Dans nos sociétés de contrôle, l'information est devenue le moyen de surveiller, de normaliser et de donner des ordres aux populations, au point que les individus se trouvent réduits à n'être que les supports de ces informations. Pour sortir de ces fabriques de servitude qui mettent en esclavage les individus et les populations au nom de l'efficacité technique, du bonheur apporté par les algorithmes et de la mondialisation marchande, il nous faut de nouvelles utopies, de nouvelles croyances capables de convertir profondément nos habitus et nos habitudes.
Six ans après le succès français et européen des deux premiers volumes des Mythologies économiques, Éloi Laurent reprend son travail de désintoxication économique, à un moment crucial pour le débat démocratique. Dans ce nouvel opus, quinze mythologies économiques sont démystifiées, parmi lesquelles : « La responsabilité individuelle est la clé de la prospérité collective » ; « Sans croissance, il n'y a pas d'Etat providence » ; « Les Français comme les Européens sont devenus réactionnaires » ; « L'Etat régalien est le coeur du projet républicain » ; « Le Covid prouve que la technologie soutenue par la finance va nous sauver des crises écologiques » ; « On peut réussir la transition écologique sans sobriété »..
Ces derniers mois, la moitié des gouvernements de la planète faisaient le choix de préférer la santé de leurs populations à la croissance de leurs économies faute d'avoir pris soin de la vitalité de leurs écosystèmes. La leçon est implacable : détruire la Nature est un suicide social et accessoirement une folie économique dont nous n'avons pas les moyens. Ce livre soutient que l'espérance de vie et la pleine santé doivent désormais devenir nos boussoles communes dans ce nouveau siècle.
De quoi avons-nous vraiment besoin ? Comment se nourrir ? se loger ? s'éduquer ? se cultiver ? se soigner ? comment produire et travailler ensemble ? Partir de ces besoins, c'est envisager, au-delà des seules politiques économiques, les voies démocratiques concrètes de cette véritable bifurcation sociale et écologique que la société doit mener. Partir de ce dont nous avons vraiment besoin, c'est sortir de l'économisme coupé de la réalité sociale et fonder l'économie sur les valeurs humaines auxquelles nous tenons pour vivre ensemble.
Le capitalisme, tout le monde en parle, mais qu'est-il au juste ? Plus qu'un système économique, il est une forme d'organisation de la société, un aménagement des liens sociaux et une culture collective, en bref, une civilisation au sens que Norbert Elias donne à ce mot, c'est-à-dire une manière de policer les moeurs et les comportements dans laquelle les rapports économiques jouent un rôle déterminant. Après les précédentes synthèses sur le sujet, Pierre-Yves Gomez le revisite dans un contexte de postmondialisation et d'incertitude écologique. Il expose la logique du capitalisme en la comparant avec celle d'autres civilisations et montre en particulier l'importance que joue l'État-nation dans son fonctionnement, la place ambiguë du « marché », le rapport à la nature qu'il impose et combien la recherche du profit constitue un fait social total qui explique sa dynamique. Voici une analyse structuraliste neutre qui permettra au lecteur de se faire son opinion sur le fonctionnement et l'avenir du capitalisme.
Comment peut-on être protectionniste ? Pour le discours économique dominant, c'est le libre-échange qui a apporté la prospérité générale, la paix internationale et le bonheur des peuples. Mais ce discours n'entretient-il pas sciemment la confusion entre autarcie et protectionnisme, surtout si l'on envisage celui-ci comme une forme de régulation, à l'image des écluses régulant le cours d'un fleuve ? Le retour du protectionnisme est aujourd'hui une évidence. Il a une histoire, qui remonte à la naissance de l'économie politique « classique ». Parmi ses principaux théoriciens : Georg Friedrich List (1789-1846) ou encore Henry Charles Carey (1793-1879). Or, le protectionnisme peut-il réellement avoir de l'avenir dans un monde ouvert et globalisé ? C'est ce que Jacques Sapir explore dans cet ouvrage. Sans être exhaustif mais avec un grand souci de clarté, il donne une vue fidèle du déploiement de la pensée protectionniste et des arguments qui plaident en sa faveur. Ce faisant, il déconstruit quelques idées reçues bien ancrées et prouve notamment que c'est le protectionnisme, et non le libre-échange, qui est à l'origine de la croissance économique...
Comprendre enfin le fonctionnement de l'économie !Le pouvoir d'achat en France va-t-il encore baisser ? Les impôts vont-ils encore augmenter ? Dans quelle mesure les nouveaux accords de libre-échange (CETA, etc.) sont-ils avantageux ? Quels sont les effets de la pandémie de Covid-19 sur l'économie mondiale ? L'économie est omniprésente dans nos vies, depuis notre sac de courses jusqu'aux grandes décisions internationales que les médias tentent de décortiquer pour nous. Pourtant, pour beaucoup, elle reste assimilée à une science dure et incompréhensible. Clairement et simplement, ce livre débarrasse de son jargon une science (très) humaine et la rend passionnante !
Découvrez :
Les grandes théories économiques
Le rôle de la monnaie
Les crises économiques
Les idées reçues sur l'économie
Les grands débats économiques
Le rôle de l'État
Lorsque nous réfléchissons aux façons de réduire notre impact sur l'environnement, il en est une, imbriquée dans notre vie de tous les jours, à laquelle nous ne pensons pas, mais qui représente à notre insu le tout premier levier dont nous disposons pour réorienter l'économie et limiter notre impact sur la planète : nos comptes bancaires !
Cet ouvrage nous permet de mieux conscientiser l'impact colossal de ce qui nous semble aussi anodin qu'un petit compte d'épargne et nous donne les clés pour choisir un autre rapport au monde bancaire et soutenir, via d'autres acteurs du secteur, souvent méconnus, une économie à visage humain, respectueuse de notre environnement.
Un livre iconoclaste, véritable phénomène figurant sur la liste des best-sellers du New York Times pendant de longues semaines. Saluée par la critique comme l'une des plus brillantes économistes hétérodoxes, figure de proue de la Théorie moderne de la monnaie (TMM) - la nouvelle théorie économique la plus importante depuis des décennies -, Stéphanie Kelton livre une analyse radicale qui renverse toutes nos idées reçues sur le déficit, et au-delà, sur la pensée économique contemporaine.
D'un bout à l'autre de la planète, la montée du poids des dettes, qu'il s'agisse de celles des États, des ménages ou des entreprises, inquiète. En même temps, savoir que les ménages épargnent et que leur patrimoine augmente rassure. Pourtant, si personne ne s'endette, personne non plus ne pourra mettre d'argent de côté : dans une économie marchande, les fourmis ont besoin des cigales ! Source de risques, régulièrement à l'origine de crises, la dette est indispensable à l'expansion de l'activité d'une économie dont les agents ne dépensent pas tout leur revenu. Ce trait paradoxal de la dette amène à répondre autrement aux interrogations récurrentes sur les limites de la dette publique. Tant que les ménages souhaitent épargner plus que les agents privés n'empruntent, nos États peuvent et doivent continuer de s'endetter. S'ils utilisent à bon escient les sommes qu'ils mobilisent, ils ne feront pas faillite...
L'essentiel à connaître sur les théories économiques !L'information économique est omniprésente dans nos sociétés, mais elle laisse souvent ceux qui y sont confrontés totalement désorientés. Entre les théories, les théorèmes, les lois économiques, ou encore les courbes de croissance et de décroissance, pas facile de s'y retrouver ! En 50 notions claires et concises, Michel Musolino fait la lumière sur les aspects les plus obscurs de l'économie, et décortique la pensée des plus grands théoriciens (John Maynard Keynes, Karl Marx, Adam Smith, etc.).
50 notions dont :
o La loi de l'offre et de la demande
o Les théories de l'inflation
o Le libéralisme
o La théorie malthusienne
o Le keynésianisme
Dans les pays les plus avancés, le progrès social est en panne. Face à la montée presque générale des inégalités, face à la stagnation des revenus d'une large partie de leurs populations, face aussi aux dommages de plus en plus visibles causés à la planète par leur développement passé, ce constat s'impose. En attribuer la faute au capitalisme, sur lequel ce développement s'est fondé, serait pourtant une erreur : il n'est pas plus responsable de la panne actuelle qu'il ne l'a été hier des progrès accomplis.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les populations occidentales ont connu une amélioration, profonde et largement partagée, de leurs conditions de vie, parce que, au terme d'une longue et tumultueuse histoire, elles ont réussi à maîtriser la force productive du capitalisme. Les années 1980 ont toutefois été celles du triomphe de l'idéologie libérale : face à la mondialisation et aux changements techniques qui s'esquissent alors, les sociétés occidentales auraient dû redoubler d'efforts pour rester dans un rapport de forces favorable avec le capitalisme. Elles ont préféré laisser faire. Après quarante ans de dérive, est-il trop tard pour reprendre la barre ?
Qu'est-ce qui nous rend heureux ? Si psychologues et sociologues se penchent sur ce sujet, l'économie peut aussi apporter des éléments de réponse à la question essentielle de la nature du bonheur.
Au tournant des années 2000, le nombre d'articles et de livres publiés par des économistes sur le bonheur a crû de manière exponentielle. Comment expliquer une telle révolution en économie ? Quels sont les méthodes et les principaux enseignements de l'économie du bonheur ? L'argent fait-il le bonheur et la croissance économique s'accompagne-t-elle de mieux-être ? Si le rôle de la croissance constitue un débat fondateur, et toujours vivant, d'autres questions animent les économistes, qui scrutent désormais l'évolution du bien-être au travail, mais aussi tout au long du cycle de vie, et dans des contextes sociaux et culturels divers : chômage, inégalités, démocratie en berne, environnement dégradé sont autant de facteurs qui contribuent à miner le moral. Le bonheur, une donnée éminemment individuelle, désormais sondée et mesurée, se retrouve alors au coeur de débats politiques.
La récurrence des crises d'endettement des pays émergents caractérise aussi bien la période actuelle que celle qui a précédé la Seconde Guerre mondiale. Une synthèse claire et une mise en perspective documentée.
Cet ouvrage met en perspective les événements récents dans le domaine de l'endettement des pays en développement. La récurrence des crises des pays émergents jette un doute sur la rationalité des marchés financiers et met en question l'ouverture croissante aux mouvements de capitaux préconisée par les institutions financières internationales. La réforme du cadre institutionnel établi à Bretton Woods, maintes fois reportée, devrait viser à prévenir les crises et à accélérer leurs traitements, en les rendant plus équitables. À l'opposé, les réductions de dette dont bénéficient certains pays à faible revenu, qui culminent avec l'initiative d'annulation de la dette multilatérale (2005), témoignent d'une situation nouvelle : les engagements en termes de développement entrent en conflit avec les droits des créanciers. Ces annulations risquent toutefois d'approfondir l'exclusion des pays pauvres des marchés des capitaux, à moins qu'elles ne débouchent sur un réendettement porteur de nouveaux risques.
En recourant à de nombreuses applications empiriques, ce manuel d'introduction, dans sa seconde édition, réussit l'exploit de simplifier la présentation de l'économétrie sans renoncer aux exigences de rigueur et de cohérence requises au niveau universitaire. Les méthodes économétriques sont présentées avec l'objectif de répondre à des questions pratiques liées à l'analyse du comportement des agents économiques, l'évaluation de politiques publiques ou la réalisation de prévisions.
Devenu une référence dans le monde anglo-saxon, cet ouvrage permet de comprendre et d'interpréter les hypothèses d'un modèle à la lumière de nombreuses applications empiriques. L'ouvrage distingue clairement le type de données analysées. Non seulement, il couvre les données en coupe transversale et les séries chronologiques, mais il aborde également les données de panel dont l'utilisation est devenue très fréquente aujourd'hui. Ce livre offre également une introduction aux modèles à variable dépendante limitée qui sont d'une grande utilité en économie appliquée et en gestion.
Chaque chapitre contient un large éventail d'exercices, dont un grand nombre repose sur l'utilisation de bases de données économiques disponibles sur le web. Le lecteur peut ainsi reproduire les nombreux exemples empiriques développés dans les chapitres de l'ouvrage et maîtriser toutes les étapes de la modélisation économétrique.
Cet ouvrage intéressera non seulement les étudiants et professeurs de premier cycle universitaire, mais également les étudiants de Master et les praticiens de l'économie.
Toute action publique et privée envers le bien commun devrait être guidée par des principes moraux transparents. Dans notre société, où les marchés financiers jouent un rôle central en s'arrogeant le droit de vie ou de mort sur des pans entiers de l'activité économique, sur la survie des États endettés, les experts de la finance se posent rarement la question de la moralité de ces comportements, de leur compatibilité avec l'intérêt général. Face aux défis majeurs et potentiellement catastrophiques du changement climatique et de la hausse des inégalités, il est indispensable d'orienter le capital global vers des projets créateurs de valeur sociétale. Christian Gollier développe une méthode puissante permettant de traduire nos aspirations morales pour un monde meilleur en outils de gestion financière pour les particuliers et les entreprises. Il propose différentes pistes afin de permettre aux acteurs financiers de mieux contribuer à la construction d'une société meilleure, et répondre aux exigences grandissantes de responsabilité sociétale des entreprises. Publication originale : Columbia University Press, 2018. Traduit de l'anglais par Laurent Bury
Un plaidoyer et des solutions indispensables pour une prise de conscience globale de la crise environnementale que nous traversons. Ce livre montre que les exploitations économiques et environnementales sont indissociables et qu'elles sont imputables à une minorité accrochée à une idéologie réductionniste et court-termiste dangereuse. Cette réalité impose la mise en place de solutions originales et radicales pour sortir des crises multiples que nous traversons et qui portent en elles les germes d'un effondrement civilisationnel. C'est à cette lourde tâche que s'attèle ici les deux experts en la matière que sont Eric de Ruest et Renaud Duterme.
Un regard neuf sur l'entreprise et ses mutations contemporaines.
Le monde de l'entreprise est en pleine mutation. Le sentiment que l'on arrive au bout d'un modèle d'organisation et de management est désormais très largement partagé. Les tourments de la perte de sens montrent qu'il est grand temps de changer de modèle. Cette aspiration au changement est reprise avec enthousiasme par les cadres et dirigeants eux-mêmes qui proposent de « libérer l'entreprise ». Ils promeuvent alors l'autonomie, la liberté, la responsabilité, la suppression des hiérarchies... Pourtant, et aussi séduisante soit- elle, cette approche souffre d'un défaut originel : les entreprises ne peuvent être le monde de l'autonomie et de la liberté ! Elles sont au contraire le monde des dépendances assumées dans lequel chaque participant renonce à déterminer seul son action pour la définir de façon coopérative avec les autres... et faire mieux ensemble ! En tant que lieu de l'interdépendance choisie et de la coopération volontaire, l'entreprise est nécessairement le lieu du dialogue au travers duquel se tissent et se retissent en permanence les fils de l'action commune. Cette pratique du dialogue ne suppose pas la suppression des règles ou de l'autorité mais leur refondation. C'est un défi pour le management que de savoir soutenir, animer et organiser le dialogue. Ce sont les voies d'un management par le dialogue que L'entreprise délibérée entend explorer.
En dépassant le concept d'entreprise libérée, l'auteur aborde la vie en entreprise de manière fondamentalement nouvelle et moderne en s'inspirant de son expérience et de ses recherches.
EXTRAIT
De façon symétrique, les employeurs se retrouvent aujourd'hui autour d'un discours valorisant non plus l'exécution docile des prescriptions organisationnelles mais l'engagement, l'initiative, l'innovation. Dès lors, tous interrogent directement la question des modes d'organisation et de management dans leur capacité à produire de la reconnaissance des personnes au travail, en tant que personnes précisément, c'est-à-dire des êtres rationnels (dotés d'intelligence sur laquelle l'organisation peut parier), créateurs (capables de prendre l'initiative et de façonner l'organisation, pas uniquement de la subir) et doués de parole (susceptibles de prendre voix dans le projet commun).
Il faut donc produire un nouvel accord non plus avant tout, ou non plus seulement autour de la redistribution des richesses mais aussi autour des modes d'organisation et de management susceptibles de garantir de la reconnaissance. De même que le vieil accord redistributif (l'accord fordien) a été le ressort des performances de la deuxième partie du XXe siècle, le dynamisme économique et social du XXIe siècle reposera certainement sur la capacité à produire un nouvel accord qui prenne en ligne de compte la question de la reconnaissance. C'est de ce nouvel accord productif autour de la qualité du travail et pas seulement de la qualité de l'emploi que dépendront les possibilités de performance et de développement de demain.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Mathieu Detchessahar est professeur de Management à l'Université de Nantes et auteur de Le marché n'a pas de morale (ed. du Cerf).
"Freakonomics", le best-seller du New York Times, a changé la manière dont nous voyons le monde en explorant la face cachée des choses. "Pensez comme un freak", le nouveau livre de Steven D. Levitt et Stephen J. Dubner, est leur ouvrage le plus révolutionnaire à ce jour.
Ils savent toujours aussi bien raconter une histoire, tout en avançant une analyse non conventionnelle. Ils nous font partager leur manière de penser et nous proposent une nouvelle approche pour résoudre les problèmes. Les sujets qu'ils nous proposent vont du monde des affaires à la philanthropie, en passant par le sport et la politique, et ils ont tous pour but de nous donner les clés pour renouveler notre manière de penser.
Vous découvrirez les secrets du plus gros mangeur de hot-dogs, la raison pour laquelle un médecin australien a avalé des bactéries dangereuses et pourquoi les arnaqueurs nigérians prennent soin de dire qu'ils viennent du Nigeria dans leurs courriels.
Levitt et Dubner voient le monde comme personne. Et maintenant, vous aussi vous pouvez adopter leur point de vue. Il n'y a jamais eu penseurs plus iconoclastes et divertissants.
Pour permettre à la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac), créé le 16 mars 1994 à N'Djamena au Tchad, de réaliser ses objectifs et de redynamiser le processus d'intégration au sein de la sous-région, il a été mis en place des organes de décision, institutions spécialisées, et non spécialisées. Le présent livre détaille l'organisation et le fonctionnement de chaque organe et de chaque institution.
Comment ne pas se rendre compte qu'une croissance illimitée dans un monde aux ressources finies est une absurdité ? L'auteur examine l'état du mouvement pour la décroissance en France en gardant un regard critique. Pour lui, la seule solution pour réduire les écarts de richesse est la décroissance économique qui n'implique pas la décroissance sociale et culturelle car au-delà d'un certain niveau de vie, le bonheur, le taux de scolarisation, l'espérance de vie, etc., n'augmentent plus.
Premier opus de maturité de l'immense penseur et économiste anglais que fut John Stuart Mill (1806-1873), les Principles of Political Economy with some of their Applications to Social Philosophy ont été maintes fois réédités après leur parution initiale en 1848 : ils furent en effet « le traité le plus lu de la période » (Schumpeter).
Le lecteur français n'y avait plus depuis longtemps accès, la seule traduction datant de 1864 n'ayant jamais été rééditée. Le présent volume comble cette lacune, en donnant à lire un choix raisonné des textes les plus importants du volume.
J.S. Mill s'y montre classiquement libéral en économie, partisan de la libre concurrence et d'un « laissez-faire » qui doit demeurer la « règle générale » tout en l'assortissant de notables restrictions qui seront sa marque propre et sanctionnent sa rupture avec l'économie politique orthodoxe.
Le lecteur y verra aussi poindre le libéral radicalement réformateur sur le plan social. Dans son chapitre sur l'« avenir des classes laborieuses », Mill prend fait et cause, exemples à l'appui, pour une distribution primaire bien plus équitable des richesses produites, par l'association du capital et du travail ou la promotion des travailleurs en auto-entrepreneurs librement associés. Idée qu'il poursuit dans son étonnant chapitre sur l'« état stationnaire », où affleurent déjà des préoccupations (malthusiennes) écologiques et la préfiguration des thèmes émancipateurs du fameux On Liberty (1859), en faveur d'une pleine liberté individuelle.
Au lendemain de la crise financière et de la « Grande Récession », la science économique semble n'avoir de science que le nom. Dans cet ouvrage piquant et composé de main de maître, Dani Rodrik examine, en éminent critique du dedans, la science économique dans ses moments de performance comme d'impuissance. Il soutient que la science économique peut se révéler un outil efficace pour améliorer le monde - mais seulement si les économistes abandonnent les théories universelles et s'attachent à bien comprendre le contexte. Le propos du livre est de démontrer que les modèles mathématiques tant vilipendés de la discipline constituent sa véritable force, les outils qui en font une science. Trop souvent, cependant, les économistes prennent un modèle pour la panacée. Or des situations différentes exigent des modèles différents. Qu'il s'agisse de la croissance des inégalités au niveau mondial, des conséquences du libre-échange ou du déficit budgétaire, Rodrik explique comment l'utilisation des modèles adéquats peut procurer de nouvelles et précieuses perspectives sur la réalité sociale et la politique officielle. À la fois critique vigoureuse de la discipline et plaidoyer en sa faveur, ce livre montre la voie d'une science plus humble, mais plus efficace.
La fraude fiscale est un sujet qui se dérobe aux outils de l'analyse économique traditionnelle. D'une part, comme toute activité illégale, la fraude fiscale échappe à l'observation du chercheur en même temps qu'elle se dissimule aux autorités : l'analyse empirique de son ampleur, de ses déterminants et de la manière dont différents dispositifs l'affectent est nécessairement très limitée. D'autre part, sur le plan théorique, l'application simple du calcul coût-bénéfice auquel est supposé se livrer le contribuable « rationnel » conduit à un paradoxe : contrairement à une idée largement répandue, les bénéfices de la fraude fiscale sont tellement élevés, et le risque de sanction est tellement faible, que l'on peut s'étonner qu'elle soit aussi peu pratiquée dans l'ensemble des économies développées. Plutôt que la fraude fiscale, c'est donc la «soumission fiscale» qui en constitue le pendant, la disposition à payer l'impôt, qu'il convient d'expliquer pour en comprendre les déterminants.
Le double défi que posent les décisions de fraude fiscale à l'analyse économique n'a pu être relevé que très récemment, grâce à l'émergence, au cours des vingt dernières années, d'une nouvelle approche, l'économie comportementale, qui s'appuie sur la psychologie pour mieux comprendre les comportements économiques ; et, conjointement, d'une nouvelle méthode, l'économie expérimentale, qui permet d'étudier empiriquement les comportements économiques sur lesquels il est difficile de collecter des données convaincantes.
Cet opuscule rend compte des résultats de ces travaux et présente un panorama des outils de politique fiscale qui s'en dégagent.