Marie Souvestre... ou comment une Parisienne lesbienne, brestoise de naissance, forma la femme du président Franklin Delano Roosevelt, bi-sexuelle, modèle de l'emancipated woman et discrète conseillère, dans son âge avancé, de John F. Kennedy. Esprit incisif, féministe modérée, pédagogue performante, fille de l'écrivain breton émile Souvestre, elle invente en 1863 avec Caroline Dussaut une école de jeunes filles, primaire et secondaire à la fois, non religieuse et acceptant uniquement des élèves étrangères.
Basé sur des entretiens biographiques menés avec 40 anciens militants, sur des sources privées et sur des fonds d'archives souvent inexplorés, cet ouvrage met en lumière les ressorts de ces trajectoires dissidentes en les articulant à une réflexion générale sur le rapport des juifs algériens à la question coloniale. Au prisme de cette entrée minoritaire, il s'agit aussi de construire une histoire par le bas des juifs d'Algérie, du communisme algérien et, plus généralement, de la société algérienne colonisée et nouvellement indépendante.
La mémoire de 68 a largement valorisé le mouvement étudiant. Pourtant, 68 constitue également le plus puissant mouvement de grèves ouvrières que la France a connu, et qui ouvre ensuite une phase décennale de contestation dans les usines. C'est cette séquence d'insubordination ouvrière que Xavier Vigna retrace dans une étude historique pionnière qui s'appuie sur des archives inédites.
Avec une préface de Serge Wolikow.
André Léo, de son vrai nom Léodile Béra, est tour à tour romancière, journaliste, essayiste, auteur dramatique mais aussi républicaine et militante féministe. Longtemps ignorée ou méconnue, elle a pourtant un rôle aussi important que celui de Louise Michel. Cet ouvrage offre l'inventaire le plus complet sur son oeuvre (plus de trente romans, contes et essais, des dizaines d'articles et des textes politiques) et restitue, dans leur complexité, ses vies multiples.
Cas célèbres, exemples de chasses à l'homme et populations rebelles scandent l'histoire de nos libertés confrontées à l'État justicier. L'arrestation mérite donc une histoire que cet ouvrage arpente pour la première fois, pour mieux révéler un art politique de la capture justicière : celui de pressentir l'approbation ou la désapprobation collective.
La musique religieuse à l'époque moderne est soumise aux impératifs de convenance et de bienséance. Cet ouvrage est consacré aux discours sur la musique religieuse pour l'aborder selon une perspective culturelle plus large qui permet d'en dégager les enjeux sociaux, moraux et esthétiques.
Ce volume apporte des connaissances nouvelles, biographiques et prosopographiques sur les actrices et acteurs de l'émancipation des femmes de la IIIe République. À travers les motivations et les modalités de l'engagement se révèle le visage particulier du féminisme dit de la « première vague », soit un cycle de mobilisation centré sur l'acquisition de droits et s'appuyant sur des associations telles que le Conseil national des femmes françaises, l'Union française pour le suffrage des femmes, la Ligue française du droit des femmes.
Dans ce volume, historiens et historiens du droit, médiévistes et modernistes, explorent diverses facettes d'une justice souvent proche, que les habitants s'approprient pour régler leurs conflits ordinaires, tout en interrogeant les exigences contradictoires qui pèsent sur l'ensemble des institutions judiciaires. Pour le roi, les officiers, tant royaux que seigneuriaux, comme pour les justiciables, la proximité judiciaire est une nécessité et un enjeu de pouvoir.
Cette étude sur la culture chansonnière des mouvements de compagnonnages est une vaste enquête inédite, de nature à la fois historique, musicologique et ethnologique. Elle examine ce que chanter signifie pour des collectifs de travailleurs manuels, constitués d'individus autodidactes de la musique : ce qui compte avant tout, c'est la participation de cet art au "commun idéal" compagnon.
L'étude de l'univers social et culturel de Paul Ferry (1591-1669), pasteur à Metz de 1612 à sa mort, permet l'analyse des conditions d'exercice du ministère pastoral dans la France réformée du régime de l'édit de Nantes (1598-1685). Le ministre, type de clerc radicalement différent du prêtre catholique, doit toujours assurer les fidèles de leur salut dans leur foi par la prédication, l'administration des sacrements et l'acculturation, en tentant d'imposer la morale et la discipline réformées.
Avec une préface d'Yves Krumenacker.
Des corsaires de Louis XIV, Jacques Cassard (1679-1740) est le plus célèbre, mais Cassard est aussi armateur, issu du milieu négociant de la Fosse à Nantes. Les aventures le conduisent en Méditerranée, mais aussi aux Antilles.
Colette Cosnier part à la recherche de ce que l'histoire des saintes peut nous dire de l'histoire des femmes. Partie des images de la religion de son enfance, elle nous fait partager, en un parcours très libre mais parfaitement informé, de dictionnaires en musées et de La Légende dorée aux travaux les plus récents, ses pérégrinations dans l'univers des saintes et les interrogations qui en découlent.
Sans vouloir à tout prix réhabiliter le personnage, il faut voir que, sans jamais perdre de vue la défense de ses intérêts personnels et de ceux de son clan, Guillaume Briçonnet s'est jeté avec résolution dans toutes les grandes affaires de son temps. Bourgeois et marchand de Tours, il sert successivement trois rois : secrétaire de Louis XI, quasi-surintendant des Finances sous Charles VIII, il devient homme d'Église pour se maintenir au Conseil. Principal auteur de la première guerre d'Italie et pour finir soutien de Louis XII dans son affrontement avec le pape, il a ouvert avec éclat la longue série des cardinaux-ministres qui ont pendant trois siècles servi la monarchie française.
La tyrannie grecque, comme la démocratie, est un phénomène unique dans l'histoire mondiale des cités. Sous la férule armée des tyrans, la cité archaïque voit naître un nouveau pouvoir (coercitif, centralisé, abstrait), un territoire public, une citoyenneté culturelle et une économie différente (communautaire, civique). Révolutionnaire et cohérente, la tyrannie s'offre comme le premier acteur et le premier objet de la pensée politique grecque, de la pensée du logos.
Cet ouvrage, qui réunit neuf historiens européens, invite à repenser l’écriture de l’important chantier de l’histoire de la protection sociale en proposant tant des états des lieux sectoriels que des pistes de renouvellements problématiques, via des approches transnationales ou thématiques.
Avec le soutien de l’ANR Lyon vulnérabilités et de l’ENS de Lyon.
Ce livre retrace l'histoire de la Galice, région d'Europe d'à peine 30 000 kilomètres carrés située dans l'un des « Finis terrae » européens, au nord-ouest de la péninsule Ibérique. Depuis sa première version écrite en galicien (1984), peu après l'accession de la Galice à son statut d'autonomie, jusqu'à la dernière publiée en 2016, le texte s'est étoffé, invitant à corriger des représentations à propos d'une Espagne périphérique mais connectée, atlantique et continentale, capable, tout à la fois, de revendiquer sa celtitude et de se projeter vers l'avant.
Comment les méthodes de classement des fonds et collections documentaires ont-elles évolué dans le temps ? Le Web sémantique et les nouveaux langages documentaires les rendent-elles obsolètes ? Ces questions sont explorées dans ce livre sur le temps long, du Moyen Âge à nos jours, et de manière transversale, à la fois dans les bibliothèques et en archives. Continûment tendues entre nécessités d'un ordre physique et désir d'un agencement intellectuel, les pratiques de classement demeurent solidement installées au coeur des identités professionnelles des archivistes et des bibliothécaires.
Les révélations Snowden confirment qu’aux États-Unis le tiraillement entre impératifs du secret et exigences de transparence demeure vivace. Grâce aux révélations ponctuelles de ce genre et surtout à la mise à disposition régulière de fonds d’archives, il est possible de rendre compte de l’histoire du renseignement américain contemporain, jusqu’aux transformations qu’il a connues depuis les attentats du 11 septembre 2001.
Avec le soutien de l’université de Rennes 2 - EA 1796 - ACE (Anglophonie?: Communautés, Écritures).
Les écrits des érudits renseignent sur leur manière de travailler et sur les objectifs qu'ils poursuivaient. L'érudition fut-elle neutre ? Avait-elle pour seule mission de diffuser des savoirs et d'accroître la connaissance dans différentes disciplines ? Quels que fussent ses objectifs, elle reposait sur des pratiques que l'on retrouve pendant quinze siècles : l'apprentissage de langues étrangères, l'emprunt de manuscrits, le recours constant à la correspondance.
La démocratie représentative ne s'anime-t-elle qu'en période électorale ? Cet ouvrage s'interroge sur les conditions du maintien et des modalités de la fonction représentative endossée par les élus du peuple hors de toute manifestation institutionnalisée et entre les moments d'appel au suffrage, lors de ce que l'on appellera un "entre-deux" électoral à la durée variable.
Cet ouvrage propose de confronter les approches et d'enrichir le débat sur les représentations des relations amoureuses et des sexualités dans les Amériques anglophone et hispanophone. S'appuyant sur une grande diversité de cas, il analyse ainsi l'influence de l'histoire sur les représentations des relations amoureuses et des sexualités, et montre comment écrivains et réalisateurs interrogent la société et ses stéréotypes.
Cet ouvrage retrace l'aventure collective de la création des Annales des ponts et chaussées et analyse les modalités de travail et les motivations de ses acteurs. Cette histoire montre que les Annales ne font pas que décrire ou diffuser des savoirs : elles participent à leur élaboration, servent des politiques et des intérêts. Cette enquête sur les trente-six premières années d'existence du périodique permet, de surcroît, de pénétrer le monde des Ponts et Chaussées et offre un éclairage inédit sur le fonctionnement de cette branche de l'administration d'État.
Paul d'Estournelles de Constant, prix Nobel de la paix 1909 a été diplomate, député puis sénateur de la Sarthe. L'étude du fond exceptionnel de ses archives personnelles permet l'analyse dans cet ouvrage des aspects saillants de sa pensée : l'Europe, la colonisation, la mondialisation, l'arbitrage des relations internationales afin d'éviter la guerre ? à l'origine de la Société des Nations. Le livre est complété par des textes de cette figure méconnue de l'histoire contemporaine.
Inspecteur général d'histoire-géographie, Louis François a fortement marqué le système scolaire français du XXe siècle. Formé par le scoutisme des Éclaireurs de France, il a voulu, en partisan passionné des méthodes actives, bousculer les frontières entre les institutions éducatives et entre les disciplines d'enseignement. À ses yeux, la formation des élèves doit mobiliser des pratiques ouvertes sur le monde. Il fut professeur, géographe, résistant, déporté, gaulliste et démocrate, acteur clé de la construction de notre école contemporaine.