Lieux d'émerveillement, d'apprentissage et de découverte, les musées n'ont cessé de se développer depuis une trentaine d'années. Promenade sensible à travers le monde, ce Dictionnaire amoureux ouvre la réflexion sur ce que notre monde veut transmettre aux générations futures.Musées de beaux-arts, musées d'histoire ou d'archéologie, musées de sciences, ou de techniques, musées d'histoire naturelle ou d'ethnologie : il s'en créée tous les jours à travers le monde ! Mais pourquoi va-ton dans les musées ? Qu'allons-nous y chercher ? Pourquoi les musées sont-ils aussi présents dans notre imaginaire ? En nous entraînant dans les coulisses des musées, ce Dictionnaire Amoureux fait partager la passion de l'auteure pour ces lieux fascinants et indispensables qui ont su se moderniser, se réinventer pour toucher toujours plus de publics. A travers mille anecdotes, on y flâne d'un continent à l'autre, du Louvre au musée Edo-Tokyo, du Louvre Abu Dhabi au British Museum, de l'Ermitage à la glyptothèque de Copenhague. On y découvre des musées insolites ou inconnus, des musées-ateliers, des maisons d'artistes. Champollion y côtoie Beyoncé, Tintin ou Dark Vador. On y rencontre des artistes torturés, des collectionneurs un peu fous, des architectes inspirés et des conservateurs hors du temps. On y entrevoit les coulisses des acquisitions, des restaurations, des réserves de musée, sans oublier celles des vols célèbres ou des faux. Confrontés aujourd'hui à de nouveaux défis, comme les enjeux de marque, de diversité, de développement durable, de post-colonialisme, ou de numérique, les musées nous interrogent sur notre rapport aux objets, mais aussi au passé, à la mémoire, et à la transmission. Promenade sensible à travers le monde, ce Dictionnaire amoureux ouvre la réflexion sur ce que notre monde veut transmettre aux générations futures.
Vous rêvez d'acheter votre première oeuvre, voir même de débuter votre collection ? Pas si simple quand on ne connait pas les spécificités du marché de l'art.
Illustrés de cas pratiques concrets, ce livre vous ouvre les portes de ce marché si particulier en évitant les erreurs les plus courantes pour réaliser vos premiers achats en toute sérénité.
En augmentation constante depuis plusieurs années, le marché de l'art attire de plus en plus d'acheteurs, de collectionneurs, mais aussi de simples amateurs.
Pourquoi pas vous ? Ce guide vous aide à faire le premier pas.
On connaît le prestigieux musée, qu'aujourd'hui le monde entier nous envie.
On connaît moins l'histoire du lieu, reflet de l'histoire de France, tour à tour forteresse, palais et symbole républicain.
Depuis la fondation du Louvre de Philippe Auguste au XIIe siècle jusqu'à l'internationalisation du musée au XXIe, le Louvre se révèle ici à travers des épisodes marquants de son histoire (une visite nuptiale de Napoléon Ier et de Marie-Louise, le rapt de la Vénus de Milo, l'incendie des Tuileries, le vol de la Joconde, etc.) ou les oeuvres les plus emblématiques (le Grand Sphinx de Tanis, les Chevaux de Marly, Le Sacre de l'Empereur de David, etc.) qui l'ont fait tel qu'il est aujourd'hui : le palais des rois et de l'art-roi.
Suivez le guide pour la plus étonnante des visites !
Comment certains artistes émergent-ils et deviennent-ils des stars mondiales ? Pourquoi une photographie, une toile, une installation peuvent-elles atteindre plusieurs millions d'euros ? Troisième édition de cet ouvrage remarqué, qui décrypte le fonctionnement d'un marché généralement considéré comme le temple de l'irrationalité en mobilisant les outils de l'analyse économique. En 2013,
Balloon Dog (Orange) de Jeff Koons a été adjugée pour 58,4 millions de dollars chez Christie's. Cette oeuvre est produite en cinq exemplaires détenus par de grands collectionneurs tels François Pinault ou Elie Broad. Tous deux disposent d'un espace muséal, concurrençant les institutions publiques dont les moyens apparaissent désormais dérisoires. Koons est par ailleurs représenté par la galerie Gagosian.
Christie's, Gagosian, Koons, Pinault : quatre acteurs d'un marché dont la structure se rapproche d'un oligopole à frange, où quelques acteurs mondialisés contrôlent le marché tout en laissant la tâche à de multiples galeries - petites et moyennes - de repérer les nouveaux talents et d'assumer la prise de risque initiale.
Comment certains artistes deviennent-ils des stars et une oeuvre peut-elle atteindre plusieurs millions ? Cet ouvrage montre que la valeur de l'art contemporain résulte d'un jeu complexe d'interactions entre acteurs. Le talent, bien sûr, mais aussi le hasard et les stratégies se mêlent pour donner naissance à des hiérarchies qui,
in fine, font l'objet d'un relatif consensus.
Depuis la première édition de cet ouvrage, la muséologie s'est imposée comme discipline académique et comme formation professionnelle à part entière.
L'ambition de cette nouvelle édition est à la fois de rendre compte des développements récents des techniques muséographiques, et de couvrir le large éventail des points de vue portés sur le musée, en accueillant le regard d'experts à travers des "Cartes blanches" (François Mairesse, Dominique Poulot, Yves Bergeron, Didier Rykner, Nathalie Dist, Xavier Rolland, Jean Nouvel...).
De nombreux musées occidentaux conservent dans leurs collections des objets - en particulier d'Afrique - issus du passé colonial. Alors que ces objets continuent de revêtir une signification symbolique forte dans leurs pays d'origine, ils se retrouvent le plus souvent dans les vitrines des musées occidentaux comme des objets en perdition, privés de leur contexte historique, social et culturel.
Les musées français ou occidentaux qui possèdent, par vocation ou par hasard, des patrimoines extra-européens dans leurs collections ne peuvent les valoriser sans associer à leur étude les musées et les représentants patentés des pays d'où ces patrimoines sont originaires.
La tâche la plus urgente est de rendre à l'Afrique sa parole sur ce patrimoine qui est le sien. D'où la nécessité d'inventorier ces objets avec soin, d'établir des corpus, de les relier aux patrimoines des pays d'origine, et de chercher de nouvelles formes de
partenariat entre musées du nord et musées du sud.
Des spécialistes des musées d'Europe et d'Afrique esquissent ici les pistes pour faire du continent africain le fer de lance des musées du XXIe siècle.
Avec les contributions de : Étienne Féau, Alice Michonnet, Caroline Gaultier-Kurhan, Gabrielle Baglione, Philippe David, Salimata Diop, Nathalie Carratié-Faye, Abdoulaye Touré, Manuel Valentin, Delphine Brabant, Laurella Rinçon, Hamady Bocoum.
En apparence, tout va bien : il n'y a jamais eu autant de musées en France et jamais autant de monde dans les musées. Mais quelques grands musées ne cachent-ils pas la forêt ? Des musées uniquement fréquentés par des groupes scolaires ou du troisième âge ; se reposant sur leurs collections sans se poser trop de questions ?
La mission récente du Ministère de la Culture « Musées du XXIe siècle » offrait de multiples pistes d'action sans épuiser le sujet. Yves Winkin propose ici de prolonger cette réflexion en croisant son expérience d'anthropologue de la communication et de directeur de musée pour proposer une autre approche, fondée sur l'invention de nouveaux rituels - autant de cérémonies publiques pour faire entrer les musées dans le XXIe siècle.
À travers 12 rituels, l'auteur nous invite à repenser le rôle des musées dans notre société.
L'administration des Beaux-Arts, le Salon, la formation des artistes, les marchands de tableaux, les sociétés des amis des arts, la fonction du musée, le relais par l'État républicain de l'encouragement des artistes, et aujourd'hui le système de la Culture, la commande publique, le marché de l'art : voici la matière de cette étude, la première qui propose une histoire des institutions du monde des arts en France depuis la Révolution.
Dans la perspective d'une histoire sociale des arts, elle montre la profonde transformation des doctrines et des pratiques dans le champ de l'art, depuis la liberté révolutionnaire conquise par les artistes jusqu'à la conception de l'art comme 'service public' chez les républicains, depuis l'apothéose du Salon jusqu'à sa décadence, depuis l'économie de la copie jusqu'à la spéculation sur l'innovation de l'art. Histoire de la crise des 'Beaux-Arts' et de l'unité de l'art, endémique depuis le milieu du XIXe siècle, chronique d'un retournement de la valeur du tableau, de l'usage à l'échange, inventaire des projets républicains qui orientent l'action de l'État après 1880, approche des moyens mis en uvre de 1936 à aujourd'hui pour que les arts plastiques disposent d'un espace plus large que celui du marché : l'auteur rassemble les éléments d'une histoire jusqu'à présent dispersée, montre les réussites et les échecs, et fait enfin le point sur la situation actuelle.
Les contraintes de l'impératif évènementiel sont inévitables. Elles se reflètent sur la production culturelle contemporaine et sur les musées. Mais qu'est-ce qu'un évènement en muséologie? Lorsque que l'évènementiel entre dans les musées d'art, comment cela influence-t-il les collections, la mise en récit de l'art qui se déploie jusque dans la présentation et la conception patrimoniale des oeuvres? Le retour aux collections auquel nous assistons depuis quelques décennies donne lieu à de nouvelles pratiques muséales et curatoriales et confirme l'avènement d'un temps convulsif évènementiel qui vient ébranler le cours tranquille et le temps figé du récit canonique des collections dites « permanentes ».
Réinventer la collection : l'art et le musée au temps de l'évènementiel est composé de cinq parties qui invitent à un déplacement de sens et d'idées autour des collections faisant écho aux formules dynamiques, interrogatives et inclusives que tendent à adopter les musées. Les recherches qui y sont publiées ont, pour la grande majorité, été menées dans le cadre des activités du groupe de recherche et de réflexion Collections et impératif évènementiel/The Convulsive Collections (CIÉCO), fondé en 2014. Les différents chapitres interrogent l'impact de l'évènementiel sur les collections ou analysent des stratégies muséales qui cherchent à valoriser les collections par les ressorts évènementiels.
Cette réflexion, qui vient combler une importante lacune dans l'étude sur les collections, s'adresse à quiconque s'intéresse au patrimoine, aux musées, aux expositions, aux oeuvres d'art, que ce soit dans la perspective de l'histoire de l'art, de la muséologie, des arts visuels, de l'architecture, de l'ethnographie ou de la sociologie.
Les nouvelles technologies (internet, vidéo, dématérialisation,...) connaissent des développements accélérés qui vont amener les institutions culturelles à repenser en profondeur leurs activités. Le livre prend pour exemple le secteur du spectacle vivant et montre combien ces changements affectent tant la production que la diffusion des créations culturelles. Le succès de la diffusion des représentations du Metropolitan Opera dans un réseau mondial de cinémas en fournit un exemple flagrant. Ces bouleversements pourront parfois induire une redéfinition des critères de soutenabilité des projets culturels et imposeront en tout cas un réexamen de l'utilité des fonds investis, permettant l'émergence de nouvelles formes d'expression ou de nouveaux circuits de distribution.
Après des études de droit et d'économie à l'Université libre de Bruxelles, Michel Hambersin mène de front une carrière bancaire internationale et de professeur de finance à l'ULB. Il poursuit en parallèle une activité de critique musical (sous le pseudonyme de Serge Martin), notamment au journal Le Soir. Membre de la Classe Technologie et Société depuis 2009, il consacre désormais ses recherches à l'économie de la culture.
René Gimpel (1881-1945) fait partie des grands marchands de tableaux de l'entre-deux-guerres. De 1918 à septembre 1939, il rapporte avec justesse, humour et même parfois une certaine férocité, les faits et gestes des personnalités qu'il a rencontrées entre le Royaume-Uni, les États-Unis et Paris.
René Gimpel commence à écrire en 1918. Comme le souligne Jean Guéhenno dans la préface de la première édition du Journal, « L'intérêt de l'ouvrage est bien souvent au-delà de la petite histoire ou de l'anecdote. René Gimpel lui-même savait voir et regarder. Il a le sens du trait ; son oeil est d'un caricaturiste et son Journal se remplit ainsi d'esquisses très personnelles. Il a tout su, tout vu de la peinture pendant quarante ans », naviguant entre l'Amérique et l'Europe, contribuant à bâtir outre-Atlantique les plus grandes collections : celles de Frick, des Rockefeller, des Rothschild, de Ford, de J.-P. Morgan... Il côtoie les artistes de son temps, mais aussi les marchands : Joe Duveen, son beau-frère, Durand-Ruel, Paul Rosenberg, Nathan Wildenstein dont il fut l'associé, Ambroise Vollard... Il croise critiques et écrivains, Apollinaire, Berenson, et surtout Marcel Proust qu'il rencontra, dès 1907, à Cabourg, où ils séjournaient dans le même hôtel. Leur passion commune pour Vermeer les lia d'une profonde amitié.
Depuis 40 ans, la France connaît un boom des musées et des expositions blockbusters qui va de pair avec un accroissement continu de la fréquentation des publics. Les défis et les enjeux sont grands pour les musées aujourd'hui, dans un contexte où les logiques marchandes sont toujours plus poussées.
Or, les musées restent avant tout des lieux de diffusion de la connaissance qui réinventent continuellement leurs formes et leurs supports de médiation. Multimédias, cartels, audioguides ou fascicules d'aide à la visite peuplent l'espace muséal et façonnent le discours muséographique, qui n'est au fond que l'expression d'un point de vue sur une question (d'art, de société, scientifique) et une manière d'accompagner les visiteurs dans leur exploration des collections.
Les musées sont-ils condamnés à séduire ? Et autres écrits muséologiques est un recueil de textes de Daniel Jacobi faisant l'inventaire de 40 ans de recherche. Spécialiste de la question muséale, il est le fondateur d'un des laboratoires français les plus importants sur la question et qui a largement fait école et essaimé à travers le monde.
Cet ouvrage, qui pense le musée comme un média, propose d'investiguer les grandes problématiques muséologiques actuelles. Chacun des chapitres contribue à l'élaboration progressive d'une véritable théorie muséologique sur laquelle il faudra compter dans les années à venir pour comprendre le futur des musées.
Du musée traditionnel, parvenu jusqu'à nous sans grande transformation depuis le xixe siècle, au musée " événement " instrumentalisé par les politiques urbaines et l'économie touristique, les musées connaissent une transformation profonde depuis une trentaine d'années. La fin du xxe siècle et le début du xxie ont vu naître un nouveau modèle d'établissement muséal, impulsé par un changement d'enjeu, un changement d'échelle urbaine et le développement inédit des mobilités touristiques.
Le musée est véritablement devenu acteur du tourisme. Or, si le musée " produit " du tourisme, il n'en est pas moins vrai que le tourisme " produit " du musée. L'objectif de cet ouvrage est d'étudier cette relation complexe et ces rapports multiformes entre musée, tourisme et ville.
Depuis une vingtaine d'années, le terme « inclusion » a fait son apparition dans nos sociétés, notamment dans le champ social et culturel. Omniprésent mais aussi contesté, comment est-il appréhendé et vécu par les institutions muséales aujourd'hui ? Sont rassemblés ici plus d'une vingtaine de contributions qui proposent, à travers l'analyse d'expériences et de pratiques, de mieux comprendre les enjeux mais aussi les réalités du musée inclusif. Tour à tour, les auteurs interrogent la notion d'inclusion, comme processus professionnel et dynamique institutionnelle, analysent la question des territoires, aussi bien géographiques que culturels et questionnent la participation des publics, en tant que citoyens acteurs du musée et de la société.
Cet ouvrage rassemble les contributions de professionnels et de chercheurs français et québécois, dont certaines sont issues du séminaire qui s'est tenu dans le cadre des rencontres professionnelles « Le rôle social et inclusif des musées et centres des sciences » organisé en mai 2019 à Montréal par l'Ocim, en collaboration avec la Société des musées du Québec. Ces regards croisés entre le Québec et la France offrent une richesse d'horizons, qu'ils soient géographiques, historiques, culturels, institutionnels et contribuent à nourrir la réflexion sur le rôle du musée dans la société d'aujourd'hui et de demain.
Du sens et du plaisir. Une muséologie pour les visiteurs retrace le parcours de Raymond Montpetit, acteur incontournable du champ de la muséologie québécoise. Cet ouvrage rend compte des apports significatifs de Raymond Montpetit à l'histoire contemporaine de la muséologie et de la muséographie en huit textes cardinaux parus entre 1983 et 2015. Il fournit des clés contextuelles uniques pour cerner la vision humaniste de ce défenseur d'une muséologie valorisant les publics. Il livre les multiples facettes de la production de ce créateur qui a autant contribué à l'essor de la recherche sur la muséologie nord-américaine qu'à la structuration du réseau des musées québécois.
Passion de musées. De Québec à Lyon lève le voile sur l'organisation et le fonctionnement de ces institutions et sur leur inscription dans la vie muséale internationale. À partir de ses expériences vécues au Musée de la civilisation de Québec et au Musée des Confluences de Lyon, Michel Côté raconte la complexité des musées, décrit leurs modes de fonctionnement et analyse leur environnement.
Comment naît une institution muséale? Comment se prépare une programmation d'expositions? Comment se constitue une collection? Comment noue-t-on une relation durable avec les visiteurs? Comment un musée s'inscrit-il dans un réseau international?
L'ouvrage retrace le parcours d'un Québécois qui s'est retrouvé à la tête d'une institution historique et d'un projet international en France. Il nous rappelle que derrière les collections et les institutions, il y a des personnes.
Michel Côté a été directeur général du Musée de la civilisation (Québec) et concepteur-directeur du Musée des Confluences (Lyon) ainsi que président d'ICOM Canada et membre du conseil d'administration du Conseil international des musées (Paris). Titulaire de la Légion d'honneur, membre de l'Ordre national du Québec et officier de l'Ordre des Arts et de Lettres de la République française, Michel Côté a reçu un doctorat honoris causa de l'École normale supérieure de Lyon pour souligner son travail en muséologie.
Depuis une quinzaine d'années, les musées et les autres institutions patrimoniales proposent au public une offre de médiation de plus en plus riche. Quels en sont les principes et les réalisations ? Cet ouvrage rend compte des attentes des familles, de leurs comportements au regard des propositions muséales qui leur sont faites. Il évalue la manière dont les services éducatifs et culturels des établissements s'emparent de cette pratique conviviale. Cette connaissance permettra d'ajuster les propositions des établissements publics en matière d'éducation artistique et culturelle.
En 1936, le magazine illustré de la BBC The Listener sollicitait l'économiste John Maynard Keynes pour introduire une série d'articles formant une enquête internationale sur les rapports entre l'Art et l'État, en Europe et aux États-Unis. A l'heure où le nazisme et le stalinisme s'étaient établis et étendaient leur influence, tandis que la guerre d'Espagne cristallisait nettement les tensions entre le fascisme et la démocratie, il s'agissait pour The Listener d'offrir à ses lecteurs un panorama des politiques artistiques contemporaines et de leur permettre de réfléchir à la nécessaire distinction entre art et propagande.C'est dans cette perspective qu'il faut relire aujourd'hui le feuilleton de cette enquête, inédite en français, où se croisent d'un côté la parole officielle d'un urbaniste soviétique (Nikolay Milyutin), d'un dignitaire de l'Allemagne nazie (Hans Hinkel) et du poète futuriste Marinetti au nom de l'Italie mussolinienne, et de l'autre, les réflexions du philosophe américain Lewis Mumford, du critique d'art anglais Clive Bell (membre du groupe d'esthètes de Bloomsbury, à l'instar de Keynes) et du byzantiniste français Georges Duthuit, le gendre de Matisse, qui évalue ici la politique culturelle du Front populaire.Bertrand Tillier est professeur d'histoire de l'art contemporain à l'Université de Bourgogne et chercheur au Centre Georges-Chevrier (CNRS Umr 7366).
L'effet musée est envisagé ici dans son rapport à des fonds, à des dispositifs, à des controverses et à des jeux d'influences. Il s'agit d'abord de décrire le travail des établissements sur leurs objets, non seulement dans le choix de les collecter, mais aussi dans leur traitement, déterminant pour la vie sociale des collections. Les gestes d'exposition analysés ensuite manifestent l'omnipotence de l'institution sur ses espaces, entre démonstrations visuelles et expériences immersives. Enfin, l'effet musée s'opère sur ses publics, entre fascination, respect, jouissance, mais aussi malaise, voire colère. Ces effets contrastés révèlent les aléas de la légitimité sociale et culturelle des faiseurs de musées, quels que soient leurs statuts (État, associations ou collectionneurs). Ils dessinent plus largement un paysage d'amitiés et d'inimitiés envers l'institution, autour de ses installations et de ses valeurs. Résolument pluridisciplinaire, cette enquête collective réunit jeunes chercheurs et universitaires confirmés, et couvre une grande diversité de collections de la fin du XIXe siècle à aujourd'hui. Cet ouvrage, préparé sous la direction de Dominique Poulot, est le quatorzième volume de la collection Histo.Art, présentant les travaux de l'École doctorale Histoire de l'art de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Observer en grand angle le musée du xxe siècle comme objet historique compose une démarche inédite. Elle suppose d'apprécier les enjeux politiques, sociaux, culturels et économiques qu'il suscite, à l'échelle de l'État comme des collectivités territoriales, dans des perspectives hexagonales comme transnationales. Car le musée évolue aujourd'hui dans une société ouverte à la novation esthétique et patrimoniale en même temps qu'il adopte l'acculturation des codes hiérarchiques et les évolutions entrepreneuriales ou technologiques. Partagé en deux parties (« Figures » et « Territoires »), cet ouvrage aborde des situations aux registres et répertoires différenciés. Les textes réunis ici questionnent, en longue durée, le musée et ses représentations, entre élitisme social, promotion de la culture pour tous, merchandising, aussi, des biens culturels pour chacun. Sont ouvertes ou creusées - souvent en diachronie par le témoignage d'anciens et nouveaux acteurs - plusieurs pistes amenant à discuter la place du musée dans les imaginaires collectifs, le capital symbolique d'un geste ou d'un espace architectural, le trilogue entre l'oeuvre, l'artiste et celles et ceux, qui désormais pluriels et parfois concurrents, participent à sa « vie » au musée.
Omniprésent dans la société, l'art semble naturellement peu présent dans le monde de l'entreprise. Pourtant, si les relations entre le monde de l'art et celui de l'entreprise semblent peu développées, l'entreprise n'échappe pas non plus à l'art. En dépit de leur caractère apparemment marginal, les rapports entre l'art et l'entreprise touchent à des aspects essentiels de la façon dont l'art existe dans notre monde moderne. Les pouvoirs publics, qu'ils soient nationaux ou européens, encouragent le soutien au secteur artistique, et les enjeux politiques, culturels et économiques sont de taille. De telles politiques visent à encourager la création, la diffusion des oeuvres, mais ce constat ne va pas sans questionnement sur le rôle des entreprises et des différents acteurs amenés à intervenir au sein du secteur artistique. L'entreprise peut appréhender l'art comme un marché sous l'angle de l'optimisation économique et fiscale, notamment via le mécénat ou les fondations. Comment alors concilier les exigences liées au soutien du secteur artistique, sa valorisation, avec la logique marchande et les préoccupations des entreprises en termes de communication ? Les logiques de ces deux mondes sont différentes. Toutefois, l'entreprise peut elle-même être créatrice d'art et réunir la double qualité d'entreprise et de créatrice. Cette activité spécifique engendre divers questionnements concernant les droits relatifs aux créations artistiques : qui en est titulaire ? Comment l'entreprise peut-elle valoriser des créations artistiques ? Comment protéger les créations artistiques de la convoitise des tiers ? Le colloque du 18 novembre 2016 visait à approfondir les problématiques liées aux relations entre l'art et l'entreprise dans une dimension française et européenne. Ce colloque allie des universitaires spécialistes des questions techniques et juridiques à des professionnels et entrepreneurs confrontés à cette relation dans leur pratique.
L'exposition "Dix mille ans de luxe" (Louvre Abu Dhabi, 30 octobre 2019-18 février 2020) présente les multiples facettes du luxe, de l'Antiquité à nos jours. Son catalogue permet d'explorer cette notion à travers la couture, la joaillerie, l'art visuel, le mobilier et le design, avec des chefs-d'oeuvre venus des collections d'institutions et de grandes marques internationales. Parmi les pièces majeures présentées figurent notamment la plus ancienne perle connue au monde ; le célèbre Trésor de Boscoreale, l'une des plus grandes collections de pièces d'argenterie datant de l'Antiquité romaine ; des robes et des bijoux conçus par de grandes maisons telles que Cartier, Maison Van Cleef & Arpels, CHANEL, Christian Dior, ELIE SAAB et Yves Saint Laurent.
La recherche scientifique sur les musées, la muséologie, combine une réflexion théorique à une enquête empirique faite d'observations sur le terrain. Les développements récents dans une « nouvelle muséologie » ont encouragé la création de nouvelles structures, mais aussi influencé et transformé les musées anciens. Ces musées d'objets se renouvellent alors dans la préoccupation désormais centrale des publics, le développement de dispositifs de médiation et les différentes injonctions communicationnelles et numériques actuelles.
C'est cette observation de terrain, cette « muséographie », cette écriture de la réalité empirique, mesurée patiemment sur le temps long qui est ici interrogée et mise en valeur à partir de deux musées toulousains, le musée des Augustins, musée des Beaux-Arts de Toulouse et le musée Saint-Raymond, musée d'archéologie de Toulouse. Cette enquête muséographique met l'accent sur toutes les opérations d'écriture des médiations expérimentées jour après jour, mois après mois, dans le laboratoire des services des publics et des expositions temporaires.
La présentation de la politique de médiation et des nombreuses expérimentations de chacun des deux musées par leurs responsables ou par les chercheurs en Sciences de l'information et de la communication permet de dessiner un panorama des médiations de ces deux musées d'histoire, d'art et d'archéologie. Les textes rassemblés dans cet ouvrage collectif montrent l'importance du dialogue recherche-musée qui nourrit simultanément les deux pratiques des professionnels du patrimoine muséal et des chercheurs en muséologie.
Les analyses, fondées sur une série d'entretiens et d'observations des dispositifs de médiation, prennent en compte la diversité des publics, des pratiques et des sens convoqués. Il est alors possible de distinguer trois types de médiations muséales et de les questionner dans leurs approches documentaires et numériques, artistiques et communicationnelles mais aussi expérimentales. L'ensemble de ces investigations et de ces témoignages ont souligné l'importance des partenariats, des négociations, des compagnonnages, des allers-retours, etc., dans la conception des dispositifs pour entrer dans la complexité définitionnelle de la notion de médiation.
Ce recueil réunit cinq textes écrits entre 2002 et 2016. Ils ont en commun d'aborder chaque fois, sous un angle différent, une situation qui met en jeu les relations complexes qu'entretiennent les musées et la société. L'angle d'approche adopté postule que les formes successives de l'institution muséale et l'évolution de la société ne se comprennent qu'ensemble. En soi, l'idée n'est pas nouvelle. On sait depuis longtemps que les musées ne peuvent se cantonner dans un rôle de spectateur : ils réagissent régulièrement aux injonctions en provenance de la société., au point que l'on pourrait même se demander aujourd'hui si le champ muséal ne serait pas en train de se recomposer autour d'une dynamique d'ajustements continuels qui le mobiliserait tout entier.