À mesure que paraissent, dans La Revue littéraire, les pages du Journal, Richard Millet brûle les cahiers qui les rassemblent. Cette destruction est la condition pour qu'il accepte de livrer les traces de ce qui constitue une trajectoire : celle d'un écrivain qui a longtemps eu du mal à se dire tel, taisant des expériences fondamentales (découverte tardive de la sexualité, expérience de la ruralité, travail en usine, rencontre avec le Démon), en effaçant d'autres, comme la guerre du Liban, pour des raisons sur lesquelles il reviendra un jour.
On n'aura cependant pas là le « making off » d'une oeuvre ; ce qu'on lira ici c'est un texte en mouvement, le récit d'une expérience qui fait du journal une tentative pour exister non pas littérairement, mais dans ce dehors absolu qu'on appelle la vie.
Ce journal commence en 1971, et se poursuit jusqu'en 1994. La guerre, la sexualité, la solitude, l'amour, la maladie, la musique, la littérature, la distance entretenue avec un monde que l'écriture apprend à aborder de biais, en constituent les grands thèmes. Richard Millet est l'auteur de plus de quatre-vingt livres, dont, récemment, Tuer (2015), Province (2016), La Nouvelle Dolorès (2017) et Déchristianisation de la littérature (2018) publiés aux Éditions Léo Scheer.
Beaucoup de choses ont été dites sur Michel Houellebecq, sur son oeuvre un peu moins, sinon qu'on y trouvait le parfait catalogue du cynisme contemporain ou l'encyclopédie des ratages de la modernité. C'est une double méprise : Houellebecq est un écrivain sincère et ambitieux. Il ne cherche jamais à sauver ce qui ne peut plus l'être. Néanmoins, si le monde n'est pas toujours drôle, il est améliorable. Nous disposons, dans la science, des moyens de le réenchanter. L'homme n'est pas condamné au tragique.
Désespérance et utopie, l'une comme l'autre argumentées avec soin : la douleur est un indice ; le monde doit être réparé. Les racines du mal sont trop profondes pour être entièrement arrachées, mais nous saurons en extraire des fleurs. Houellebecq est un écrivain romantique.
De Pascal à Lovecraft, Houellebecq a étudié la littérature de la chute, mais c'est, de Novalis à Baudelaire, celle de la rédemption par la technique qu'il a choisi de continuer.
Retrouvez tous les sommaires de La Revue littéraire sur www.leoscheer.com/catalogue, et en format numérique.
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P.N.R.I.
Philip de Newark, roi des Juifs.
Mais pourquoi se laisser crucifier, lorsqu'il reste tant de livres à écrire ? Vilipendé par son peuple après la publication de Portnoy et son complexe, proie d'un public plus attiré par la Chair que par le Verbe, Roth essaie de se libérer de son corpus. Est-il devenu un pur esprit ? Il est trop tentant de rester incarner, dans les textes et dans la vie.
Fondé sur l'idée que l'oeuvre de Philip Roth peut être lue comme une parodie du Nouveau Testament avec Roth dans le rôle du Christ, Corpus Rothi déploie tous les moyens de l'analyse littéraire pour multiplier et organiser, dans un discours effervescent, d'une intelligence et d'un humour jubilatoires, une compréhension neuve de l'univers rothien.
Steven Sampson est né en 1957 à Milwaukee, aux États-Unis. Après avoir étudié la littérature anglo-américaine à Harvard et le journalisme à Columbia, il a travaillé pendant dix ans dans l'édition à New York. En 2008, il a obtenu un doctorat à Paris-VII pour une thèse sur Philip Roth. Il collabore à La Revue littéraire et à L'Infini.
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Voici enfin le livre que beaucoup attendent afin de pouvoir lire et comprendre aisément Montaigne aujourd'hui.
Montaigne est un des auteurs français les plus marquants et les plus actuels. Il a toujours été accessible à l'étranger car, traduit, il y est modernisé, mais, paradoxalement, sa langue l'a rendu moins abordable en France.
Anthologie thématique, accompagnée d'un dictionnaire des noms propres, notions et doctrines auxquels Montaigne se réfère, Le Dictionnaire des Essais de Montaigne offre au plus large public les moyens de pénétrer progressivement la richesse infinie de ce chef-d'oeuvre.
D'Accoutumance à Voyage en passant par Amitié, Argent, Cannibales, Colère, Désir, Enfance, État, Femme, Mariage, Médecine, Plaisir, Solitude, Trahison, Vieillesse ou Vin, ce sont des centaines de pages de Montaigne traduites en français contemporain qui sont ainsi données à lire, découverte ou redécouverte irremplaçable d'un des plus grands livres du patrimoine mondial.
Issue d'une famille de juifs roumains immigrés en France, Sylvia Bataille est la cadette de quatre filles, les soeurs Maklès. Elles vivent à Paris, qui est alors la capitale de l'avant-garde, attirant les artistes du monde entier. L'aînée, Bianca, se marie avec Théodore Fraenkel, l'ami d'André Breton et des surréalistes, Rose devient l'épouse du peintre André Masson, Simone, celle de Jean Piel qui dirigera la revue Critique, et Sylvia est d'abord la femme de Georges Bataille, avant d'être celle de Jacques Lacan.
Autour de Sylvia Bataille, se réunit tout ce que l'époque compte de talents. Celle dont le visage est resté gravé dans les mémoires grâce au chef-d'oeuvre de Jean Renoir, Partie de campagne, est une véritable égérie de l'entredeux- guerres, l'une de ces femmes libres que l'on voit poser, seins nus, telles Lee Miller ou Nusch Éluard.
Comme Sylvia Bataille a détruit la plupart de ses archives, c'est dans le souvenir de ses proches que Angie David a trouvé la matière de ce roman biographique, pour écrire le portrait de cette femme à l'origine de notre modernité.
Souvenirs mêlés, racontés dans le désordre, comme ils viennent, regrets, remords, joies, deuils et, au-delà de tout, le bonheur d'écrire, le désir irrépressible de tout dire : Je ne mourrai pas tout entier est de ces livres testamentaires qui, malgré la sombre lumière qui les baigne, sont les plus vibrants éloges de la vie.
On y retrouve, l'intime et le public interférant sans cesse, aussi bien une histoire familiale tragiquement marquée par la Seconde Guerre mondiale que les obsessions amoureuses, les joies et les échecs de la carrière littéraire que les rencontres d'écrivains, d'artistes comme Francis Ponge, Graham Greene, Michel Tournier, Claude Lanzmann ou Bernard Giraudeau.
Serge Koster est né en 1940 à Paris. Il a mené une carrière d'enseignant de lettres (il est agrégé de grammaire), de critique littéraire (La Quinzaine littéraire, Le Monde, France Culture) et d'écrivain. Il a publié de nombreux livres dont les derniers aux Éditions Léo Scheer : Ces choses qui blessent le coeur, Le Sexe et l'Argent et Léautaud tel qu'en moi-même.
Il existe un décalage frappant entre la poésie lumineuse de Baudelaire et sa triste réputation de poète maudit n'ayant jamais eu, malgré sa vie de débauche, qu'un seul amour : sa mère. Tant de chercheurs, romanciers, essayistes ont autopsié le poète qu'il n'en reste guère qu'un squelette reconstruit dans l'ombre du génie. Peut-être n'y a-t-il rien à ajouter, mais seulement à comprendre : et s'il fallait oublier Baudelaire pour redécouvrir Charles ? C'est en changeant de point de vue, par une lecture constante, approfondie et sensible de ses textes, qu'Isabelle Viéville Degeorges a été amenée à remettre en cause cette vision faisant la part belle au mythe.
De sa correspondance et des témoignages de ses quelques rares amis ressortent des lignes de fuite qui tissent d'elles-mêmes la trame étonnante du parcours de Baudelaire. Il semble alors que sa vie, enfin, s'éclaire, jusque dans ses contradictions, du jeune garçon espiègle, puis de l'adolescent caustique et anxieux au jeune adulte résolu à faire l'homme. Nous découvrons comment la légitimité - de vivre, d'aimer, d'écrire... - lui fut confisquée, mise sous tutelle, de sorte que son extraordinaire personnalité a disparu sous les vapeurs de la légende de fumoir. Baudelaire, clandestin de lui-même, a passé sa vie à tenter de briser son invisibilité, ce que cette biographie souhaite mettre au jour en lui redonnant la parole.
Isabelle Viéville Degeorges est chroniqueuse à La Revue littéraire. Elle est également l'auteur d'une biographie d'Edgar Allan Poe (Éditions Léo Scheer, 2010).
La littérature française est vivante. De jeunes auteurs s'y révèlent, avec une oeuvre dont les contours, l'univers, le style s'affirment.
« Écrivains d'aujourd'hui » propose de les découvrir dans leur diversité, ou d'apprendre à les percevoir autrement.
Réalisé par la rédaction de La Revue Littéraire, ce volume comprend :
un grand entretien avec Camille Laurens sur son oeuvre en cours d'élaboration ;
des notes de lecture sur chacun des livres publiés à ce jour, d'Index à Romance nerveuse, en passant par Philippe ou Dans ces bras-là ;
des textes inédits en fin de volume.
Au cours de l'automne 1871, Arthur Rimbaud a écrit dans l'Album zutique une vingtaine de poèmes qui représentent une face tout à fait singulière de son activité de poète et qui nous éclairent sur une période critique de sa vie. Il existait depuis longtemps des éditions commentées pour les Poésies de Rimbaud, pour ses Illuminations et Une saison en enfer. Il n'existait aucun équivalent pour ses textes zutiques. Ce livre se propose de réparer cette lacune.
En rassemblant une information aussi rigoureuse que possible, Bernard Teyssèdre analyse les problèmes spécifiques - d'ordre stylistique, intertextuel, chronologique, érotique - que posent ces poèmes. La part subjective est, certes, irréductible, mais l'apparat critique et les notes, très abondantes, aideront le lecteur à faire le partage entre ce qui relève des faits et de l'interprétation personnelle.
Ouvrage de référence, ce volume s'adresse également à tout lecteur non spécialiste désireux d'en savoir plus sur cet Album aussi amusant que fascinant.
Agrégé de philosophie, professeur à l'université Paris-I, Bernard Teyssèdre a dirigé l'Institut d'Esthétique et il a fondé l'École doctorale en arts et sciences de l'art. Il a publié de nombreux ouvrages en littérature, en esthétique, en histoire de l'art et en archéologie culturelle de l'imaginaire.