Les petits coins voient converger une partie des grands problèmes du monde. C'est ce que montre l'ouvrage de Julien Damon qui, en se penchant sur ces nécessités prosaïques que l'humanité pourrait mieux gérer, rend compte d'enjeux sanitaires, écologiques, d'égalité d'une ampleur insoupçonnée. Il rappelle aussi combien notre rapport à cet espace est culturellement varié.
Documenté et illustré, l'ouvrage invite à la création d'un droit aux toilettes qui rendrait l'espace urbain plus amène. Il est aussi une promenade inattendue au cours de laquelle, lectrice et lecteurs pourront croiser un horloger du XVIIIe siècle, Victor Hugo et Jean-Claude Decaux, Staline et Bill Gates, du sordide et de l'engouement, de l'histoire et des politiques publiques, de la tradition et de l'innovation.
Auteur d'une vingtaine d'ouvrages sur la pauvreté et la protection sociale, Julien Damon est sociologue.
« Quand on n'est pas propriétaire à 50 ans, on a raté sa vie », « Habiter une maison individuelle, c'est l'avenir », « Le Covid a provoqué un exode urbain », « Dans vingt ans on ne construira plus rien, on ne fera que rénover »
La crise du logement n'est pas une vue de l'esprit. Pourquoi, alors, la question n'occupe-t-elle pas, dans le débat public, la place qu'ellemériterait? La situation pourrait changer car, si l'habitat est coûteux pour chacun et chacune d'entre nous, il l'est aussi pour la planète. Passant en revue près de soixante-dix idées fausses sur l'habitat, de la ville à la maison, du plus partagé au plus intime, Catherine Sabbah décrypte les représentations collectives qui se transmettent de génération en génération: de la mauvaise réputation du logement social à l'idéal que représenterait la propriété, en passant par les débats sur les bienfaits de la cuisine ouverte ou le coût avantageux des maisons individuelles. Un ouvrage indispensable pour réinterroger notre façon d'habiter.
Alliant un panorama des simulacres de solutions urbanistiques mondiales - villes privées, villes intelligentes, écocités - avec des exemples sur la situation française, ce livre analyse leurs effets sur les populations, démonte les fausses solutions et traite des pistes réalistes pour sauvegarder la viabilité de nos cités.
Au-delà des théories classiques dont il retrace l'histoire de façon érudite, cet essai novateur propose une philosophie politique de l'architecture, conçue comme un art de la construction des possibles. Là où Michel Foucault étudiait l'architecture en tant que technologie de pouvoir, Ludger Schwarte tente à l'inverse de cerner son rôle dans les mouvements d'émancipation.
Au-delà des théories classiques dont il retrace l'histoire en remontant à Platon ou à Vitruve, cet essai novateur propose une philosophie politique -; et non pas simplement esthétique ou symbolique -; de l'architecture.
Partant du constat que la Révolution française s'est déroulée dans des rues et sur des places qui avaient été construites moins d'un siècle auparavant, et que les masses révolutionnaires n'auraient pas pu se rassembler si ces nouveaux espaces publics n'avaient pas existé, il s'interroge sur les conditions architecturales de la démocratie : quels types d'espaces rendent possibles ou impossibles certains types d'actes ou d'événements ? Où l'on apprend que le cours de l'histoire dépend de la construction de l'espace...
Là où Michel Foucault avait étudié l'architecture en tant que technologie de pouvoir, Ludger Schwarte tente de cerner son rôle dans les mouvements d'émancipation. Si l'on conçoit les espaces publics comme des théâtres de l'action collective, alors la question est de savoir si leur configuration permet des interactions événementielles, des expérimentations créatrices. En ce sens, tout espace public authentique est fondamentalement anarchique.
Durant sa vie, Le Corbusier a construit seulement cinq unités d'habitation - à Marseille, Rezé, Berlin, Briey et Firminy -, bien peu en regard des soixante-dix que l'architecte a conçues et qui devaient apporter, avec ce nouveau modèle typologique d'habitat, une véritable révolution dans l'aménagement urbain.Si ces réalisations font figure d'exceptions, elles appartiennent déjà à l'histoire sociale et culturelle du XX° siècle : en effet, elles répondent à un contexte de pénurie de logements durant la période de la reconstruction (Marseille et Rezé) et celui de l'industrialisation de régions sidérurgiques et minières (Firminy et Briey) ; d'autre part, elles s'inscrivent dans la poursuite du Mouvement moderne des années 1930, qui trouve après-guerre un terrain favorable pour s'exprimer à grande échelle (Interbau 57 à Berlin). Manifestations d'un idéal de vie moderne qui promeut le développement de nouveaux équipements dans les logements (eau courante, chauffage central, cuisine équipée...) et de services collectifs dans l'immeuble (commerce, école, équipement sportif, théâtre en plein air), les unités d'habitation ont su s'adapter aux changements jusqu'à s'inscrire résolument dans la contemporanéité, mais aussi comme un patrimoine architectural.Cet ouvrage retrace leur histoire en présentant le contexte de leur commande, le déroulement du chantier ainsi que leur vie et leurs évolutions. Les photographies accompagnant les textes, fruits d'un dialogue entre les habitants et les auteurs, montrent combien le combat de Le Corbusier pour le logement social reste vivant et que son utopie est devenue une réalité évolutive.
Des vitrines vides et sombres, des façades aveugles, des stores métalliques baissés. Calais, Agen, Landerneau, Avignon, Lunéville... La crise urbaine ronge les préfectures et sous-préfectures, les détruit de l'intérieur. Les boutiques abandonnées ne constituent que le symptôme le plus fl agrant d'un phénomène plus large : la population stagne, les logements sont vacants, le niveau de vie baisse. Alors que se passe-t-il ? L'offensive délibérée de la grande distribution, en périphérie, tue les commerces du centre-ville et des quartiers anciens, et sacrifi e les emplois de proximité. En outre, les modes de vie sont fortement liés aux modes de déplacement. Partout, la voiture individuelle reste considérée comme une obligation, un dû. Or, parce qu'elle occupe de l'espace et génère bruit et pollution, la motorisation contribue largement à l'asphyxie des villes. Comment la France peut-elle sauver ses villes ? Aucune solution miraculeuse, mais une série de petits pas, de décisions empreintes de sobriété.
Nouvelle édition revue et enrichie avec une introduction inédite de l'auteur et 40 recommandations pour comprendre la crise urbaine et y remédier.
La crise sanitaire, avec ses mesures prophylactiques (éloignement physique, confinement...), n'a fait que confirmer et intensifier des tendances existantes, à commencer par celle relative au fait de vouloir vivre dans une maison individuelle avec jardin. Cette forme urbaine est plus que jamais plébiscitée par de nombreuses familles, comme en témoigne la hausse des prix de vente des maisons individuelles en France depuis le printemps 2020. La maison individuelle apparaît comme la forme d'habitat la plus adaptée au moment où la vie dans son logement est synonyme de sécurité sanitaire et de protection ultime, où son chez-soi devient le théâtre de nombreuses activités, à commencer par le télétravail, les loisirs ou encore l'entretien de son corps, en plus des activités traditionnelles comme la cuisine, le jardinage ou le bricolage. La maison avec jardin est de loin le type d'habitat qui répond le mieux à ce qui s'apparente à un tournant anthropologique quant à nos manières de vivre et d'habiter après la pandémie de Covid-19.
Quelle place le capitalisme occupe-t-il dans la vie des enfants?? Et dans quelle mesure les industries culturelles prennent-elles part à la fabrique de l'enfance?? C'est à partir d'un cas singulier appartenant au secteur florissant du loisir éducatif, les parcs à thème de l'entreprise KidZania, que cet ouvrage explore ces questions. Dans ces espaces de jeu mondialisés à la forme de ville miniature, installés dans des malls de quartiers aisés de grandes métropoles, les enfants de 4 à 12 ans sont invités à jouer à travailler, à gagner de l'argent et à consommer auprès de vraies entreprises et institutions. L'enquête, conduite sur plusieurs années dans les parcs de Santiago du Chili et de Dubaï, dévoile comment les lieux se présentent comme des espaces de représentation et de performance de la société de marché, mais également des arènes de débats sur les formes de vie à l'heure du capitalisme tardif. Produits de l'industrie culturelle de l'enfance, ces espaces mettent au jour les intrications puissantes entre les sphères des loisirs, de l'éducation, de l'économie et de la culture, et mènent à s'interroger sur la façon dont les enfants grandissent dans les espaces urbains globalisés.
Le jardinier paysagiste, voyageur du monde et écrivain Gilles Clément imagine : puisque, après l'incendie qui a détruit la toiture de Notre-Dame, la lumière est enfin entrée dans ce lieu, on pourrait en faire un jardin ! « La dernière aventure de Notre-Dame est un envol du chapeau par la force des flammes. Et brutalement, on y voit clair. Pourrait-on bénéficier de cette offre en ce siècle délicat des gestions de l'énergie ? Alors installons une serre, un jardin et, pourquoi cultivons-y une vigne grimpante pour en tirer un vin de messe unique au monde ! » Dans un texte drôle, roboratif et poétique, Gilles Clément montre avec brio que Notre-Dame-de-Paris est un roman et que l'incendie en est un chapitre. Un édifice en perpétuelle transformation qui bouleverse la notion de patrimoine en lui donnant un statut d'oeuvre changeante. Et aujourd'hui, si un tel projet venait à se réaliser, l'auteur en serait le monde vivant non-humain, un ensemble végétal et animal aux imprévisibles décisions.
" Établir une limite " est l'un des concepts majeurs de la pensée de l'espace-temps japonais, l'une des racines de son esthétique. Dans les sanctuaires et les maisons, cette notion du seuil, du kekkai, conduit l'agencement de la charpenterie et des ouvertures, tout en guidant la conception des jardins, des paysages, de la peinture, intimement liée à la littérature, aux rites ou à la poésie.
En 1966, en pleine furie moderniste, un historien japonais, éminent spécialiste de la maison médiévale, Itō Teiji, publie une œuvre majeure consacrée au kekkai, qui puise ses exemples dans toute l'histoire de l'architecture japonaise. C'est ce livre, Kekkai no bi, que Philippe Bonnin et son équipe traduisent, rendant accessible pour la première fois cet ouvrage essentiel. L'abondante iconographie permet en outre de visualiser les lieux et les dispositifs évoqués, tandis que l'appareil de notes et de commentaires, la chronologie et les cartes en font un outil de travail très commode et solidement étayé.
Une invitation à nouer le kekkai et à entrer dans un univers sensible et complexe qui intrigue et fascine toujours l'Occident.
Gothic art finds its roots in the powerful architecture of the cathedrals of northern France. It is a medieval art movement that evolved throughout Europe over more than 200 years.
Leaving curved Roman forms behind, the architects started using flying buttresses and pointed arches to open up cathedrals to daylight. A period of great economic and social change, the Gothic era also saw the development of a new iconography celebrating the Holy Mary - in drastic contrast to the fearful themes of dark Roman times. Full of rich changes in all of the various art forms (architecture, sculpture, painting, etc.), Gothic art paved the way for the Italian Renaissance and International Gothic movement.
Pourquoi le " clou de la Saint-Jean ", à la cathédrale Notre-Dame de Chartres, s'illumine-t-il de mille éclats le jour du solstice d'été, alors qu'un rayon de soleil vient l'éclairer en passant par une verrière ?
Jean-François Blondel, essayant de percer ce mystère, s'est aperçu que ce phénomène est loin d'être unique, et que d'autres cas se produisent en France dans d'autres cathédrales.
Ce même phénomène se rencontre à la cathédrale Saint-Étienne de Bourges où une tache solaire, au solstice d'été, vient se caler dans un cercle, reproduisant l'expérience de Chartres.
Il s'est interrogé sur l'existence de ces " chemins de lumière " à la basilique de Vézelay ; sur ce fameux " rayon vert " équinoxial de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg ; sur ce phénomène plus étrange encore à la cathédrale Notre-Dame de Sées, où, à la lueur du soleil rasant de l'hiver, la rose du portail sud vient se projeter juste en dessous de celle du portail nord. Pourquoi la petite vierge noire de l'église romane Notre-Dame d'Orcival est-elle entièrement éclairée par un rayon de soleil le jour de l'Assomption ? D'autres exemples tout aussi surprenants sont décrits dans ce livre.
L'auteur en a conclu que ces événements ne sont pas le fait du " hasard ", mais semblent être voulus par les bâtisseurs, pour transmettre un message au monde, en des jours très particuliers de l'année. L'auteur invite le lecteur à faire un voyage dans les plus beaux édifices sacrés de France, à la rencontre de ces étranges " messages de lumière ".
En dépit de la prolifération des publications dont le paysage fait l'objet depuis une quarantaine d'années, nous manquons d'un véritable traité théorique et systématique.
Le livre d'Alain Roger comble ce vide. L'auteur s'attache à exposer, dans une langue accessible au plus large public, les principales questions que soulève, aujourd'hui, la notion, si maltraitée, de "paysage". On trouvera donc ici une histoire du paysage occidental - Campagne, Montagne, Mer -, ainsi qu'une réflexion sur les débats qui divisent actuellement les spécialistes : quels sont les rapports du paysage et de l'environnement ? Qu'en est-il de cette mort annoncée du paysage ? Quelle politique convient-il de mener dans ce domaine ?
L'ouvrage est engagé. Il dit son refus de tous les conservatismes. Il se veut aussi ludique - le paysage peut-il être érotique ? - et, surtout, optimiste. L'hommage aux artistes qui, siècle après siècle, ont inventé nos paysages se double d'une confiance fervente en tous ceux qui poursuivront cette aventure esthétique, à condition que nous ne restions pas prisonniers d'une conception frileuse et patrimoniale du paysage.
Apparu à la fin du XX° siècle, l'Art nouveau se revendique comme un « art total » rassemblant toutes les disciplines, mobilisant tout autant des compétences artisanales que des techniques nouvelles. Rompant avec le classicisme académique, le mouvement annonce le bouleversement intense que va connaître l'architecture au cours des décennies suivantes ; mais l'élan de liberté qu'il insuffle, et qui se manifeste tant dans l'expression formelle de ses réalisations que dans le décloisonnement disciplinaire qu'il provoque, ne connaîtra pas d'équivalent.
Peu à peu éclipsé à partir des années 1910 par l'avènement du Mouvement moderne, l'Art nouveau laisse derrière lui des joyaux dont la qualité de mise en oeuvre et l'attention accordée aux détails (mobilier, luminaires, vitraux, ferronnerie...) ne cessent de nous surprendre.
Poursuivant la série initiée par Jean Prouvé / Cinq maisons sur mesure, cet ouvrage offre un panorama inédit de l'Art nouveau à travers cinq réalisations emblématiques, à Bruxelles, berceau du mouvement, et Nancy, où émerge l'École de Nancy, son fer de lance en France. Chacun des hôtels particuliers, villas et maison présentés fait l'objet d'une description détaillée, exposant le contexte de la construction, la composition du plan et des façades, ainsi que la vie de l'édifice. Les photographies accompagnant ces textes, spécialement prises pour les besoins de l'ouvrage, retranscrivent toute la beauté et la poésie de cette architecture hors du commun.
L'architecture mobile est le premier essai de Yona Friedman, paru en 1958 et tiré à une dizaine exemplaires destinés à des architectes, dont Le Corbusier. Il fut réédité ensuite en 1961, 1963, 1968, enrichi à chaque fois de textes et dessins nouveaux jusqu'à l'édition de 1970, paru chez Casterman dont on a pu dire qu'elle constituait "le plus important manifeste de l'architecture moderne depuis la Chartre d'Athènes de Le Corbusier" (Michel Ragon). Notre édition rassemble tous les textes des différentes éditions et permet d'en suivre l'évolution et d'en identifier les strates. Yona Friedman, qui a fêté ses 96 ans en juin 2019, souhaite apporter quelques commentaires du XXIe siècle, à ce livre ancien, mais dont la richesse conceptuelle n'a pas encore été comprise à sa juste mesure.
Architecte, artiste, penseur, Yona Friedman est l'auteur d'une cinquantaine d'ouvrages consacrés à l'architecture, l'écologie, le langage, diffusant une pensée à la croisée des chemins. À une époque où les questions d'urbanisme, de mobilité, de mondialisation et de migration deviennent prépondérantes, il a inventé plusieurs concepts visionnaires, de plus en plus actuels aujourd'hui: la ville spatiale, l'architecture mobile, l'utopie réalisable, l'autoplanification. En juin 2018 il a eu 96 ans
L'urbanisme, terme apparu récemment dans la langue (au début du XXe siècle), n'est pas aisé à définir. Il a suscité de nombreuses « théories » dont aucune n'a fait l'unanimité. Peut-être cette difficulté s'explique-t-elle par le caractère essentiellement pluridisciplinaire d'une activité qui vise à créer dans le temps une disposition ordonnée de l'espace, en recherchant harmonie, bien-être et économie. En effet, l'urbanisme relève autant de l'art que de l'architecture, de l'économie que de la sociologie, de l'histoire que de la géographie, du droit que de l'ingénierie. Quelle est l'histoire de l'urbanisme depuis son origine, et en quoi consiste concrètement sa pratique en France depuis les diverses lois qui ne cessent de se succéder et de complexifier sa pratique ?
La ville de demain devra s'adapter à des modes de vie en perpétuelle mutation tout en étant peu émissive en carbone. Dans cet objectif, cet ouvrage - qui s'inscrit dans le prolongement d'une réflexion initiée par Anne Démians dès 2008, à travers le projet Basic Carbon, lauréat du concours lancé par EDF, et qui s'est concrétisée en 2019, avec la livraison des célèbres Black Swans à Strasbourg - propose de faire évoluer les mécanismes de décision et la réglementation, afin que soient considérés l'évolution rapide des usages des bâtiments et les rythmes économiques de plus en plus soutenus dans la construction d'une ville et d'architectures durables.Pour cela, deux approches sont considérées : la transformation des immeubles existants et la conception de bâtiments neufs réversibles. La réversibilité est l'« aptitude d'un ouvrage, neuf ou existant, à changer facilement d'usage plusieurs fois dans le temps » (source : AQC), grâce à une conception qui permet de limiter l'importance et le coût des futures adaptations nécessaires à son changement de destination. Il s'agit ainsi :- d'adapter la ville et les bâtiments à l'évolution des modes de vie, par exemple en transformant un immeuble de bureaux en logements, ou inversement ;- de mettre en oeuvre une méthodologie permettant de résoudre les contraintes d'usage, économiques et réglementaires qui constituent aujourd'hui un frein à la réversibilité.L'ouvrage expose ainsi :- les leviers de la réversibilité : cadre juridique, sécurité incendie et fiscalité ;- la méthode de conception d'un bâtiment réversible et la mise en place d'un vocabulaire commun (hauteur d'étage, trame, noyau, plan libre et enveloppe) ;- les enjeux de la réversibilité dans l'urbanisme durable.
« Celui qui fait une construction du début à la fin en retire un supplément de bonheur, de plaisir et de bien-être. »
Ce traité sanskrit d'architecture, rédigé par un auteur inconnu résidant dans l'Inde méridionale, est l'un des textes les plus complets au sujet des bâtiments et des agglomérations de l'Inde classique, notamment en pays tamoul et malayalam. Combinaison de considérations techniques, pratiques et religieuses, le Mayamata indique comment choisir le site d'une construction suivant la classe sociale de ses futurs occupants, quel plan et quelle orientation adopter pour une maison d'habitation, un palais ou un temple garantissant le bien-être de ses résidents, quelles techniques constructives il convient d'utiliser dans chacun de ces cas. Il détaille la cérémonie à réaliser lors de la pose de la première pierre ou lors de la prise de possession du bâtiment, décrit le mobilier, le linga (représentation phallique symbolique de ´Siva) et la façon de figurer les dieux dans les édifices.
La présente édition illustrée, aux allures de carnet d'architecte, reprend des extraits de la traduction du Mayamata, revue pour l'occasion par Bruno Dagens, avec un appareil de notes allégé et une nouvelle introduction resituant ce traité des points de vue historique, géographie, mais aussi par rapport à l'ensemble de la tradition indienne classique d'écrits sur l'architecture et l'art d'habiter.
Cette nouvelle collection intitulée « Confidences sur l'architecture » vise à rassembler les témoignages d'architectes de renommée nationale ou internationale, évoquant leur carrière, leurs idées, leurs oeuvres bâties, ainsi que le contexte culturel, politique et social qui a souvent façonné leur parcours. Il s'agit de sonder ici leur vision de la création, de la pratique architecturale et du monde en général.Pour l'inaugurer, Danièle Pauly, historienne de l'art et de l'architecture, spécialiste notamment de l'oeuvre de Le Corbusier et de Luis Barragán, a été sollicitée afin d'interroger Mario Botta, l'un des plus illustres représentants de la célèbre « école tessinoise ». Les thèmes abordés ont été structurés en deux parties. La première est consacrée aux années de formation, de l'enfance dans le Tessin à l'apprentissage au sein de la faculté d'architecture de Venise, en passant par l'importance des lieux et des figures qui ont marqué l'architecte suisse. La seconde associe, sous le thème « transmission », son oeuvre de bâtisseur, son action en tant qu'enseignant et cette volonté sans cesse renouvelée de formuler une pensée architecturale, doublement inscrite dans l'histoire des lieux, des paysages, commedans celle de la « modernité ». Les échanges ont eu lieu au sein de l'agence de Mario Botta à Mendrisio (Suisse) en juillet 2021.
Après avoir été pendant longtemps au service de la pratique architecturale, l'histoire de l'architecture est devenue récemment un enjeu dans la légitimation culturelle d'une profession. Cette histoire elle-même, depuis le milieu du XIXe siècle, n'a cessé de gagner en autonomie : problématiques nouvelles, territoires et objets diversifiés posent à l'historien des questions fortes. En retraçant l'histoire de l'architecture jusqu'au développement de ses démarches les plus contemporaines, Gérard Monnier nous aide à mieux comprendre les orientations actuelles d'une discipline dont les enjeux esthétiques, mais aussi sociaux et politiques, se révèlent fondamentaux dans notre monde moderne.
L'architecture est un domaine qui fait la part belle à l'imagination et à l'invention. Mais tout à leur enthousiasme créatif, les étudiants de cette discipline négligent souvent dans leurs projets un paramètre essentiel : la constructibilité, ou comment les idées les plus séduisantes peuvent se heurter au réalisme des règles de la construction de bâtiments. Le mythe de l'opposition entre un architecte rêvant un projet fou et un maître d'oeuvre peinant à le mettre en place n'est pas si éloigné de la réalité.
Issu de dix années d'expérimentation pédagogique, cet ouvrage de « culture constructive » explique en douze séquences richement illustrées les lois fondamentales ordonnançant la construction. Il permettra aux étudiants de s'approprier ces concepts essentiels à l'architecture et de fonder leur pratique sur la base de principes réalistes et concrets.
Cet ouvrage, richement illustré, replace les théories de l'urbanisme dans le contexte culturel, social, économique et politique de leur émergence. Il les met en perspective pour comprendre ce qui les unit ou les oppose.Les trois premières parties du livre montrent comment la diversité des expériences d'urbanisme, qu'ont connues les villes depuis le XVI° siècle, relèvent de trois modèles :- le modèle de la ville régulière qui organise l'espace à partir de principes et règles de nature géométrique (formes simples, murs se coupant à angle droit, symétrie du plan des constructions, régularité des ouvertures, continuité des façades, rapport entre hauteur du bâti et largeur des voies) ;- le modèle de la ville organique qui naît d'une critique de l'urbanisme haussmannien et s'appuie sur la géographie et l'histoire pour construire une action urbanistique qui prenne en compte les diversités spatiales et sociales ;- le modèle de la ville moderne qui cherche à adapter les structures urbaines à un progrès technique et économique qui s'incarne dans la voiture et l'immeuble résidentiel.La dernière partie montre comment ces modèles doivent être revisités pour répondre aux défis contemporains de la durabilité, de la résilience et de la transition écologique.Ce livre constitue un outil au service des étudiants, des chercheurs et des professionnels en montrant comment théories de l'urbanisme et projets opérationnels interagissent pour penser les transformations de la ville et agir sur son devenir.
Partant de l'expérience d'un jeune enseignant dans une des nouvelles écoles d'architecture créées après mai 68, à un moment où les architectes français formés aux Beaux-arts redécouvrent la ville, l'ouvrage s'interroge sur les changements et réorientations qui doivent aujourd'hui guider notre réflexion et notre pratique d'urbaniste. Après une première période marquée symboliquement par la parution du livre d'Henri Lefebvre, Le droit à la ville en mars 1968, la réflexion sur la ville et l'urbain est reprise cinquante ans plus tard par échelles successives dans cet ouvrage qui explore tout d'abord comment faire de tout logement un chez-soi appropriable et évolutif avant de plaider pour le rassemblement des tissus urbains diversifiés, à l'inverse des logiques séparatrices et pour l'unification de la ville fragmentée. Enfin, Philippe Panerai donne une place centrale aux « chemins de l'eau » pour accorder la ville et le territoire.
Il y a 60 ans, à Bagneux, des ouvriers coulent les premiers bétons d'une nouvelle cité. La Pierre Plate incarne alors l'espoir d'un monde meilleur. La déception n'en sera que plus cruelle : la cité vieillit mal, le « vivre ensemble » s'étiole. Aujourd'hui le rêve du Grand Paris s'est emparé de la ville, le terminus de la ligne 4 arrive à Bagneux et la Pierre Plate est en travaux perpétuels : rénovation, destruction partielle, reconstruction...
Pendant trois ans, Charles Haquet et le photographe Jean-François Fourmond ont arpenté la cité, rencontré ses habitants, les « historiques » et les nouveaux venus.
Ils leur ont confié leur rapport au lieu, leurs espoirs, leurs doutes, leurs secrets et la façon dont ils vivent cette révolution urbaine. Leurs histoires racontent la France des Trente glorieuses et sont souvent des leçons de vie, des portraits magnifiques et sensibles, loin des caricatures sur les « banlieues ».