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Nil éditions
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Une mère écrit à son fils. Serge a trois ans, la grâce espiègle
d'un petit qui découvre la vie, la marche et le rire, les bonbons
et le cache-cache, les comptines et la danse. Mais il a un grand
frère " spécial ", atteint d'un autisme sévère. Comment alors
grandir dans une fratrie singulière ? Comment dire son amour,
en jonglant avec les catastrophes ? Le handicap déclenche tant
d'hostilités et de préjugés qu'il faut une force plus que
spéciale pour lutter contre le désarroi.
Par sa voix de mère, de femme et d'écrivaine, Minh Tran Huy
porte l'espoir. Une lettre bouleversante d'humanité. -
Reine du réel : lettre à Grisélidis Réal
Nancy Huston
- Nil éditions
- Les Affranchis
- 10 Février 2022
- 9782378911096
La lettre de Nancy Huston a Grisélidis Réal, poétesse et prostituée. Longtemps je t'ai détestée, Gri. On eût dit que tu acquiesçais à tout ce que les hommes te demandaient. Tu semblais n'avoir aucun problème pour incarner leur fantasme : la pute au grand coeur, celle qui aime ça, celle qui comprend les messieurs et ne les juge jamais, celle qui accepte avec le sourire leur tout et leur n'importe quoi.Grisélidis Réal, écrivaine et prostituée suisse, a fui le milieu où elle est née, bourgeois, calviniste et rigide, pour mener une vie libre. Une vie marquée par des histoires avec des hommes violents, des dizaines de milliers de relations tarifées, quatre enfants placés, des fausses couches, mais une vie illuminée par l'art et l'engagement militant au nom des travailleuses du sexe.
Poétesse magnifique, figure rebelle et courageuse, Grisélidis Réal fascine Nancy Huston qui, malgré quelques désaccords, se retrouve beaucoup en elle. À l'aune de son destin, elle questionne le sien, son rapport à la mère, aux hommes, au danger.
Véritable déclaration d'admiration, cette lettre révèle une grande artiste de la fin du XXe siècle dont la modernité de pensée annonce les débats contemporains. Un texte résolument féministe, qui interroge avec puissance le rôle du corps féminin dans l'écriture et le rapport au monde. -
à l'amie des sombres temps : lettres à Virginia Woolf
Geneviève Brisac
- Nil éditions
- Les Affranchis
- 1 Septembre 2022
- 9782378911607
Il est temps de vous écrire. De vous dire tout ce que je vous dois. Cette formule si belle est de vous, je vous le signale, et je l'adore. Il est plus que temps de faire appel à vous pour comprendre le chaos où nous sommes plongées.Vers qui se tourner quand le monde semble partir à la dérive ? Pour Geneviève Brisac, ce sera Virginia Woolf, cette amie des sombres temps à qui elle doit tant. Sous sa plume aiguisée, Virginia Woolf apparaît sous toutes ses facettes : débordant d'humour, visionnaire sans pareille, féministe avant l'heure et penseuse de génie.
À l'amie des sombres temps nous offre, en cette époque troublée, le précieux réconfort d'une figure nécessaire telle que Virginia Woolf qui, à la manière de Montaigne qu'elle aimait tant, nous aide à comprendre qui nous sommes et comment penser notre fragilité, nos chagrins, et à en faire de la beauté. -
"J'ai retrouvé une photo de ces années-là. C'est une photo en noir et blanc, nous y figurons tous les trois, Olga, toi et moi. Assis au centre sur la moquette blanche, tu regardes droit dans l'objectif avec une sorte de détermination joyeuse dans les yeux. À genoux à côté de toi, indifférente au photographe, j'ai le visage tourné vers le chat que tu tiens dans tes bras. Sur la gauche de la photo, adossée à des coussins, Olga sourit, la tête renversée en arrière. Au premier plan trône Oxana, le vieux berger belge et son museau blanchi. Derrière nous, le paysage lacustre de la tapisserie d'Aubusson. Je détaille la jeune fille agenouillée à tes côtés, vêtue d'une blouse blanche brodée et d'un jean. Elle a le regard songeur. Je me demande à quoi elle pense, ce dont elle rêve. Je l'ai perdue de vue. " Avec Belle-fille, Tatiana Vialle signe un récit romancé adressé à celui qui fut son beau-père. D'une écriture aérienne, elle livre le portrait sensible d'un monstre sacré du cinéma et celui d'une femme courageuse qui n'a eu de cesse de se réinventer une famille. Une lettre en forme d'hommage qui interroge la figure paternelle.
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" A bien y regarder, on retrouve dans ces pages une étourdissante réfl exion sur le roman dans le roman. Sans compter que le décor et les personnages en font une histoire haute en couleur et assez palpitante, à mon sens. Je suis vraiment navré que vous n'ayez pas perçu son potentiel cinématographique. Navré pour vous, j'entends. Vous manquez drôlement de fl air, Monsieur Sollers. "
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" Elle se défend alors qu'elle ne devrait pas avoir à se défendre, elle seule a un droit sur son corps et ce qu'elle en fait est de sa responsabilité, à elle et cela n'est pas négociable. La question ne devrait même pas être posée. A moins, bien entendu, que son corps soit mis sous tutelle d'Etat comme étant un bien de l'humanité à préserver, auquel cas elle ne s'appartiendrait plus, auquel cas elle ferait partie d'un fonds commun, à la manière d'une espèce à préserver ou d'un monument classé patrimoine mondial mais en attendant qu'on en arrive là, la femme s'appartient et personne ne peut lui dire le contraire. "
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Désespéré, à bout de nerfs, un bloc de papier posé en équilibre sur son sac à dos, Benjamin R. Ford aurait voulu éviter de devoir brosser son propre portrait... A cinquante-trois ans, il a aussi prodigieusement raté sa carrière de poète que réussi celle d'alcoolique ; ses nuits héroïques de mondanité littéraire ne peuplent que ses rêves sur canapé clic-clac, il survit dans un trois-pièces sordide grâce à ses traductions, et les femmes de sa vie ont toutes claqué la porte, sauf sa mère, qui est schizophrène, impotente et sous sa responsabilité ! Benjamin R. Ford, dit Bennie, aurait également souhaité ne pas rendre de comptes sur le voyage qu'il entreprend, de New York à Los Angeles, mais le vol en correspondance étant retardé depuis des heures, il est bloqué à l'aéroport de Chicago, bouillant de colère et de frustration : cette fois, si sa dernière chance de ne pas complètement rater sa vie est en train de lui filer sous le nez, c'est uniquement la faute d'American Airlines, et par conséquent, il va le leur faire savoir ! Le retard de cet avion n'est pas un contretemps : c'est un drame, une tragédie aux conséquences irrattrapables. Car assister à la cérémonie de mariage de sa fille, Stella, était le seul espoir de Bennie d'établir enfin un semblant de relation avec elle, de se faire pardonner son absence, d'assumer son rôle de père avec une bonne vingtaine années de retard, de devenir enfin un homme, de prendre un nouveau départ... Or, précisément, ce départ est déprogrammé par la scandaleuse incompétence d'une compagnie aérienne ! Ce qui commence comme une lettre de réclamation pour obtenir le remboursement d'un billet à 392,68$ prend peu à peu la forme d'une confession emportée, furieuse et drôlissime, où tous les échecs d'une vie dansent une bacchanale frénétique pour être revisités dans une ultime tentative de libération. Jouant cartes sur table, Jonathan Miles n'a pas choisi d'écrire un roman sous forme de lettre, mais une lettre sous forme de roman : il est hanté par la question de la temporalité, de l'utilité du courrier, du mystérieux accueil que lui réservera son destinataire. Son style chaloupé, coupé dans son premier élan, et reprenant résolument sa verve dans de longues phrases aux incises rythmiques, passe du registre littéraire soutenu au dialogue le plus aérien. La mise en abîme de l'écriture épistolaire dans le travail de traduction de Bennie surprendra le lecteur par son habileté et son originalité. Miles nous prouve, dès ce premier roman, qu'il écarte d'emblée toute facilité : courrier administratif détourné, Dear American Airlines montre comment l'écriture romanesque la plus créative a tout à gagner d'une forme épistolaire ici exploitée avec une imagination, une verve et une énergie exceptionnelles.