Un numéro 2 exemplaire pour une revue de référence en art contemporain, réalisée par une partie de l'équipe d'Art Book Magazine. La version numérique est en couleur : les oeuvres et documents participent à une expérience de lecture différente, réaliste et lumineuse dans la perception du travail des plasticiens. Un prix modique pour un sommaire exceptionnel, une pagination dense, un travail de fond et de forme.
À ne pas manquer.
Art Book Magazine
OpticalSound est une prise de parole, une construction erratique, un objet hybride - au service des plasticiens, des critiques, musiciens, chercheurs, commissaires, écrivains qui nous entourent et participent avec passion, souvent abnégation, à sécuriser un territoire auquel nous tenons et que nous défendons : celui d'un art de plus en plus éloigné du monde de l'art. Nous écrivions dans le sommaire du n°1 : l'art quitte l'art... La situation s'accentue, les frontières se creusent en un mouvement partagé depuis chacune des rives. Bon signe. Nous y participons. Ce numéro 2 appartient à tout le monde®. L'équipe rédactionnelle s'est étendue avec de nouveaux contributeurs et invités, s'est fidélisée avec certains. Nous avons essayé de maintenir un équilibre fragile entre les disciplines, les générations, les styles, les forces, les genres, les langages : un sommaire en constellation, sans centre - en gravitation. Il est - toujours - question d'engagement, de points de forces - de la place de chacun dans un système où nous devons repenser la position de l'artiste, de l'institution, du marché, du spectateur - ou plutôt de l'usager comme le qualifie Stephen Wright.
Et repenser l'oeuvre d'art, son statut, sa temporalité, sa fonction, comme sa finalité. Vaste programme...
Nous juxtaposons alors des propositions exemplaires, provoquons des rencontres, plaçons des repères, incitons à la dérive et au débordement. Au dépassement ?
opticalsound
Avec : Paul Bernard, Cercueil, Nina Childress, Michel Chion, François Coadou, Tony Conrad, François Deck, Nicolas Descottes, Carole Douillard , FranckDavid, Raphaële Jeune, Alexandre Laumonier, Jerôme Lefèvre, Nathalie Leleu, Rainier Lericolais, Philippe Mairesse, Isabelle de Maison Rouge, Franck Marguin, Miquel Mont, Nicolas Moulin, Guillaume Ollendorff, Raivo Puusemp, Jacques Rivet, Thibaut de Ruyter, David Sanson, Mabel Tapia, Stéphane Thidet, Jim Thirlwell, Philippe Thomas, Laurent Tixador, Stephen Wright...
Monographie anniversaire du label Optical Sound et de son fondateur Pierre Beloüin : l'ouvrage retrace vingt années d'activité à l'intersection des musiques expérimentales et de l'art contemporain, avec de nombreux documents inédits et des vues d'expositions, un tiré à part, ainsi que des textes critiques et des entretiens en annexes.
Consacré à l'artiste Pierre Beloüin et à son projet Optical Sound initié en 1997, cet ouvrage anthologique de plus de 200 pages regroupe sur une période de 20 ans l'ensemble des oeuvres, éditions et événements produits par Pierre Beloüin et son label. Le texte principal commandé à Jérôme Lefèvre se déploie de manière inédite entre la critique d'art et les liner notes, mettant en lumière les liens entre musiques et art contemporain dont l'artiste se nourrit.
Une revue hors norme autour de l'art contemporain et des musiques expérimentales. Un système graphique présent qui s'adapte à la version numérique, en couleur, et à la version imprimée, en noir et blanc.
opticalsound lutte à sa manière contre la standardisation des objets du monde, l'allégeance de l'information et de la critique à l'argent et aux médias.
La plupart des grandes institutions, les salles de ventes ou les galeries internationales sont devenues aujourd'hui des trous noirs qui aspirent l'entière surface d'expression et d'exposition. Elles imposent normes, règles et protocoles directement liés au marché. White cube / black cube :
caisson sensoriel, espace de neutralisation et d'aveuglement.
Flux de communication de plus en plus sophistiqué et impossible à stopper :
Annonces, invitations, publireportages, newsletters, dossiers de presse...
On expose comme on achalande un concept-store, on édite comme
on copie-colle, on informe comme on tweete...
Les alternatives en faible miroir participent à la bonne conscience collective et s'épuisent à maintenir des zones encore possibles mais de moins en moins viables avant l'effacement
définitif dans l'ultra-vitesse.
Rien ne se fixe, tout se perd.
Ici nous tentons d'appuyer sur pause. Pas plus, pas moins.
Nous concevons cette édition à notre manière, avec nos qualités et nos
défauts, nos limites aussi - en toute lucidité et sans compte à rendre.
La difficulté n'est plus de penser ou de créer, mais de diffuser et de se financer. L'émiettement et la virtualisation des données participent à la mise à nu du tout et engendrent le rien. L'économie - même de survie - occupe l'espace central de l'art et la périphérie bascule dans la précarité.
Le ciel étoilé se fissure, l'étau se resserre.
L'art quitte l'art...
Un art en dehors du monde l'art...
Ce numéro est en grand écart, entre deux continents sous pression, dont la dérive et l'émancipation réciproques ne seront pas le résultat d'un séisme brutal mais d'un lent et douloureux arrachement. Nous sommes dans cette phase de transition : chaotique, complexe, angoissante, dévastatrice mais nécessaire. IN AND OUT & OUT AND IN.
Chacun doit alors interroger et repenser de façon drastique sa position, sa pratique, son écosystème et sa participation au monde de l'art.
Chacun sa foulée.
OpticalSound est une surface de
fixation, une zone de plaisir,
un développé incertain.