon de partager l'émotion d'une table, d'un plat, d'un goût.
« Les mémoires remarquables d'une jeune femme qui décide d'échapper à son destin. » Barack Obama
Tara Westover n'a jamais eu d'acte de naissance. Ni de dossier scolaire, car elle n'a jamais fréquenté une salle de classe. Pas dossier médical non plus, parce que son père ne croyait pas en la médecine, mais à la Fin des temps.Enfant, elle a regardé son père mormon s'enfermer dans ses convictions, et son frère céder à la violence. Et, à seize ans, Tara décide de s'éduquer toute seule. Son combat pour la connaissance la mènera loin des montagnes de l'Idaho, au-delà des océans, d'un continent à l'autre, d'Harvard à Cambridge. C'est à ce moment seulement qu'elle se demande si elle n'est pas allée trop loin. Lui reste-t-il un moyen de renouer avec les siens ?Une éducation est le récit d'une construction de soi, l'histoire d'une fidélité farouche envers la famille, et du chagrin dû à la rupture. Forte de la lucidité qui constitue la marque des grands auteurs, Tara Westover nous livre son expérience singulière : son combat pour entrer dans l'âge adulte grâce à une éducation qui lui a permis de poser un regard neuf sur la vie et donné la volonté de changer.
Traduit de l'anglais par Johan Frédérik Hel Guedj
"Sarajevo était une belle ville, avec les minarets des mosquées qui brillaient au soleil, sur le fond vert des collines, avec les façades roses et bleues des demeures autrichiennes, les parcs et les promenades où passaient calèches et landaus, tandis que, dans l'Odéon, au milieu du parc des Juifs (on l'avait surnommé ainsi car c'était le lieu de rencontre des plus riches d'entre eux), un orchestre jouait des valses et des polkas. C'était au bord de la Miljacka, qu'enjambent des ponts de pierre construits par tous ceux qui ont dominé le pays. Clara pensait que lorsqu'elle serait une dame, elle ne porterait pas le shlafrok, la longue jupe de satin raide que les femmes juives portaient sur leurs jupons de batiste, et qui ne révélait rien de leur corps..." Les lumières de Sarajevo, un voyage plein de charme au coeur d'une communauté juive aujourd'hui disparue, mais que ces pages préserveront de l'oubli.
Saviez-vous que la langue la plus parlée au monde, le mandarin, n'a pas de mots pour « oui » ni pour « non » ? Que l'on ne dit pas « je t'aime » de la même façon ailleurs ?
Saviez-vous que de vastes pans de l'humanité vivent très bien sans les fioritures extravagantes que constituent les verbes « être » et « avoir » ou encore les « le », « la », « un » et « une » qui ponctuent la moindre de nos phrases ? Que les Japonais n'ont pas de mot pour « eau » ? Que les Néerlandais ne se font pas de sourires, mais des « rires luisants », et que, contrairement à ce que l'on pense, le français est une langue infiniment plus drôle que l'anglais ?
Alex Taylor, pourtant linguiste, ne le savait pas. Il explore ces no man's land du dictionnaire, à l'écoute de ce que chaque langue sait dire, et parfois de leurs silences. Il raconte avec humour et sur un ton ludique pourquoi il est tombé amoureux des langues, et surtout pourquoi leur indicible beauté le laisse parfois tout ouïe et bouche bée.
Fils d'immigrés slovènes réfugiés en Argentine à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'enfance du père Pedro Opeka est marquée par une certitude, celle d'être appelée à autre chose que de fonder une famille, mais aussi pour deux passions : le Christ et le football.
Le 20 Août 1968, devenu lazariste, il quitte l'Argentine pour Madagascar. Trente-sept ans après, il y vit toujours. Après avoir partagé la misère absolue avec « les peuples de la décharge » condamnés à vivre dans les poubelles de la ville, il fonde l'association Akamasoa. Aujourd'hui, plus de 20 000 personnes (dont 60% d'enfants) vivent dans des villages construits de leurs propres mains ; elles ont retrouvé là le sens de la dignité et de la responsabilité, elles sont sorties de la misère pour devenir les acteurs de leur propre développement. Ces villages, bien entendu, respectent les principes chrétiens mais intègrent aussi les règles fondamentales de toute vie en société : du travail au sport, de l'éducation au plaisir.
Sans cesse, le père Pedro s'érige, loin de toute langue de bois, contre la corruption des élites, l'aveuglement des institutions financières, la folie des hommes... par amour pour ceux qu'on laisse vivre sans avenir. Une autobiographie d'une rare énergie.
Comment une petite normande, inconnue en France est devenue une star en Corée ?
Ida Daussy nous raconte avec humour, tendresse et sans langue de bois, son extraordinaire aventure et nous fait découvrir la Corée du Sud, ce pays du matin clair que nous connaissons mal. Arrivée en Corée pour la première fois en 1992, Ida a vécu le spectaculaire développement de ce pays marqué par des siècles de Confucianisme et qui s'est ouvert en quelques décennies à la modernité, à d'autres cultures, à d'autres moeurs, tout en restant profondément attaché à ses traditions et à une certaine qualité de vie qui lui a valu le surnom d' « Italie de l'Asie ».
Mariée à un coréen, mère de deux enfants, journaliste vedette de la télévision coréenne, Ida Daussy a ainsi été le témoin privilégié de ces bouleversements. Fine observatrice, son franc parler, ses manières « so french » et ses talents d'animatrice ont conquis un large public et lui ont permis de faire partager son amour pour la France et sa passion pour la Corée.
Né en 1954 à Sarajevo, Emir Kusturica commence son autobiographie par la restitution - à sa manière hachée, truculente et tendre - de sa jeunesse dans les ruelles des quartiers populaires de la ville. Son éducation est un mélange bigarré entre celle de la rue et des amis de toutes origines et de toutes religions et celle transmise par ses parents, pleine de vie, de polémiques, d'amis, de musique. C'est de là que son sens de l'observation trouvera sa source. Puis de la lecture de Tchékhov et sa profusion de petits personnages jusqu'à ce qu'il découvre Amarcord de Fellini qui sera pour son parcours cinématographique « ce qu'a été le Big Bang pour l'Univers ».
Il suivra ses études à Prague et, dès son premier film, Te souviens-tu de Dolly Bell, obtiendra le Lion d'Or de Venise. Ensuite, Papa est en voyage d'affaires l'oblige à affronter le pouvoir - un jour on le traite de renégat, le lendemain de Tzigane. Avec le succès de Cannes, l'Amérique l'accueille à bras ouverts. Suivront Le Temps des Gitans, Arizona Dream - au cours duquel il fera une dépression profonde -, Underground, Chat noir, chat blanc, La vie est un miracle...Le récit autobiographique de ce grand cinéaste frappe par la multitude des situations évoquées, le foisonnement des personnages, le brio des scènes toujours visuelles, la véracité des dialogues et, surtout, il révèle derrière l'image un peu « déjanté » du personnage et de ses films, un créateur profondément humain, qui réagit de tout son être aux joies et aux malheurs de son pays.
Traduit du serbe par Vladimir Cejovic et Anne Renoue
Au point de départ de ce roman vrai, le destin à la fois romanesque et tragique de Marie-Ange Lemonnier, fille d'épicier rêvant de quitter son bocage normand au sortir de la guerre pour monter à Paris.
Amoureuse d'un prêtre inaccessible puis d'un chirurgien mort dans un accident de voiture, trichant avec son identité, maquillant son passé, avide de gravir les échelons de la bonne société, tantôt assistante sociale, tantôt prostituée, pour finir diseuse de bonne aventure, Marie-Ange a également été la mère de trois fils. L'aîné a choisi de conter aujourd'hui leur histoire.
L'auteur, fils du prêtre, a été temporairement abandonné par sa mère et recueilli par une famille de notables du Nord, les Dorin, qui lui ont offert une éducation. Au-delà de ce récit d'enfance bafouée se dessine aussi la formidable histoire d'une résilience : comment vivre avec un tel passé, comment trouver ses repères quand on est le fruit d'une alliance incongrue entre un prêtre et une femme aux moeurs légères, quand on est à la fois fils de saint et de démon, quand on a vécu dans les ors d'un château puis connu la misère, avoir souffert de faim et de froid... Toutes ces failles, tous ces paradoxes, Jean-François Rottier a choisi de leur donner un sens existentiel, pour mieux appréhender un monde sans cesse tiraillé entre un bien supposé et un mal apparent. Son témoignage est une magnifique leçon de vie.
D'Istanbul à BagdadEn Irak, les deux dernières années furent particulièrement meurtrières pour les chrétiens d'Orient : en octobre, des prêtres, des femmes et des enfants ont été assassinés. Ce regain de violence fait suite aux attentats qui, depuis cinq ans, visent les Églises chrétiennes aux quatre coins du pays. Du jour au lendemain, plus de 12 000 chrétiens se sont réfugiés dans des villages au pied des montagnes. Un tel exil n'avait jamais été observé depuis... des siècles. Là, ils trouvent la protection armée - une milice de 2 000 hommes - rémunérée par le ministre chrétien du gouvernement du Kurdistan autonome. Cela sera-t-il suffisant ? Qui veut mettre fin à la présence deux fois millénaire des chrétiens d'Orient en Mésopotamie ?
Au rythme actuel de cette émigration, il n'y aura plus de chrétiens dans leur berceau originel. Quelques années suffiront à clore les chapitres d'une présence que les invasions arabes, turques et mongoles n'avaient pourtant pas entamée.
Sébastien de Courtois est parti à la rencontre de ces exilés entre le nord de l'Irak, la Syrie et la Turquie. Il nous en livre un récit vivant, et donne la parole à ces populations qui souffrent ainsi qu'à des grandes figures, comme le ministre chrétien Sarkis Aghajan du gouvernement autonome du Kurdistan, (d'où vient l'argent ? qui le protège ?) ou de l'évêque syriaque d'Alep, qui aide les deux cent mille chrétiens réfugiés en Syrie.
Le sénateur Mc Carthy fut, on le sait, l'ordonnateur d'une chasse aux sorcières communistes qui fit de nombreuses victimes. A la suite de cette crise, on ne retient souvent de la guerre froide qu'une image caricaturale, où les Etats-Unis et l'Union soviétique sont également coupables de crimes.
La réalité est, comme souvent, plus complexe et plus intéressante que le mythe. En 1950, à l'heure où débutait la chasse aux sorcières, les espions dangereux avaient déjà été éliminés des postes de responsabilité ; personnage excessif menant une campagne à contretemps, Mc Carthy est devenu le bouc émissaire idéal. En réalité, les Etats-Unis avaient subi depuis 1940 une grave agression, des agents soviétiques ayant profondément pénétré son administration politique et technologique. Depuis 1996, les historiens disposent pourtant de nouvelles sources : archives de l'ex KGB, confessions d'espions et archives de la National Security Agençy, peu diffusées en France.
Alerte rouge sur l'Amérique peut donc se lire d'abord comme une enquête policière au coeur du service de contre-espionnage américain, et du milieu insolite des espions. Mais aussi comme une fine étude psychologique : comment vient-on à trahir ? Y aurait-il de bons et de mauvais coupables ? Car, avant d'être métamorphosés en martyres et /ou en bourreaux, les acteurs de cette histoire - Edgar Hoover, Mc Carthy, Alger Hiss...- furent des êtres éminemment romanesques.
L'Égypte. Hier, monarchie, aujourd'hui République, caricature de démocratie et pauvres voix bâillonnées. Hier, nos mères, avant elles nos grands-mères, marchaient le long de l'avenue Kasr-el-Nil, les Champs-Élysées du Caire, bras nus, vêtues à la dernière mode de Paris, pomponnées, visage à découvert.
Elles étaient pourtant de fières musulmanes. Les dignes filles du Prophète. Alors ? Que s'est-il passé ? Pourquoi aujourd'hui leurs filles avancent-elles masquées ? Torturées d'interdits, de silences imposés, le corps anéanti par les ténèbres.
Pourtant, c'étaient leurs mères...Était-ce dans un autre pays ? Que s'est-il passé ?
J'entends des voix. Les entends-tu papa, qui montent de cette Andalousie égyptienne brûlée, de cette Cordoue alexandrine éclatée ? Nasser. Farouk. Le colonel et l'enfant-roi.1952. La révolution. Des lambeaux de vie dispersés à tout jamais.On a conjugué l'Égypte au singulier. Pour le meilleur et pour le pire. Que s'est-il passé ?
Voici enfin la grande fresque de l'Egypte moderne, depuis l'incendie du Caire à la nationalisation du Canal de Suez et la guerre des six-jours, admirablement restituée par Gilbert Sinoué. Au-delà des destins croisés de Nasser, prince du peuple, et Farouk, éternel enfant-roi, c'est toute la genèse de l'inextricable poudrière du Moyen-Orient qui nous est relatée. Gilbert Sinoué, enfant du Caire, a vécu avec les siens les moments forts de cette épopée, et nous livre ici un de ses récits les plus personnels où l'enquête historique le dispute à l'émotion du vécu.
C'est pour retrouver ses rêves d'enfant que Jacqueline Lefèvre a cherché à posséder des maisons, autant de refuges, hors des trépidations de la vie moderne.Elle en a connu de toutes sortes : des maisons hantées et d'autres qui vous hantent, des maisons closes que l'on aimerait plus ouvertes, des maisons de maîtres et des dépendances, des maisons phénix qui renaissent de leurs cendres. Mais parmi toutes celles qu'elle a marqué de son empreinte, il en est une, la plus belle, qu'elle a véritablement sauvé, la Château de Marcassargues dans les Cévennes.La renaissance de ce château est devenue un acte d'amour au delà de l'inconfort des hivers sans chauffage ni au courante, des moments de découragement et des problèmes financiers. Il falllait dompter ces "pierres sauvages". Jacqueline Lefèvre et son compagnon Thierry ont effacé les injures du temps, redonné à chaque pièce sa beauté et son équilibre trouvant parfois de vrais trésors. Les belles maisons ne sont pas ingrates: si on les aime, elles vous aiment en retour. Ils ont vécu des moments de bonheur intense avec les artisans et voisisns qui ont partagé leur enthousiasme: les maçons, les charpentiers, Gaston le "chroniqueur" des travaux, Peter le châtelain de l'autre côté de la vallée, Robert le forestier....Aujourd'hui ils sont repartis pour de nouvelles aventures, mais ils n'oublieront jamais leur "épopée cévenole".
Ivan est un jeune homme brillant. Il a terminé ses études. Il est aimé de ses parents et admiré par ses amis et par la belle Nathalie. Il entre dans la prestigieuse Organisation générale, rêvant déjà à la brillante carrière qui s'ouvre à lui. Comme son père, un homme courtisé et craint, il devient un disciple du Vojd, le chef suprême de cette Organisation. Ce guide, mi-homme mi-Dieu, inaccessible et pourtant omniprésent, lui offre les joies du pouvoir et les récompenses d'un travail acharné.
A force de renoncements sans gravité et de petites trahisons, Ivan oublie le jeune homme qu'il était : ambitieux bien sûr, mais aussi gai, rêveur, amoureux, aimant l'art et la littérature. Ivan découvre les mécanismes du pouvoir, la fascination pour le chef : il traque les faibles, les vieux cadres, les mauvais travailleurs. Il croit encore n'être qu'un témoin, libre de ses pensées et de ses actes. Mais il est trop tard.
L'histoire d'Ivan est celle de beaucoup de cadres, peu à peu conduits à renier leurs idéaux et à devenir, sous la pression de leur entreprise, les esclaves consentants et les propagateurs d'un système dont ils n'ont pas mesuré la dangerosité.
Le Moyen-Âge est le temps du merveilleux. Du merveilleux chrétien et de des miracles. Du diable et de ses maléfices. Magiciens, sorciers, alchimistes, astrologues explorent l'invisible pour en obtenir des pouvoirs. Les grimoires, si on les décrypte, assurent la puissance, la richesse, l'art des envoûtements et dévoilent la composition des philtres aux propriétés magiques.
Et l'imaginaire médiéval va bien au-delà de Dieu et du Diable. Il élabore un monde étrange où l'on ne distingue pas la frontière entre le naturel et le surnaturel, la réalité et l'illusion. Ainsi des héros deviennent des demi-dieux, les plantes révèlent des propriétés surprenantes et les animaux semblent issus des rêves les plus fantastiques.
Le nom du marquis de Cuevas est indissociable des ballets de Monte-Carlo qu'il a ressuscités dans les années 40 en leur insufflant tout à la fois la force de sa passion et l'immense fortune de son épouse, née Rockefeller.
Fastueux, follement mondain, George de las Cuevas de Bustillo y Teran, né le 26 mai 1885 à Santiago du Chili, s'intègre parfaitement à cette époque de l'immédiat après-guerre aussi pressée de panser ses plaies que de rattraper le temps perdu. Le monde de la fête se joue à lui-même le spectacle de ses extravagances. On s'y affronte en des joutes d'un autre âge. Au grand bal Besteguy donné en 1951 à Venise répond le grand bal Chiberta du marquis qui rassemble trois mille invités. Une querelle qui l'oppose à Serge Lifar se règle par un duel resté célèbre.
En France, à Monaco, aux Etats-Unis, Gérard Mannoni a recueilli les témoignages d'Elisabeth de Cuevas, fille du marquis, de Rosella Hightower, de tous ceux qui ont été les derniers témoins de cette hallucinante saga. Il signe une biographie féerique de cet aristocrate fantasque qui recevait le Tout-Paris des années 50 dans l'ancien appartement de Cécile Sorel, couché sur son lit, entouré de ses pékinois et de ses perroquets.
Critique musical, producteur sur France Culture, auteur d'une douzaine de livres consacrés à la danse, Gérard Mannoni remet en lumière le nom mythique d'un fastueux mécène.
« Mon insouciance, le diabète me l'a enlevée. »
A seize ans, Amélie est brutalement happée par une maladie viable mais incurable : le diabète insulinodépendant.
Celle que son père, cinéaste et écrivain de renom, surnomme affectueusement « Dame Langouste », ne se supporte pas et déteste ce mal qu'elle perçoit comme une maladie honteuse. Pour continuer à vivre, elle se ment, joue avec le feu, teste ses limites.
Etouffée par une famille qu'elle aime plus que tout, Amélie part à la conquête de ses rêves et recherche le grand frisson. Mais comment vivre une histoire d'amour losqu'on a le sentiment d'être anormal ? Comment mener une vie professionnelle équilibrée lorsque la maladie vous rappelle sournoisement à son souvenir ?
Un récit lucide et poignant, entre folie douce et réalité cuisante, un plongeon dans la vie déjantée d'une fille « qui ne tient jamais sur ses talons aiguilles ».
Dans l'ancien monde ténébreux, dominé par des intellectuels aussi cruels que sourds aux exigences de la vie contemporaine, l'abrutissement était considéré comme une tare de l'esprit. Les abrutis étaient relégués dans les poubelles de la vie spirituelle, vus comme des éléments asociaux, moqués, méprisés. « Abruti ! » était même devenu une injure...
Cette triste époque se termine. De tous côtés monte la revendication des abrutis à dominer le monde, et cette revendication est irrésistible, car l'abrutissement est le seul moyen de vivre en harmonie avec le monde contemporain.
Ce petit essai romancé relate la crise décisive qui va conduire un cadre trentenaire, modèle des générations montantes, à choisir en toute lucidité de devenir abruti. A travers la nouvelle vie spirituelle abrutie de ce cadre prénommé Jean, affublé de son épouse Athénaïs (qui est d'ailleurs moins une épouse qu'un facteur aggravant), le lecteur suivra la mutation anthropologique qui nous conduira tous à faire nos adieux à l'intelligence, à jouir enfin sans l'entrave de nos consciences.
L'immense soulagement, ainsi que le sentiment de détente et de bien-être abruti qui s'emparent du lecteur, recommandent ce livre à tous ceux qui ont constaté que réfléchir ne leur apportait que des ennuis, sans compter la fatigue.
Les femmes occidentales contemporaines ont inventé la rupture "non tragique". Cette rupture qui ne reste pas campée sur les pleurs et les regrets mais devient un moment de vie aussi riche qu'un autre puisqu'il nous ouvre, malgré la souffrance, à un ailleurs.
De plus en plus souvent ce sont les femmes qui partent. Et ceci quel que soit leur âge. Elles s'en vont, à trente ans, le temps facile des rencontres amoureuses ; mais aussi à quarante, lorsqu'elles savent déjà que le corps change ; à cinquante ans avec les rides qui racontent une partie de leur histoire ; plus tard encore, à soixante ans et au-delà...
Qu'est-ce qui les pousse à s'en aller ? Pourquoi certaines vivent-elles plus douloureusement les séparations ? Au-delà d'un acte décidé, quelle mémoire enfantine vient ici se rejouer ? Pendant un an, le temps du deuil, Isabelle Yhuel a tenu le journal d'une rupture. S'y sont mêlées les histoires d'autres femmes, histoire particulières, et pourtant, que de points communs !
Un récit sensible et intense qui dit les errances et les découvertes, les souffrances et, au bout du chemin, la renaissance.
Isabelle Yhuel est réalisatrice à France Culture et collabore à Marie Claire. Elle a publié aux Editions Jean Claude Lattès Aimer enfin sa mère.
Quel pied le premier ?
Le droit ?
Le gauche ?
Surtout, ne pas trébucher...
Garder son équilibre. Avancer. De temps en temps, courir, sauter, danser. Redevenir enfant ou jeune chien dans les fleurs.
La marche est une métaphore de la vie.
Rien ne semble plus simple, et rien n'est plus complexe.
Marcher m'est un besoin et un bonheur. Je veux, dans ce livre, étudier une fonction essentielle de l'être humain, qui n'a guère été examinée jusqu'ici : la marche... Ce mouvement que maints beaux esprits méprisent ; que l'Homo sapiens a hérité de ses ancêtres mammifères, reptiles et amphibiens ; que nos aïeux simiesques ont exalté en le faisant passer de quatre à deux pieds, et que nous avons sublimé en danse classique ou en rock n'roll ; dont nous avons fait le sujet de dialogues de bistrot et de recherches savantes ; qui nous a donné le défilé de mannequins et le match de football ; et que nous avons parfois porté au sommet de la perfection artistique, littéraire ou philosophique.
Yves Paccalet est né en Savoie. Normalien, écrivain amoureux de la nature, de la terre et de la mer, après avoir couru le monde, il continue ses balades pour le compte de Terre Sauvage et pour notre bonheur.
La grande biographie, attendue, sur la vie, l'oeuvre et la trace d'un des philosophes éminents du monde contemporain, penseur de l'Autre et refondateur de l'éthique, dont l'influence planétaire ne cesse de croître depuis son décès en 1995.
Elève pendant trois décennies d'Emmanuel Lévinas, Salomon Malka aura consacré cinq années à cette enquête sans précédent.
Une enquête qui court de Vilnius, la « Jérusalem de l'Est », au Paris d'avant-guerre, des séminaires de Davos à ceux de Louvain, des lambris du Vatican aux rues de Tel-Aviv, des couloirs de l'ENIO, l'école israélite, aux amphithéâtres de la Sorbonne.
Une enquête qui met en perspective les amitiés (Maurice Blanchot, Jean Wahl), les transmissions (M. Chouchani), les influences (Rosenzweig, Husserl, Heidegger), les dialogues (Paul Ricoeur, Jacques Derrida, Jean Paul II).
Une enquête qui embrasse la vie personnelle, de l'enfance aux années de camp, du travail solitaire à la reconnaissance universelle, en laissant parler famille, amis, collègues, étudiants.
Cette biographie unique, menée à la double et constante lumière du talmudiste et de la figure socratique que fut Emmanuel Lévinas, est aussi une fascinante traversée du xxe siècle.
Ecrivain, journaliste, Salomon Malka dirige la rédaction de RCJ. Il est l'auteur de plusieurs livres dont Lire Lévinas, M. Chouchani, et Jésus rendu aux siens.
Ils firent parler d'eux non pour le meilleur mais pour le pire !Nous connaissons bien nos grands hommes et honorons volontiers leur mémoire ; mais connaissons-nous nos grands nuls, nos piteux, nos médiocres ? En d'autres termes, nous qui connaissons tout de nos héros, que savons-nous de nos zéros ? Les responsables de Trafalgar, de Waterloo, de Sedan... le capitaine de la Méduse... Derrière chacun de ces grands ratages, il y a eu un ou plusieurs individus, boucs émissaires de nos fiascos dont les noms furent en leur temps frappés d'opprobre, puis, pour certains d'entre eux, définitivement effacés de notre mémoire collective.
Clémentine Portier-Kaltenbach nous livre son « best of » des grands losers de l'Histoire de France. Certains noms sont familiers, d'autres parfaitement inconnus. Il rassemble :
- Les hommes providentiels qui déçurent tous les espoirs par faiblesse, bêtise ou lâcheté.
- Ceux qui ne furent pas à la hauteur de leur mission ou déclenchèrent des catastrophes par leur incompétence.
- Les boucs émissaires de nos défaites militaires que leur culpabilité soit fondée ou pas.
- Des individus qui, eux-mêmes assez peu doués, eurent le pouvoir de nuire à de vrais génies.
- Ceux, rejetons de grands hommes, qui reçurent dans leur berceau un capital exceptionnel qu'ils dilapidèrent.
Une liste érudite et drôle de z'héros pointés, de z'héros z'héros 7 et de doubles z'héros...
Claude Bessy ou une vie au service de la danse. Une brillante carrière d'Etoile mais aussi des escapades sur bien des scènes à travers le monde, dans les studios de cinéma et de télévision, devant l'objectif des photographes de mode, ou encore sur les pistes du cirque pour les galas de l'Union des Artistes.
Depuis 1973, à l'Ecole de Danse de l'Opéra, elle a formé les grands noms actuels du monde de la danse. Avec une rigueur exigeante, d'aucuns disent avec une redoutable autorité. D'où une polémique récente sur laquelle elle fait le point dans ces pages.
Née en 1820, Léonie d'Aunet a dix-neuf ans quand elle quitte Paris pour le nord du continent européen où elle embarque avec son mari, le peintre François Biard, sur le navire La recherche, en route vers le Spitzberg pour une expédition scientifique prestigieuse. Elle en tirera un récit Voyage d'une femme au Spitzberg qui connaîtra de multiples rééditions et que la collection Babel a remis à son catalogue depuis 1992.
C'est une femme, jeune belle, cultivée que Victor Hugo rencontre en 1844, peu après la mort de Léopoldine, alors que Léonie d'Aunet est jeune mère et dans la gloire de son aventure. S'ensuivra une véritable passion qui d'après les biographes récents de Hugo, lui a inspiré ses plus beaux poèmes d'amour. Cet amour l'entraînera, elle, dans des souffrances terribles : prison, opprobre, séparation de ses enfants. Courageusement, elle reconstruira sa vie, chose guère facile pour une femme seule au XIXe siècle : elle sera journaliste et romancière.
C'est au travers d'une vitre, dans un parloir de prison, que Sylvie a appris à connaître et à aimer son père Francis Vanvenberghe dit « le Belge », une légende du milieu marseillais. C'est au travers d'une vitre encore qu'elle l'a retrouvé à la morgue le 27 septembre 2000 tombé à 54 ans sous les balles de ses assassins.
Née dans un milieu où mourir de mort naturelle est un luxe, bouclier humain à 4 ans, privée d'innocence, la fille unique du dernier parrain a vu disparaître les uns après les autres les hommes de sa famille, victimes de la guerre des gangs. Démolie par cette filiation peu commune, elle a sombré, adolescente, dans la spirale du couple infernal boulimie-anorexie et vécu, entre terreur et séduction, un étrange pas de deux avec ce hors-la-loi tout à la fois charmeur et violent, pingre et flambeur, qui se voulait patriarche à ses heures.