Littérature
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La révélation de L'Autre fille va bousculer toute l'oeuvre qu'Annie Ernaux a consacrée à son enfance depuis La Place.
" Car il a bien fallu que je me débrouille avec cette mystérieuse incohérence : toi la bonne fille, la petite sainte, tu n'as pas été sauvée, moi le démon j'étais vivante. Plus que vivante, miraculée. Il fallait donc que tu meures à six ans pour que je vienne au monde et que je sois sauvée. " -
Une mère écrit à son fils. Serge a trois ans, la grâce espiègle
d'un petit qui découvre la vie, la marche et le rire, les bonbons
et le cache-cache, les comptines et la danse. Mais il a un grand
frère " spécial ", atteint d'un autisme sévère. Comment alors
grandir dans une fratrie singulière ? Comment dire son amour,
en jonglant avec les catastrophes ? Le handicap déclenche tant
d'hostilités et de préjugés qu'il faut une force plus que
spéciale pour lutter contre le désarroi.
Par sa voix de mère, de femme et d'écrivaine, Minh Tran Huy
porte l'espoir. Une lettre bouleversante d'humanité. -
" Les Landes, la campagne normande ou les îles Fortunées : il fallait bien se poser quelque part. Je n'ai pas choisi la maison dans la forêt. Elle s'est proposée à moi, par défaut, à une époque confuse de mon existence. Choix hâtif auquel je suis lié à jamais. " Détenu au Liban pendant trois ans, le narrateur choisit après sa libération de s'installer au coeur de la forêt landaise. Deux maçons taciturnes restaurent la maison. Il campe au milieu du chantier, rééduquant ses cinq sens au contact de la nature. Il va devenir prisonnier de la demeure dans la clairière et prendre de plus en plus de goût à cette dépendance. Dans cette parenthèse qui sépare la fin de l'épreuve du retour au monde des vivants, il écrit ce livre de la délectation où les odeurs, les visions et les rumeurs du monde sont nommées comme au premier jour.
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Léonie, 27 ans, a le flegme pragmatique. Elle travaille chez McDo pendant la journée, garde la petite Eulalie le soir et se laisse porter par la vie. C'est souvent l'image d'Angela qui lui vient quand elle ferme les yeux et se laisse aller à une douce rêverie ou à des fantasmes plus crus - car Léonie a souvent la dalle. Le jour où elle se retrouve avec Eulalie sur les bras, elle met les voiles, direction le sud de la France où, croit-elle, Angela, se languit depuis dix ans... Avec J'ai des idées pour détruire ton ego, Albane Linÿer nous offre un premier roman troublant sur le désir et ses limites. Quand la colère et la vengeance se substituent à l'amour, ne restent plus que les idées pour détruire l'ego de l'autre et la fuite en avant pour oublier.
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Retrouvez dans ce nouveau conte initiatique la sagesse et l'émotion qui ont fait le succès de L'Âme du monde, vendu à plus d'un million d'exemplaires dans vingt pays. Frédéric Lenoir évoque ici l'émergence d'un monde nouveau qui reposerait autant sur la maîtrise de la matière que sur l'exploration de l'esprit.
La petite fille posa sa cruche sur le bord de la route et courut jusqu'au village en criant de toutes ses forces : " La Vivante, la Vivante ! Elle arrive ! Elle vient nous visiter ! " À ces mots, les visages des vieux comme des jeunes s'illuminèrent. La foule se pressa à l'entrée du village pour accueillir la jeune femme qui marchait d'un pas lent et gracieux. Une horde d'enfants l'accompagnait partout. Tous avaient perdu leur famille pendant la Grande Catastrophe.
Tandis que les enfants se dispersaient joyeusement, la jeune femme proposa aux villageois de s'asseoir en cercle autour d'elle. " Ô survivants, merci pour votre hospitalité et pour vos coeurs grands ouverts. Que voulez-vous savoir ? " Une femme, tenant un bébé dans les bras, prit la parole : " Dis-nous la qualité la plus importante que nous devons développer pour être de bons êtres humains et ne plus reproduire les erreurs du passé ? "
Dans L'Âme du monde, pressentant l'imminence d'un cataclysme planétaire, sept sages étaient " appelés " à se retrouver dans un monastère tibétain afin de transmettre à Natina et Tenzin, deux adolescents, les clés de la sagesse universelle. La catastrophe a finalement eu lieu, décimant les populations et entraînant des années noires de pillages, de violences et de maladies.
Natina a perdu les siens, mais pas sa foi en la possible amélioration de l'être humain. La jeune femme marche de village en village afin d'enseigner aux survivants ce qu'elle a appris des sages de l'ancien Monde : comment vivre en harmonie avec soi-même, avec les autres et dans le respect de la nature. Elle découvre aussi que des facultés méconnues de l'esprit humain se développent - intuition, capacité de communiquer par la pensée avec tous les êtres vivants -, qui laissent entrevoir l'émergence d'un monde nouveau. Au fil de cette quête, Natina retrouvera-t-elle celui à qui elle pense secrètement et qui vient parfois la visiter dans ses rêves ? -
" C'est le dernier recours des hommes blancs traqués, volés, dépouillés, assassinés par les Sémites, et qui retrouvent aujourd'hui la force de se dégager de l'abominable étreinte. Mort ! Mort au Juif ! Oui. Répétons. Répétons-le. Mort ! M.O.R.T AU JUIF ! Là ! " Et, avec une satisfaction amère, pensant à la Juive que j'aimais d'un amour fou et que je voulais sauver plus que moi-même, je signai - de même que je signerai tout à l'heure cette lettre à vous destinée, Monsieur le Commandant -, je signai, à grands traits rageurs de mon stylo : Paul-Jean Husson.
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Reine du réel : lettre à Grisélidis Réal
Nancy Huston
- Nil éditions
- Les Affranchis
- 10 Février 2022
- 9782378911096
La lettre de Nancy Huston a Grisélidis Réal, poétesse et prostituée. Longtemps je t'ai détestée, Gri. On eût dit que tu acquiesçais à tout ce que les hommes te demandaient. Tu semblais n'avoir aucun problème pour incarner leur fantasme : la pute au grand coeur, celle qui aime ça, celle qui comprend les messieurs et ne les juge jamais, celle qui accepte avec le sourire leur tout et leur n'importe quoi.Grisélidis Réal, écrivaine et prostituée suisse, a fui le milieu où elle est née, bourgeois, calviniste et rigide, pour mener une vie libre. Une vie marquée par des histoires avec des hommes violents, des dizaines de milliers de relations tarifées, quatre enfants placés, des fausses couches, mais une vie illuminée par l'art et l'engagement militant au nom des travailleuses du sexe.
Poétesse magnifique, figure rebelle et courageuse, Grisélidis Réal fascine Nancy Huston qui, malgré quelques désaccords, se retrouve beaucoup en elle. À l'aune de son destin, elle questionne le sien, son rapport à la mère, aux hommes, au danger.
Véritable déclaration d'admiration, cette lettre révèle une grande artiste de la fin du XXe siècle dont la modernité de pensée annonce les débats contemporains. Un texte résolument féministe, qui interroge avec puissance le rôle du corps féminin dans l'écriture et le rapport au monde. -
Une autre histoire de la littérature française Tome 2
Jean d' Ormesson
- Nil éditions
- 7 Avril 2011
- 9782841114870
Je voudrais ici, tout de suite, dire et répéter avec force que le second tome est très loin de signifier un second choix. Je n'allais pas tirer toutes mes cartouches d'un coup, dès le premier assaut. Je gardais pour la suite quelques biscuits de réserve et des trésors encore cachés. La méthode suivie dans ce deuxième volume est la même que dans le premier : présenter en quelques mots l'écrivain et son oeuvre ; les situer dans leur temps ; tâcher de leur rendre, sous la rouille, leur jeunesse et leur nouveauté ; montrer ce qui fait leur importance, et mieux encore leur charme ; donner quelques exemples de leur manière et de leur génie. Je ne parle pas des vivants, parce que la mort et le temps n'ont pas pu accomplir leur travail de faucheur, de crible, de critique et d'arbitre ; et je parle des morts comme s'ils étaient vivants. S'il fallait résumer en deux mots l'image que nous nous faisons de la littérature, nous dirions : le plaisir et le style. Le plaisir : les histoires, l'intrigue, les personnages, la surprise et la gaieté, l'intelligence et la hauteur, le souvenir et l'espérance. Tout cela n'est rien et ne peut rien être sans le dieu mystérieux qui règne sur les mots et qui donne son statut à la littérature : le style. Tels qu'ils sont, en tout cas, les deux tomes de cette histoire menée au pas de charge et pleine d'impertinence - dans tous les sens du mot - peuvent peut-être constituer une sorte d'introduction à un des chefs-d'oeuvre les plus accomplis de l'esprit des hommes depuis son éclosion : la littérature française. J. O.
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Une autre histoire de la littérature française Tome 1
Jean d' Ormesson
- Nil éditions
- 7 Avril 2011
- 9782841114887
J'aime les livres. Tout ce qui touche la littérature - ses acteurs, ses héros, ses partisans, ses adversaires, ses querelles, ses passions - me fait battre le coeur. Le triomphe du Cid m'enchante. La "petite société" autour de Chateaubriand et de cette raseuse de Mme de Staël m'amuse à la folie. La mort de Lucien de Rubempré me consterne autant que Wilde ou le baron de Charlus. Et, j'aime mieux le dire tout de suite, Proust me fait beaucoup rire. En un temps où les livres sont contestés et menacés par la montée de quelque chose d'obscur qui ressemble à la barbarie, cette histoire de la littérature n'a pas d'autre ambition que d'inviter le lecteur à en savoir un peu plus sur les oeuvres passées ici en revue. Si elle donne à quelques jeunes gens d'aujourd'hui l'envie d'ouvrir un roman de Stendhal ou de Queneau ou de découvrir un poème d'Aragon, l'auteur aura atteint son but. Il aura largement été payé de son temps et de sa peine qui fut aussi un plaisir. J. O.
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à l'amie des sombres temps : lettres à Virginia Woolf
Geneviève Brisac
- Nil éditions
- Les Affranchis
- 1 Septembre 2022
- 9782378911607
Il est temps de vous écrire. De vous dire tout ce que je vous dois. Cette formule si belle est de vous, je vous le signale, et je l'adore. Il est plus que temps de faire appel à vous pour comprendre le chaos où nous sommes plongées.Vers qui se tourner quand le monde semble partir à la dérive ? Pour Geneviève Brisac, ce sera Virginia Woolf, cette amie des sombres temps à qui elle doit tant. Sous sa plume aiguisée, Virginia Woolf apparaît sous toutes ses facettes : débordant d'humour, visionnaire sans pareille, féministe avant l'heure et penseuse de génie.
À l'amie des sombres temps nous offre, en cette époque troublée, le précieux réconfort d'une figure nécessaire telle que Virginia Woolf qui, à la manière de Montaigne qu'elle aimait tant, nous aide à comprendre qui nous sommes et comment penser notre fragilité, nos chagrins, et à en faire de la beauté. -
À l'autre bout du monde, au Bhoutan, au pied de l'Himalaya, vivait un jeune garçon du nom de Détchèn - " Félicité de Diamant ", en tibétain. Il montrait des qualités de générosité et de compassion exceptionnelles à l'égard de tous les êtres vivants. Un jour, son oncle vint le chercher et lui proposa de l'emmener à la Citadelle des Neiges. Ainsi commença le voyage initiatique et spirituel qui, au coeur d'une nature grandiose, allait mener Détchèn sur le chemin de l'Éveil. Ce lieu sacré du bouddhisme, " si loin des hommes, si près des dieux ", vous ne le trouverez sur aucune carte. Pourtant, il existe... Matthieu Ricard l'a réinventé pour ne pas troubler son infi nie quiétude.Ce conte empreint de sagesse et de poésie, qui parle à notre coeur et nous ouvre les chemins de la sérénité, s'est déjà vendu à quelque 100 000 exemplaires en France.
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Un premier roman plein d'humanité et de tendresse à déguster comme une friandise !
Quand le maire de Bourgis demande à Alice, tout juste diplômée en lettres, de mettre ses compétences au service des " laissés-pourcompte " de la ville, elle est perplexe. D'autant plus qu'il ne lui octroie qu'une pièce délabrée au fond d'une ancienne fabrique de confiseries. C'est là qu'elle rencontrera une joyeuse bande de héros ordinaires, hommes et femmes cabossés par la vie. Parmi eux, Moïse et son optimisme contagieux, Romeo, d'une touchante maladresse, Ginette, alias Marilyn, avec sa soif d'amour jamais rassasiée et sa franchise désarmante, et Camille, la fleuriste-poétesse. Parviendront-ils, ensemble, à inventer un chemin de petits bonheurs et à transformer leur destin ? -
"J'ai fait ce livre pour dire que je n'habite pas une maison mais que je suis habité par elle..."
La lumière du jour avait disparu lorsque la voiture, dont la carrosserie gémissait sous la griffure des fougères, s'engagea sur la route étroite qui, à travers une lande courue de murets de pierre sèche, dévalait en longues virgules jusqu'au hameau de La Roche. À un virage, juste à l'amorce du raidillon de terre qui menait au premier des chalets, le pinceau des phares éclaira, l'espace d'un instant, quelque chose de livide et de furieux. ? C'est la mer, annonça Mme T* du ton à la fois respectueux et embarrassé qu'on prend pour présenter une aïeule acariâtre.Sans doute voulait-elle plaisanter. Car j'eus beau écraser mon nez contre la vitre, je ne vis que les cheveux blancs d'un vieil ogre hurlant sa faim, une gigantesque marmite de vomi en ébullition d'où montait un remugle sauvage et musqué, un charivari de bêtes écumantes qui crachaient au ciel. ? La mer n'est pas du tout comme ça, dis?je avec assurance à la fille de la cuisinière (Baptistine, Bathilde, Bénigne? Un de ces vieux prénoms, c'est sûr...) qui, elle, ne l'avait encore jamais vue que sur des calendriers.Déjà la voiture s'engageait dans une allée envahie par les hortensias qui poussent dans la Hague avec une insolence d'ivraie. Avec sa courte tour trapue et ses gros murs de granit, la maison semblait sortie tout droit d'un roman de Daphné du Maurier dont je venais de lire, avec des frissons de terreur jubilatoire, "L'Auberge de la Jamaïque". On n'imaginait pas y arriver autrement qu'en calèche à capote de cuir attelée à des chevaux squelettiques menés par un cocher patibulaire, tandis que des nuées effilochées couraient devant la lune et que des chiens féroces hurlaient sur la lande. Le menton presque dans la mer ? enfin, dans cette fureur qui tenait lieu de mer ?, le chalet où nous allions loger calait sa nuque contre une falaise pâle qui évoquait irrésistiblement ces canyons sur la crête desquels on voit soudain, dans les westerns, se profiler des silhouettes d'Indiens. D'ailleurs, comme pour forcer letrait, des hordes de chevaux y galopaient en liberté. La fille de la cuisinière (Calixte? Camille? Caroline?...) se serra contre moi. Bien qu'on fût en été, le gardien avait allumé un feu dont les hautes flammes, attisées par le suroît, se contorsionnaient dans la cheminée. Ce n'était pas tant, nous apprit?il, pour assainir la maison restée longtemps inhabitée, que pour empêcher le Diable de descendre par le conduit, tout en rendant service, à peu de frais, aux gnômes des bruyères qui sont toujours en quête de tisons pour rallumer leur pipe. Il était toujours utile, en un lieu aussi éloigné des bienfaits ordinaires de la civilisation, de se concilier les faveurs des gnômes, conclut le gardien du chalet sur le ton le plus sérieux du monde.Les embruns avaient mis sur les vitres des fleurs de sel pareilles aux cristaux de neige. Un volet, quelque part, claquait au vent. La mer était invisible, mais on l'entendait feuler comme une bête féroce. -
" Ta main sur ma bouche nous permet de plonger dans les vagues de MeToo et nous interroge sur notre place de témoin et sur notre responsabilité quand on décide de détourner notre regard. " Iris Brey.
" -; Elle a mis un #MeToo. Une espèce d'onde de choc envahit mon sternum. Tout mon corps se raidit. Comme une agression.-; Putain, mais qu'est-ce qu'elle ressort cette histoire d'il y a dix mille ans ? C'est pas possible !-; C'était pas il y a dix mille ans, c'était il y a six ans, Édouard.-; Et elle dit quoi ?-; Elle raconte tout. "Édouard et Alison, dite Ali, sont en couple depuis deux ans quand l'ex d'Édouard publie un #MeToo dans lequel elle accuse un de leurs amis de l'avoir violée. Au cours des quelques heures qui suivent, le destin d'Édouard et d'Ali bascule à tout jamais...Alternant les voix d'Édouard et d'Ali, Déborah Saïag et Mika Tard signent un thriller psychologique haletant qui questionne la complexité de l'ère #MeToo et les répercussions d'une accusation de viol au sein d'un groupe d'amis. D'une écriture vive et contemporaine, Ta main sur ma bouche explore la zone grise et nous force à nous interroger : qu'aurions-nous fait à leur place ? -
"Une fantaisie truculente, picaresque et touchante au coeur du bocage breton. Mieux vaut lire ce livre que celui d'à côté, il est plus drôle !" Erik Fitoussi, libraire
1970, Le Camboudin, petit village breton. Alfréd, neuf ans, a un prénom dont l'accent aigu lui déplaît, une mère qui picole trop et un grandpère qui tient à lui comme à la prunelle de ses yeux. Il adore traîner au bistrot avec ses copains, une joyeuse bande de vieux qui lui apprennent la vie. Avec l'aide de son Vénérable Papi, il va décider de passer le cap de ses dix ans en établissant une liste de voeux à réaliser avant le grand jour. Rencontrer un vrai cow-boy, boire de la trouspignôle ou encore conduire un tracteur marqueront le début d'une série d'aventures aussi rocambolesques que réjouissantes. De voeux gâchés en moments de pure félicité, il va vivre l'année la plus incroyable de sa vie. Maude Mihami nous offre avec Les Dix Voeux d'Alfréd un premier roman d'une grande drôlerie qui pose un regard tendre sur le monde de l'enfance. -
"J'ai retrouvé une photo de ces années-là. C'est une photo en noir et blanc, nous y figurons tous les trois, Olga, toi et moi. Assis au centre sur la moquette blanche, tu regardes droit dans l'objectif avec une sorte de détermination joyeuse dans les yeux. À genoux à côté de toi, indifférente au photographe, j'ai le visage tourné vers le chat que tu tiens dans tes bras. Sur la gauche de la photo, adossée à des coussins, Olga sourit, la tête renversée en arrière. Au premier plan trône Oxana, le vieux berger belge et son museau blanchi. Derrière nous, le paysage lacustre de la tapisserie d'Aubusson. Je détaille la jeune fille agenouillée à tes côtés, vêtue d'une blouse blanche brodée et d'un jean. Elle a le regard songeur. Je me demande à quoi elle pense, ce dont elle rêve. Je l'ai perdue de vue. " Avec Belle-fille, Tatiana Vialle signe un récit romancé adressé à celui qui fut son beau-père. D'une écriture aérienne, elle livre le portrait sensible d'un monstre sacré du cinéma et celui d'une femme courageuse qui n'a eu de cesse de se réinventer une famille. Une lettre en forme d'hommage qui interroge la figure paternelle.
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" Et zut ! Il était perdu. Désiré entendait déjà les commentaires de son prédécesseur derrière son dos : "Il va pas tenir deux semaines, c'est moi qui vous l'dis ! On va l'retrouver crevé au fond d'un bois.' "1974. Le Camboudin est un petit village breton bien tranquille. Mais l'arrivée de Désiré Diallo, un jeune médecin noir, va venir tout bouleverser. Entre le patois local qu'il ne comprend pas, une biquette en chaleur qui bêle toutes les nuits et une vieille ivrogne solitaire, il aura fort à faire pour trouver sa place ! Heureusement, il rencontrera Alfréd, un jeune garçon pas comme les autres, pourvu d'une imagination débordante et d'un courage sans bornes.Une histoire drôle et pétillante qui ne manque pas de toupet !
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Les aventures de Donovan S., le boucher qui était à deux doigts de conquérir le monde
Virginie Nuyen
- Nil éditions
- 7 Février 2019
- 9782841119967
La boucherie de Donovan S., c'est toute une histoire. Chez lui, on ne découpe pas la viande - on la sublime, car elle a un superpouvoir : quiconque la goûte ne peut plus s'en passer. On ne choisit pas un morceau : on assiste au ballet des couteaux tranchants et caressants avec distinction. Car Donovan S. n'est pas un mortel comme les autres : en un tour de bras, ce gourou du steak envoûte clients et collaborateurs. Bienvenue dans Les Aventures de Donovan S., le boucher qui était à deux doigts de conquérir le monde, une entreprise déraisonnable, gigantesque et totalement loufoque où une vache voyage en jet privé aux côtés d'une actrice accro à l'agneau pour un tour du monde haut en couleur et proche de l'hystérie.D'une plume rythmée qui laisse la parole libre, Virginie Nuyen nous livre un premier roman saignant et décalé où la société de consommation est passée au crible avec un humour féroce et où la charogne n'est pas celle que l'on croit.
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Écrire pour donner la vie ; après le triomphe de Cronos, Linda Lê s'approprie l'écriture autobiographique dans un exercice de liberté d'une puissance étourdissante.
L'essai d'Élisabeth Badinter intitulé Le Conflit soulignait, l'an passé, la dureté de l'injonction faite aux femmes par l'obligation non seulement d'être mères, mais de l'être absolument, dans un fantasme de perfection typique d'une société où la sphère privée est devenue un spectacle permanent. En écrivant à l'enfant qu'elle a choisi de ne jamais concevoir, Linda Lê s'affranchit du monde en général pour poser un regard strictement personnel sur sa volonté de ne pas devenir mère. Ce travail autobiographique lui permet d'éclairer les premiers jalons qui, dans l'enfance, préparent l'expression de sa liberté d'adulte. La figure étouffante de la mère et une adolescence passée dans un monde exclusivement féminin contribuent à forger un désir de soi, aussi évident que douloureux à porter dans le regard de l'autre, et plus particulièrement de cet homme, S. Car l'homme qu'elle aime veut avoir des enfants. Chaque jour il tente de lui montrer que son refus se fonde sur l'erreur : erreur d'analyse, trop intellectuelle ; erreur ontologique d'un égocentrisme qui aurait mal tourné ; erreur personnelle, d'une peur jamais confrontée, etc. La narratrice, elle, en lieu et place d'idées toutes faites, voit défiler de simples images, précises et palpables : celle d'un enfant qu'elle ne saurait pas aimer, quelle que soit son identité, et celle d'un écrivain qui perdrait forcément la sienne à l'éduquer. " On ne part pas à la conquête du Graal avec une poussette ", écrivait Karen Blixen. Et là où l'expression de la liberté devient intolérable aux yeux des notaires de ce monde exigeant une conversion systématique au modèle de la famille, la narratrice écarte toute forme de dureté, toute prétention à une règle édifiée à d'autres qu'elle-même. Bien au contraire, c'est toute la douceur de son amour qu'elle offre à cet enfant qui n'existera jamais, mais vit sans cesse, à chaque seconde, dans l'imaginaire lumineux de sa conceptrice. -
Le premier roman américain d'une jeune auteure française.
Une ville : Atlantic City, New Jersey, États-Unis. Une date : le 22 septembre 2017. 7 h 55 : une nouvelle journée commence alors qu'un ouragan s'annonce et menace la ville tout entière. Clarence Gambino, clochard de son état, ouvre le bal d'un chassé-croisé de personnages en prêtant sa voix à des journalistes à la recherche d'un scoop. Suivront un présentateur de radio ringard affublé du ridicule pseudonyme de Richard Cheer, une secrétaire médicale malcommode, un médecin humaniste qui joue les Robins des Bois, une lycéenne en quête d'ailleurs... Des personnages cabossés - hommes, femmes, enfants -, aux destins singuliers mais hantés par le même horizon dévorant. Joy Raffin nous offre avec Atlantic City un roman choral en forme d'hommage à cette ville immortalisée par Louis Malle au cinéma et par Bruce Springsteen en chanson, et qui a aussi inspiré à Martin Scorsese la série Boardwalk Empire. -
" L'aspect brut et sans concession d'une Virginie Despentes. "Konbini Rentrée Littéraire d'Hiver 2022Eulalie, 17 ans, a commencé sa vie de façon chaotique. Orpheline de mère à 7 ans, elle s'est trouvée embarquée dans la vie de Léonie, son imprévisible et égoïste baby-sitter. Si grâce à elle Eulalie a échappé à une vie en foyer, elle ne lui en est pas vraiment reconnaissante. La course poursuite avec la police, les changements de planque et le mystère autour de ses parents ne l'ont pas laissée indemne : l'adolescente a du mal à trouver sa place, à contrôler sa colère. Depuis dix ans, elle grandit à Barcelone avec Léonie et sa compagne, mais aujourd'hui elle a un plan : aller à Paris, retrouver son père et renouer avec un passé tourmenté.
D'une écriture brute et vivante, Albane Linÿer déroule les vies de femmes singulières, touchantes et désabusées, qui dessinent en creux le portrait d'une génération et d'une époque. -
Madame de Néandertal ; journal intime
Pascale Leroy, Marylène Patou-Mathis
- Nil éditions
- 10 Avril 2014
- 9782841116683
Ce qui s'est vraiment passé le jour où nos ancêtres de Néandertal ont rencontré nos aïeux Homo sapiens Cette rencontre a suscité des dizaines d'hypothèses, plus ou moins scientifiques, plus ou moins farfelues. Mais la Grande, Néandertalienne délurée et glamour, y était, et a eu la bonne idée de tout consigner dans son journal intime. Où l'on découvre le face-à-face ahurissant entre les Néandertaliens qui se croyaient seuls au monde et les Sapiens, drôles de Zigues envahissants qui débarquent sans crier gare et font comme chez eux. De mémoire de mammouth, on n'avait jamais vu ça. Mêlant à une fantaisie pleine de malice la plus grande rigueur scientifique (Marylène Patou-Mathis est une des meilleures spécialistes au monde de Néandertal), ce roman réjouissant nous apprend tout, tout, tout sur la vie et les moeurs de nos lointains ancêtres - révélant que nous avons avec eux plus de points communs que nous ne le soupçonnerions !
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" A bien y regarder, on retrouve dans ces pages une étourdissante réfl exion sur le roman dans le roman. Sans compter que le décor et les personnages en font une histoire haute en couleur et assez palpitante, à mon sens. Je suis vraiment navré que vous n'ayez pas perçu son potentiel cinématographique. Navré pour vous, j'entends. Vous manquez drôlement de fl air, Monsieur Sollers. "
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Paris, 2013. Théo ne fait rien. En tout cas, rien de ce qu'il faudrait faire, à 25 ans, pour entrer dans l' âge adulte. Il glande, il fume, il boit, il baise, il se drogue, il sort, il ment. Et il aime ça. Vivre comme dans un gigantesque open bar. Mais un jour, il rencontre une fille. Une fille qui n' est pas pour lui. Une fille des beaux quartiers. Une fille bien. Diane.Parce que tu me plais, c'est l'histoire d'un inconséquent giflé par l'amour. " Terriblement contemporain. " Paris Match " Une bouffée d'air frais. " Frédéric Beigbeder