Au-delà des théories classiques dont il retrace l'histoire de façon érudite, cet essai novateur propose une philosophie politique de l'architecture, conçue comme un art de la construction des possibles. Là où Michel Foucault étudiait l'architecture en tant que technologie de pouvoir, Ludger Schwarte tente à l'inverse de cerner son rôle dans les mouvements d'émancipation.
Au-delà des théories classiques dont il retrace l'histoire en remontant à Platon ou à Vitruve, cet essai novateur propose une philosophie politique -; et non pas simplement esthétique ou symbolique -; de l'architecture.
Partant du constat que la Révolution française s'est déroulée dans des rues et sur des places qui avaient été construites moins d'un siècle auparavant, et que les masses révolutionnaires n'auraient pas pu se rassembler si ces nouveaux espaces publics n'avaient pas existé, il s'interroge sur les conditions architecturales de la démocratie : quels types d'espaces rendent possibles ou impossibles certains types d'actes ou d'événements ? Où l'on apprend que le cours de l'histoire dépend de la construction de l'espace...
Là où Michel Foucault avait étudié l'architecture en tant que technologie de pouvoir, Ludger Schwarte tente de cerner son rôle dans les mouvements d'émancipation. Si l'on conçoit les espaces publics comme des théâtres de l'action collective, alors la question est de savoir si leur configuration permet des interactions événementielles, des expérimentations créatrices. En ce sens, tout espace public authentique est fondamentalement anarchique.
Le jardinier paysagiste, voyageur du monde et écrivain Gilles Clément imagine : puisque, après l'incendie qui a détruit la toiture de Notre-Dame, la lumière est enfin entrée dans ce lieu, on pourrait en faire un jardin ! « La dernière aventure de Notre-Dame est un envol du chapeau par la force des flammes. Et brutalement, on y voit clair. Pourrait-on bénéficier de cette offre en ce siècle délicat des gestions de l'énergie ? Alors installons une serre, un jardin et, pourquoi cultivons-y une vigne grimpante pour en tirer un vin de messe unique au monde ! » Dans un texte drôle, roboratif et poétique, Gilles Clément montre avec brio que Notre-Dame-de-Paris est un roman et que l'incendie en est un chapitre. Un édifice en perpétuelle transformation qui bouleverse la notion de patrimoine en lui donnant un statut d'oeuvre changeante. Et aujourd'hui, si un tel projet venait à se réaliser, l'auteur en serait le monde vivant non-humain, un ensemble végétal et animal aux imprévisibles décisions.
« Celui qui fait une construction du début à la fin en retire un supplément de bonheur, de plaisir et de bien-être. »
Ce traité sanskrit d'architecture, rédigé par un auteur inconnu résidant dans l'Inde méridionale, est l'un des textes les plus complets au sujet des bâtiments et des agglomérations de l'Inde classique, notamment en pays tamoul et malayalam. Combinaison de considérations techniques, pratiques et religieuses, le Mayamata indique comment choisir le site d'une construction suivant la classe sociale de ses futurs occupants, quel plan et quelle orientation adopter pour une maison d'habitation, un palais ou un temple garantissant le bien-être de ses résidents, quelles techniques constructives il convient d'utiliser dans chacun de ces cas. Il détaille la cérémonie à réaliser lors de la pose de la première pierre ou lors de la prise de possession du bâtiment, décrit le mobilier, le linga (représentation phallique symbolique de ´Siva) et la façon de figurer les dieux dans les édifices.
La présente édition illustrée, aux allures de carnet d'architecte, reprend des extraits de la traduction du Mayamata, revue pour l'occasion par Bruno Dagens, avec un appareil de notes allégé et une nouvelle introduction resituant ce traité des points de vue historique, géographie, mais aussi par rapport à l'ensemble de la tradition indienne classique d'écrits sur l'architecture et l'art d'habiter.
Ce manuel propose un état des connaissances actuelles sur le fonctionnement de la nature en milieu yrbain : son écologie.
Les villes sont des structures complexes qui abritent une disparité de conditions de vie. Elles peuvent générer des viviers de biodiversité comme elles peuvent les détruire. Elles sont elles-mêmes des organismes qui se développent, mutent, périclitent. Ce manuel analyse ces phénomènes. Il affirme quelques principes afin de pallier la cécité écologique des citadins, et parer à l'agonie des écosystèmes urbains.
Ce manuel entend provoquer une prise de conscience. Elle est nécessaire, insuffisante et pourtant indispensable. Chaque être vivant dépend des interactions entretenues avec les milieux et le vivant qui l'entourent, quels qu'ils soient. L'ouvrage souligne par là même les dimensions sociologiques, urbanistiques et politiques induites.
Trendenser, c'est l'art d'être bien chez soi en suédois. Et si tout n'était qu'une question de logique ? Pour une déco intérieure réussie, nul besoin de mettre des milliers d'euros ! Il suffit de suivre les conseils de Frida Ramstedt. Appliquer le nombre d'or cher à Léonard de Vinci pour installer des tableaux, savoir préserver les proportions d'une pièce en posant son parquet, apprendre à disposer ses meubles pour mieux circuler, quel mur peindre en couleur pour avoir une pièce cocooning ou au contraire lui redonner du volume ? Toutes ces réponses dans le guide ultime proposé par Frida !
LA RÉFÉRENCE INCONTOURNABLE DE FRANCIS CHING ENFIN EN LANGUE FRANÇAISE
Considéré depuis sa première parution aux États-Unis il y a plus de quarante ans comme une introduction essentielle au vocabulaire élémentaire de la conception architecturale, cet ouvrage magnifiquement illustré de Francis Ching élucide brillamment les notions les plus abstraites de l'architecture.
Véritable manuel de référence, il décrypte les liens entre la forme et l'espace du point de vue des proportions, de la lumière, des ouvertures et des enveloppes. Il s'intéresse également à l'organisation de l'espace, aux éléments et aux systèmes de circulation, ainsi qu'à la proportion et à l'échelle. Les illustrations, puisées dans l'histoire mondiale de l'architecture, révèlent les relations entre les éléments fondamentaux de la construction à travers les âges et les cultures.
Attention : La version ePub de ce livre numérique est en fixed-layout. Pour des conditions de lecture optimales, veillez à ce que votre tablette ou ordinateur supporte ce type de format.
Le château de Versailles... comme vous ne l'avez jamais vu !
Les photographes du château vous ouvrent toutes ses portes, même les plus secrètes.
Une visite exceptionnelle dans les pas de Louis XIV, de Madame de Pompadour ou de Marie-Antoinette...
En réponse aux transformations rapides de la planète et de ses territoires, depuis plusieurs décennies, le géographe Augustin Berque a conceptualisé un redéploiement de la mésologie, à partir de diverses notions : « médiance », « milieu », « mouvance », « trajection », « écoumène »... Familiariser le lecteur à leurs intérêts pour l'architecture est l'ambition de ce livre. Trois dialogues le structurent. Ils peuvent se lire indépendamment, au gré des préoccupations du lecteur. Le premier, entre Augustin Berque et Yann Nussaume, revient sur le développement de la mésologie et questionne l'évolution des milieux par rapport à l'accélération de la mondialisation et du déploiement d'un monde transmoderne ; le deuxième, entre Antoine Picon et Yann Nussaume, propose une analyse du développement de la théorie et de l'histoire de l'architecture au prisme de la notion de milieu ; enfin, le dernier, entre Philippe Madec et Yann Nussaume, questionne l'éthique architecturale sous l'éclairage de la mésologie. Il suggère l'importance d'une frugalité mésologique.
Le Bâtiment a rendez-vous avec l'Histoire et la transformation de la société : rendez-vous avec l'effet de serre et le carbone, rendez-vous avec l'énergie qu'il faut produire et utiliser au mieux, rendez-vous avec la nature et la biodiversité, rendez-vous avec la santé et le bien-être, rendez-vous avec le numérique, rendez-vous avec la qualité des Hommes et du travail bien fait.
La mise en cohérence de ces rendez-vous est toute l'ambition de ce livre. Il montre que le Bâtiment est au carrefour des évolutions essentielles de la société. C'est un secteur d'avenir.
Ce recueil rassemble plusieurs essais de l'architecte Paul Andreu, écrits dans le cadre de conférences ou de communications données en France mais aussi à travers le monde. Ces textes reviennent principalement sur ses différents travaux (aéroports comme celui de Roissy, musées et bâtiments culturels comme l'Opéra de Pékin, décors de théâtre...).
Ils témoignent de la richesse du parcours de celui qui fut toujours porté par « le désir d'architecture ». Ils sont aussi l'occasion d'aborder des thèmes chers à l'ingénieur tels le dessin, les mathématiques ou encore la culture, le temps et l'espace.
Mais bien plus qu'une réflexion théorique sur l'architecture, il s`agit ici d'une réflexion sur la création - réflexion in progress d'un homme qui s'interroge, qui doute, qui fait et refait, sans jamais se départir d'une forme de clairvoyance, d'un regard toujours plus fin sur le monde dans lequel il évolue et qu'il modifie par son oeuvre.
Les principes ainsi que les règles de conception et de calcul des structures en acier des bâtiments et des ouvrages de génie civil sont fixés par l'Eurocode 3. CeFormulaire explicite l'ensemble des exigences et des formules de dimensionnement prévues par cette norme et par les annexes nationales associées qui en précisent les conditions d'utilisation dans le contexte français. Ilintègre également les différentes recommandations d'application élaborées par la CNC2M (Commission française de normalisation de la construction métallique).Cette cinquième édition s'inscrit dans le contexte particulier où une expérience significative a été acquise dans l'application du corpus des Eurocodes et où des travaux ont été engagés à l'échelon européen pour en tirer les enseignements en vue d'une future révision. Ainsi, la mise à jour propre à cet ouvrage porte sur l'ensemble des chapitres : leur rédaction a été systématiquement revue, améliorée et précisée. Toutes les références normatives ont été actualisées.Des compléments ont également été apportés sur la justification de la sécurité des structures dans le cadre de l'Eurocode 0, la détermination des actions du vent, la prévention de la mise en vibration des planchers, le calcul des assemblages. Quelques développements ont été par ailleurs introduits sur la méthode d'analysesismique, dite « en poussée progressive », prévue par l'Eurocode 8 et sur la normalisation visant l'exécution des structures métalliques.Véritable guide de conception, le Formulaire de la construction métallique :- rassemble les données d'entrée nécessaires aux calculs de dimensionnement : évaluation des actions et des charges suivant l'Eurocode 1 et l'Eurocode 8, règles de formation des combinaisons suivant l'Eurocode 0, caractéristiques des aciers et des produits sidérurgiques ;- précise les modalités de mise en oeuvre de l'analyse des structures et les vérifications d'états-limites de service ;- décrit les critères de résistance et de stabilité auxquels les éléments doivent satisfaire ;- détaille les dispositions visant la conception et le calcul des assemblages ;- expose les principes fondamentaux d'organisation des structures et explique le fonctionnement de leurs principaux composants et les dispositions constructivesdes ossatures courantes.Des annexes pratiques fournissent les valeurs numériques les plus utiles au calcul courant des structures métalliques et présentent des canevas de synthèse permettant la vérification de la stabilité des barres.
Quels sont les matériaux écologiques pour une construction durable ? Comment utiliser les prescriptions d'un PLU ou PLUi pour compléter les informations requises pour un dossier de permis de construire ou une déclaration préalable de travaux ? Quelle différence existe-t-il entre une surface de plancher, une surface dite Carrez, une surface habitable ou une emprise au sol ? Quels sont les moyens de chauffage peu énergivores et faiblement émissifs en carbone, qui satisfont aux nouvelles réglementations environnementales ? Les nouveaux modes de conception de l'habitat seront-ils nécessairement bioclimatiques et participatifs ?
Ce manuel illustré, à la fois pratique et didactique, est une introduction complète, claire et synthétique aux en jeux de l'architecture et de l'habitat. Traitant des aspects techniques, artistiques, sociologiques et juridiques, il aborde :
- les styles architecturaux, avec des descriptions simples pour reconnaître l'époque de construction des maisons et immeubles, et se familiariser avec le vocabulaire spécifique des formes architecturales ;
- la morphologie et l'aménagement des bâtiments (taille, configuration, agencement, calculs de surfaces utilisées en construction et en immobilier) ;
- les règles d'urbanisme encadrant les projets urbains, permis de construire et déclarations préalables de travaux, et les outils opérationnels d'aménagement ;
- les moyens de protection et de préservation du patrimoine architectural ;
- les éléments techniques de la construction, du gros oeuvre au second oeuvre, ainsi que l'ensemble des diagnostics immobiliers obligatoires ;
- l'isolation et les équipements du logement ;
- le concept de développement durable à l'échelle du logement et des quartiers.
Cette 2e édition intègre une mise à jour de l'arsenal juridique et réglementaire concernant l'urbanisme et la construction (loi LCAP et loi ELAN, nouvelle réglementation environnementale...).
Elle développe également le propos sur la gestion des risques et aléas environnementaux et technologiques, particulièrement au coeur du débat public aujourd'hui.
Cet ouvrage s'adresse principalement aux étudiants en licence et master urbanisme, ou suivant une formation BTS Professions immobilières, Bâtiment et travaux publics, Économie sociale et familiale, Design d'espace, Agencement de l'environnement architectural, etc. mais également à tout professionnel soucieux de découvrir les sujets dont il n'est pas spécialiste.
"Michel Possompès nous montre que l'architecture peut être comprise de tous. Chaque chapitre nous place à un poste privilégié qui permet d'observer comment elle se fait. Et où se fait- elle ? Partout, semble-t-il. Sur les chantiers, dans les ateliers, mais aussi en voyage ou sur la nappe d'un restaurant, au hasard d'une rencontre.
Le propos s'adresse à un très large public : ceux qui, de près ou de loin, sont conduits à participer à l'acte de bâtir et à l'aménagement, ceux qui enseignent et ceux qui étudient, et ceux que l'on nomme les habitants."
Patrick Céleste (extrait de la préface)
"Dans ce livre indispensable pour faire connaître auprès des jeunes architectes et du grand public la diversité et la complexité de l'exercice du métier d'architecte, Michel Possompès décrit parfaitement la difficulté de concevoir une architecture pour un commanditaire et de conduire sa réalisation avec des constructeurs. Il est pour moi l'illustration de la devise du président
Abraham Lincoln résumant le fonctionnement de la démocratie : ...du peuple, par le peuple, pour le peuple "
Patrick Bouchain
L'architecte urbaniste le plus connu au monde, qui fut l'incarnation du Mouvement moderne au XXe siècle, n'a pas échappé à la mode de ce populisme imprécateur de la mémoire qui, au nom de la morale, déboulonne les statues et détrône les grandes figures de l'histoire.
À l'occasion du 50e anniversaire de sa mort, et alors qu'était lancée une procédure d'inscription de son oeuvre sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, un tir groupé d'ouvrages a transformé Le Corbusier en « fasciste », en « collaborateur » du régime de Vichy, voire en « nazi ».
André Malraux, dans l'oraison funèbre qu'il a prononcé à son « vieux maître », le 3 septembre 1965, déplorait qu'« aucun n'a été si longtemps, si patiemment insulté » que lui. Mais il pensait que « la gloire trouve dans l'outrage son suprême éclat » et que « cette gloire-là s'adresse à une oeuvre plus qu'à une personne, qui s'y prêtait peu. » Il se trompait : c'est à sa personne et à sa pensée qu'on s'attaque à partir du rôle politique que l'architecte franco-suisse aurait joué à Vichy.
Quel a vraiment été ce rôle ? Telle est la question à laquelle se propose de répondre ce livre, à partir d'une démarche historienne distanciée et documentée.
En analysant cette campagne de dénigrement, il s'agit de dévoiler les biais cognitifs et méthodologiques qui traversent le discours des « redresseurs de morts », d'identifier les déficits de connaissance et les manipulations qui, au nom de l'exigence de démystification, témoignent d'abord d'une volonté de salir plutôt que de savoir.
Pour le sens commun, l'architecte conçoit et construit ce qui constitue le cadre matériel de notre vie quotidienne. Mais que fait-il vraiment ? Comment s'y prend-il pour faire exister les différentes architectures ? C'est à ces questions que ce livre s'efforce de répondre. Plus précisément, il développe une sociologie de l'architecture, qui analyse le métier, les compétences, les pratiques et la culture de l'architecte, en s'appuyant sur un rigoureux travail d'observation.
L'incendie de Notre-Dame de Paris, le 15 avril 2019, nous a sidérés comme si une part de nous-mêmes avait brûlé, une part d'enfance avec notre Mère. Et Marie-Amélie Tek en a été d'autant plus bouleversée qu'elle a voué son travail d'architecte à la préservation du patrimoine.
Dans cet essai, écrit avec le coeur et un style d'une poésie éblouissante, l'auteur revient sur la signification profonde de ce bâtiment, sur le rapport à la matière et à l'harmonie, s'effrayant que l'on dissocie l'usage du lieu et sa construction. Elle appelle les architectes à respecter le bois de la charpente, vivante matière qui vit aussi de la fonction qu'on lui donne et de l'âme de ceux qui la travaillent. À s'effacer derrière les mille ans de prières qui ont façonné Notre-Dame. À ne pas oublier les habitants de l'édifice, âmes du passé qui demeurent entre les murs, hommes du présent qui espèrent et ceux du futur à qui l'on se doit de parler de nous.
À la suite de Victor Hugo qui voyait en Notre-Dame une oeuvre d'art totale, Marie-Amélie Tek nous propose un texte visionnaire qui nous questionne sur notre rapport à la cathédrale Notre-Dame de Paris, mais aussi sur la résonance du patrimoine en chacun de nous.
Préface de Christophe Barbier
À PROPOS DE L'AUTEURE
Née en 1982, Marie-Amélie Tek est diplômée de l'école nationale supérieure d'architecture Paris-Malaquais et de l'école de Chaillot. En tant qu'Architecte du Patrimoine, elle intervient sur des monuments historiques prestigieux de notre patrimoine.
Toutes les cultures urbaines ont produit des écrits sur la ville et l'architecture. Mais - le sait-on ? - c'est en Occident qu'est apparu, pour la première fois, au XVème siècle, un discours théorique qui prétend fonder sur sa seule autorité les procédures d'engendrement du monde bâti. Ce discours "instaurateur" a, depuis, envahi la planète. Nous avons oublié qu'il fut insolite, voire scandaleux. Sous la forme des "théories d'urbanisme", il nous semble désormais aller de soi.
Banalité fallacieuse. La Règle et le Modèle s'attache à le démontrer à travers la singularité des textes instaurateurs. Ainsi découvre-t-on que deux livres inauguraux, qui sont devenus les paradigmes des traités d'architecture et des utopies, le De reaedificatoria (1452) d'Alberti et l' Utopie (1516) de Thomas More, déterminent aujourd'hui encore la démarche des théories d'urbanisme. Ils ne lui ont pas seulement légué deux procédures opposées : la règle générative albertienne, ouverte à la demande et même au désir des utilisateurs, mais d'un usage précaire et périlleux ; le modèle spatial moréen, qui continue d'imposer presque partout l'ordre totalitaire de l'utopie. Davantage : la rationalité de surface dissimule, ici comme là, des formes textuelles apparentées au mythe et avec lesquelles, en dépit de ses prétentions scientifiques, la théorie d'urbanisme n'a jamais rompu.
Découverte essentielle, qui devrait nous aider à renouveler la problématique de l'édification et nous réinviter, du même coup, à l'action.
"En architecture la compétition phallique continue."
"L'architecte qui réussit est toujours un paranoïaque."
"La villa Sam suffit est l'horizon architectural des narcos."
"On peut sortir Jean Nouvel du Lot-et-Garonne, on ne sortira jamais le Lot-et-Garonne de Jean Nouvel."
De l'Iran à la Chine, de Beyrouth à Rio, des îles Grecques au Texas, Philippe Trétiack parcourt le monde pour y récolter autant de règles d'architecture que d'histoires. En voici 56, échevelées, dures et exotiques, concrètes et désopilantes. Après son fameux Faut-il pendre les architectes ? nous voici pris sous le feu de snippers à Abidjan, envoûtés par une danseuse du ventre au Caire, précipités dans des émeutes à Buenos Aires, ficelés dans un side-car de compétition, terrifiés par le Président Poutine à Moscou... Manuel de globe-trotter et de déconstruction mené à cent à l'heure, L'Architecture à toute vitesse fait de l'irrévérence une vertu, et transforme l'architecture en une réflexion personnelle sur un monde absurde où les portes claquent comme des coups de feu.
Architecte et urbaniste, Philippe Trétiack est grand reporter et écrivain. Depuis trente ans, il collabore au Monde, à Madame Figaro, ELLE Décoration et Beaux Arts Magazine. Il a publié une vingtaine d'ouvrages et ses reportages ont été plusieurs fois récompensés, entre autres, par le Prix Louis Hachette pour son enquête sur la mode chez les Mollahs en Iran. Il est correspondant de l'Académie des Beaux-Arts, Institut de France et membre associé de l'Académie d'Architecture.
Une somme sur les liens entre l'architecture traditionnelle et les conceptions religieuses et spirituelles du temps et de l'éternité. Premier tome d'une trilogie, ce volume vient combler une lacune dans la panorama culturel français. Autour de l'architecture c'est un véritable panorama des principales civilisations traditionnelles de l'humanité qu'entreprend l'auteur Adrian Snodgrass dans cette introduction générale reliant architecture religieuse, traités et enseignements spirituels qui en sous-tendent la conception. Cette souligne les liens qu'elle entretient avec le symbolisme astronomique et temporel (conceptions du cosmos cruciforme, symbolique astrale, etc.). A noter l'accent qui est mis sur l'architecture islamique à titre d'exemple. Un texte indispensable dans la lignée de Mircea Eliade ou Baltrusaïtis.
La situation de transition que nous connaissons et qui fait cohabiter une culture du livre avec une culture de l'écran nous fait peu à peu basculer d'une raison graphique à une raison computationnelle. De la même manière que l'écriture a permis d'engendrer un mode particulier de pensée, où les listes, les tableaux et les formules ont joué un rôle primordial dans la modélisation des connaissances, avec le numérique s'inventent d'autres systèmes de mise en forme de l'information et de sa transmission. En effet, le développement du réseau, d'un vaste cyberespace, induit une rationalité particulière reposant sur le calcul plutôt que sur l'écriture, ce qui est la seule façon de le rendre intelligible. On comprend dès lors que les architectures de mémoire, dans leur actualisation contemporaine, essentiellement numérique, sont au coeur d'une transformation de l'esprit humain. Il est encore trop tôt pour déterminer exactement ce qu'il en est de cette transformation, mais il importe dès maintenant de tracer les contours de cette situation et d'explorer des pistes qui peuvent en baliser certains des aspects les plus saillants.
Entre 1976 et 1984, l'américain Chad Floyd, alors architecte au sein de l'agence d'architecture de Charles Moore, imagine et organise les Designathons : une série d'émissions d'une heure rassemblant les architectes de la firme et les téléspectateurs pour réfléchir sur la ville. Dans ce projet, la proximité avec le public est de toute importance et se traduit par sa participation lors d'ateliers de réflexion organisés dans plusieurs villes, mais également par l'exposition des architectes en train de travailler dans des vitrines ouvertes sur la rue. La scénarisation des architectes, l'ouverture des discussions collectives au sujet des aménagements urbains, s'inscrivent au sein d'une dynamique de sensibilisation et d'une pratique populaire et participative. Que pouvons-nous apprendre du Designathon ? Pourquoi ne se sert-on plus de la télévision pour sensibiliser le public à l'architecture ?
L'ouvrage a pour fil conducteur les rapports complexes entre les architectures et décors fictifs et les notions d'illusion, de fiction et de réalité de l'Antiquité au Moyen Âge. Il s'intéresse aussi à la réception ultérieure des architectures et décors fictifs antiques et médiévaux. La première partie, « La ville et ses monuments : fiction et mémoire », est centrée sur l'image de la ville entre modèle idéal vitruvien ou modèle mythique virgilien et imaginaire de l'espace urbain. La deuxième partie, « Architecture et décor : poétiques de la description », permet de voir qu'à travers la pratique, artistique ou littéraire, des architectures et des décors fictifs, il y a toute une poétique des rapports entre espace réel et espace fictif, entre mémoire et création. La troisième, « La représentation architecturale : entre espace fictif et espace allégorique », a pour sujet la notion d'espace symbolique, du « temple » allégorique vitruvien de l'architecture aux allégories du temple de l'âme et à la Jérusalem céleste, et de l'Antiquité à l'époque romantique.
Les travaux présentés dans cet ouvrage concernent l'enseignement de la conception contemporaine en architecture. La conception non formelle est l'ensemble de procédures d'improvisation qui permettent aux concepteurs de s'écarter de la planification et de la modélisation, créant une architecture du moment. Cette conception est basée sur l'idée que savoir théorique et raison pratique, conception et réalisation, ne sont pas opposés mais qu'au contraire ils se nourrissent mutuellement.
Au plan théorique, l'analyse de la ville n'a jamais beaucoup mobilisé les économistes en France. L'intérêt de l'ouvrage de Pedro Abramo, est de nous montrer que la ville a été et reste un objet de controverse théorique pour les économistes. Il analyse en particulier comment une figure particulière de la ville - la ville comme ordre résidentiel-a été construite par extension à l'urbain de la problématique libérale de coordination par le marché. Il procède à l'examen critique de cetteconstruction théorique et de ses applications variées. Des réflexions stimulantes qui renouent avec l'ambition de penser la ville.