Dix-neuf ans ! Est-ce vraiment le bel âge ? N'est-ce pas plutôt celui de l'incertitude ? De l'inconfort ?
"Que feras-tu plus tard ?" Combien de fois Pauline s'est entendu poser cette question ! Et maintenant, bachelière, la voici obligée d'y apporter elle-même une réponse en choisissant sa voie.
Ni "jeune loup", ni "mouton", dans un monde où les places se disputent chèrement. Pauline ne sait qu'une chose : elle veut écrire ! Ses parents se montrent réticents : vivre de leur plume, tellement peu y parviennent ! Cependant, devant son insistance, ils acceptent que leur fille suive, avec son amie Béatrice, une école de journalisme. Voici donc Pauline prenant son envol, essayant de regarder en face le monde tantôt exaltant, tantôt terrifiant, que lui avaient caché jusqu'à présent les murs de la Marette ; la voici aux prises avec la vie. Et avec l'amour ! C'est de Paul, trente ans, écrivain et journaliste, qu'elle s'est éprise follement ; "follement" est bien le mot ! Comment cet homme presque célèbre s'intéresserait-il à celle qu'il a, semble-t-il, classée une fois pour toutes dans la catégorie des "jeunes filles rangées" ? "Moi, Pauline" est une double histoire d'amour : celle d'un futur écrivain avec sa plume encore hésitante ; celle d'une jeune fille qui met toute son ardeur à conquérir celui dont elle rêve de partager la vie. La ville et sa violence, la paix de "La Marette", et surtout cette merveilleuse île, en Bretagne, où Pauline trouvera sa vérité, sont le cadre de ce quatrième volume de "L'Esprit de famille". Le mot "confiance" en est la clé.
Paris 1969. Marc Elern a dix-huit ans. Il vient de perdre sa
mère. C?est dans un état second qu?il passe le bac, partagé
entre la douleur et la passion qu?il éprouve pour Alba,
jeune infirmière qu?il épie dans l?immeuble vis-à-vis du sien,
fenêtre dans la nuit. Pour elle, il veut quitter l?appartement familial
où il vivait avec son père et sa petite soeur Cathy, dix-sept ans,
aveugle de naissance. Pardonne-moi, j?ai rencontré l?amour...
Mais, éjecté du jardin vital de l?enfance, Marc est perdu. Le deuil
va faire de ce jeune homme inachevé un amoureux chronique,
hanté par le corps des femmes qui portent la vie, l?amour et la mort,
et dont la maladie, parfois, tue la beauté. Après Alba il s?éprend
d?Aline, trente-huit ans, divorcée, une jolie maman. Seule la mort
doit les séparer. Ils veulent fonder une famille à eux, mais Aline
ne tombe pas enceinte, et, détaché d?elle physiquement, Marc
finira par la quitter.
Il erre ainsi d?une femme à l?autre, d?un âge au suivant, enfant
toujours en quête du paradis premier, sa mère disparue sans
un mot d?adieu. Toujours en quête du grand amour...
Un homme, seul sur un banc public, se laisse mourir sous un manteau de neige. Ses souvenirs resurgissent. Son enfance marocaine, les premiers temps de son arrivée en France, l?isolement physique et spirituel inhérent à sa condition d?artiste peintre immigré. L?histoire d?Ilias-fils-d?Aïcha prend un sens à mesure que la vie s?échappe de son corps transi.Comme du bout de son pinceau, le narrateur met en mots la fresque vivante et colorée d?une existence jalonnée de rencontres. Tour à tour monologue intérieur et conversation avec Priméra - la petite chatte famélique, unique confidente des années de galère -, ce roman met en perspective une aventure profondément humaine, à la croisée de plusieurs cultures et de plusieurs chemins. La neige, froide et immaculée, se substitue lentement aux ombres dans un monde étrange et fuyant, mais qui promet chaleur et amour.
De la généalogie de sa mère, née des amours d'une trapéziste suisse et d'un Marocain lui-même fils d'une esclave mauritanienne ; de l'histoire de son père, passionné de théâtre, qui s'enfuit de Constantine où il ne pourrait jamais devenir comédien vers un Maroc où finalement il devint professeur ; de leur rencontre: elle à sa fenêtre, lui dans la rue, se regardant, ne disant rien, mais s'aimant déjà ; de tout cela, Anouar Benmalek envisageait de tirer une de ces vastes sagas familiales qui font s'embrasser les siècles et s'épouser les pays. Mais sa mère vient de mourir. Et c'est un autre récit que l'amour filial lui impose d'écrire. Récit plus intime, même s'il est traversé par des personnages extraordinaires comme cet ancêtre bavarois, Juif peut-être, constructeur de synagogues, cet autre, Suisse, choisissant d'être Allemand à un mauvais moment du siècle dernier, ou cette tante, Algérienne, que la passion claquemure dans la folie. Récit plus poignant également. L'écrivain y retrouve, en retraçant la vie de celle à qui il doit la sienne, les thèmes qui hantent son oeuvre: la misère des origines, le racisme, l'intolérance, et le combat que livrent, malgré l'absurdité de l'existence, l'espérance et la bonté pour se ménager une petite place dans l'histoire des hommes. Car l'histoire est là, et la saga aussi : plus fiévreuse, plus intense, plus émouvante que celle qu'aurait pu imaginer un écrivain qui ne se serait pas souvenu être né du ventre d'une femme. Et finalement les siècles s'embrassent quand même, et les pays s'épousent, dans l'évidence que l'amour maternel est universel.
Follement épris de sa femme, Aziz n'en est pas moins un homme détaché et caustique. Seul moyen qu' il ait trouvé pour se préserver des tensions et des violences qui agitent l'Algérie. Mais lorsque sa fille de quatorze ans est enlevée, il comprend que l'ironie ne lui sera plus d'aucun secours.Entré en contact avec la famille, un étrange ravisseur menace sa victime des pires atrocités si la police est prévenue. De toute façon, qui aurait envie de s'en remettre aux autorités algériennes? Aziz ne peut compter que sur lui-même. Et sur Mathieu, le beau-père de sa femme. Mais ce Français au lourd passé sera-t-il une providence ou l'artisan du malheur? Pourquoi est-il demeuré en Algérie après l'indépendance? Qu'a-t-il fait pendant la guerre? Et quel est ce grand tabou de l'histoire de l'Algérie qui scelle jusqu'à présent toutes les lèvres?Avec ce thriller de la vengeance et de l'amour, Anouar Benmalek impose à ses héros de choisir entre le mal et le moindre mal, entre leur survie et celle de leur conscience.Traduit en dix langues, Anouar Benmalek est l'auteur, entre autres, des Amants désunis (Calmann-Lévy) et de L'Enfant du peuple ancien (Pauvert), plusieurs fois primés. Chez Fayard, il a récemment publié Ô MarIa.
Samuel, un jeune violoniste, hante le Paris des années folles. Il a le swing dans le sang. Avec Anna, une pianiste, sa compagne, ils partent en tournée. C'est la gloire.
Sa vie paraît toute tracée et comme réglée sur du papier à musique : elle aura la forme d'un violon et il la traversera en smoking.
Mais c'était sans compter l'Histoire et ses fausses notes. Raflé durant l'Occupation, comme tant d'autres, c'est armé de son instrument et de son seul archet qu'il va devoir aller jusqu'au bout de l'enfer.
De ce voyage naîtra une oeuvre l'oeuvre ultime, la plus intime qui puisse être : La lettre à Anna.
Après tant de mots et d'images qui ont tenté d'évoquer l'inexprimable, le bref récit de Didier Goupil résonne comme un point d'orgue. À mesure, la blancheur envahit les pages, comme la neige et les cendres, là-bas, ont enseveli les morts.
Didier Goupil est l'auteur de deux recueils de nouvelles et de trois romans (La Mie des livres, Femme du monde et Le jour de mon retour sur terre)
Tae-Mann, un pauvre diable de Coréen, décide un matin d'abandonner sa jeune épouse pour aller chercher fortune. Ses pas le mènent au monastère de la Prospérité, l'un des plus riches de la province, niché au creux d'une vallée fertile. La nourriture y est abondante, et la charité des fidèles pourvoit largement aux besoins des religieux. Pétri d'orgueil et de paresse, Tae-Mann choisit alors de profiter de l'hospitalité du Temple. Il y est accepté, rebaptisé Bong, «le phénix», et il commence son noviciat. Mais le monachisme bouddhique, vers lequel il s'est tourné par intérêt, suppose à la fois un effort spirituel et la soumission à la règle de la communauté ; pour Bong l'expérience religieuse s'annonce difficile...jusqu'au jour où il sauve une vie. L'analyse subtile des ambivalences de l'âme humaine, l'humour et la grâce de l'écriture font d'Eun-ja Kang une révélation de la littérature francophone.
Née en 1966 en Corée, passionnée par la langue et la littérature françaises, Eun-Ja Kang a obtenu un doctorat de littérature comparée à Dijon, où elle réside depuis douze ans. Le Bonze et la femme transie, son premier roman, a reçu la bourse littéraire de la fondation Cino del Duca.
Extraordinaire destin que celui de Nico Papatakis : héros des nuits germanopratines du temps de La Rose rouge, né chez le Roi des rois d'un père grec et d'une mère abyssine, contraint à l'exil par Mussolini, valet de chambre, modèle, aventurier, cinéaste.
Tous les désespoirs sont permis forment un récit autobiographique, mêlant en une démarche inédite le « il » et le « je », d'un homme conduit, presque malgré lui, à retracer un destin incroyablement romanesque, tumultueux et qui tente de traiter par l'humour noir - voire la dérision - ces tribulations auxquelles il semble le premier étonné d'avoir survécu...
Habileté consommée du récit, le narrateur faisant se rejoindre par le souvenir et l'anticipation les deux moitiés de sa vie : il peut ainsi la contempler tel un fruit rond qu'il tend au lecteur d'une main généreuse et distraite comme celui qui fait machinalement don du dernier sou qui lui reste.
Nico Papatakis, d'origine gréco-éthiopienne, fut à Saint-Germain-des-Prés le maître de La Rose rouge du temps, entre autres, du triomphe de la représentation d'Exercices de style de Queneau. Devenu cinéaste, il a réalisé Les Abysses, Les Pâtres du désordre, Gloria Mundi, La Photo et Les Équilibristes. Il fut également le producteur d'Un chant d'amour de Jean Genet et le coproducteur de Shadows de John Cassavettes. A 80 ans, il livre ici, pour la première fois, le récit de sa vie.
Le personnage principal de ce roman violent, tendu, énigmatique, plein d?un humour cruel, est un éditeur parisien. Un homme apparemment paisible. Il ne l?est pas.
A la toute jeune femme qui lui apporte le manuscrit de son premier roman, l?éditeur au bord de la faillite, prêt à tout pour sauver sa maison, répond que les lecteurs préfèrent les enquêtes sur des faits divers bien sordides et surtout les confessions de vedettes, évoquant de préférence des drames de viol et d?inceste.
Elle voudrait lui laisser son manuscrit, il le refuse. « Je le lirai peut-être un jour, dit-il, si vous me faites un livre bref, avec repérage sur le terrain, sur un meurtre célèbre en Haute-Savoie. » Géraldine le hait, mais si elle ne feint pas de s?accommoder au goût de ce petit industriel du papier, elle n?aura guère d?autre ouverture vers une publication. Géraldine construit un piège. Oui, elle va faire une enquête, mais sur l?éditeur. Le centre de cette action clandestine sera Senlis où celui-ci possède une vieille ferme transformée en forteresse. La jeune femme fait parler les voisins. Elle utilise la méthode conseillée par l?éditeur pour entrer dans un univers secret. Elle fait alors irruption dans un monde de ténèbres. Comprendra-t-elle à temps qu?il vaut mieux avoir la vie sauve qu?être publiée ?
On peut évoquer une atmosphère à la Hitchcock, sinon à la Brian de Palma. Peut-être. Mais le monde noir et inquiétant de Christine Arnothy est éclairé par des éclats de rire. Ce roman passionnant s?adresse à un public avide d?évasion qui peut aussi se faire, grâce à ce miroir grossissant, une idée d?un certain milieu littéraire parisien.
Sûre de son destin d?écrivain, Géraldine traverse la jungle de l?édition. L?époque décrite n?est pas glorieuse, mais peut être ici et là étonnamment pure, ne fût-ce que pour quelques secondes. Le temps de reprendre son souffle, pour continuer à lire.
Maria Maïlat surprend son lecteur, dans chacune de ces onze histoires, en traitant de l'un des désirs les plus ténébreux et les plus élémentaires de l'être humain : l'appropriation et l'asservissement d'autrui : par son corps ou sa chair, bien sûr, par son esprit aussi, et par d'autres biais comme le pouvoir que l'on s'arroge ou qu'on exerce.
Gérard vend ses livres à un drôle de public -à l'occasion de funérailles- qui finit par le rendre célèbre ; Hubert aide un proche à mourir et découvre ainsi ses dons de guérisseur; Caroline affronte une bête en chaleur; un haut fonctionnaire est emporté par ses fantasmes lors d'une réunion au ministère ; un ancien maoïste se lance dans la taxidermie...
Chaque nouvelle ouvre une fenêtre sur une manifestation différente de notre désir forcené d'aimer et d'être aimé, d'où surgit souvent Thanatos, puissance destructrice et mortifère.
Maria Maïlat est une romancière roumaine qui écrit en français depuis une douzaine d'années. Elle est l'auteur de Sainte-Perpétuité (Julliard) et de La Grâce de l'ennemi (Fayard).
Véra est une spécialiste des coups de foudre. Arrivée à un point crucial de sa vie, les doutes la submergent. Rien ne va plus sans le dire. Pendant une semaine, elle part à la recherche de son propre désir, longe la frontière des sexes.
Ce voyage au bout de l'amour chaque fois unique est fait de détails et de rencontres : son père, rescapé des camps, sa mère, qui lui tricote des pulls qu'elle ne porte jamais, son mari, le brillant Célestin, hissé sur sa montagne de certitudes, Boris, l'ex-mari amateur de fêtes et de baisers, Pierre-Marie ou Marie-Pierre, l'ami travesti almodovarien, et d'autres comme Jules, le petit Quasimodo, Céline...
A cause (ou grâce ?) à une maladie du sang, Véra se découvre au milieu d'un cyclone de sentiments : en sortira-t-elle indemne ?
Vivre en couple est une façon d'avancer en un pays inconnu. Décrire ses routes accidentées, éclairer ses contradictions et ses secrets ne vont pas sans risques. Tels sont les thèmes de ce roman très moderne, drôle et émouvant, qui évoque la furieuse urgence, parfois, de tout remettre en question et de satisfaire jusqu'à ses fantasmes les plus merveilleux ou les plus crus.
Mais c'est aussi un hommage rendu au père, homme fou de sa fille, qui l'a entraînée dans de délirantes escapades à moto et qui, en même temps, est resté un traumatisé de la guerre.
Maria Maïlat est une romancière roumaine qui écrit en français depuis une douzaine d'années. Elle est l'auteur de Sainte-Perpétuité (Julliard) et de La Grâce de l'ennemi (Fayard).
- Et ce grain magique, où se trouve-t-il donc ?
- Il est sur la terre et dans le ciel. Visible et transparent à la fois. Il brûle dans les lanternes et tapisse le fond des puits. Un feu follet dans le jardin de l'oubli Il est la vie, mes enfants, simplement la vie dans toute sa fragilité... Pierre et Sonia fuient les frimas de l'Hexagone en direction du grand Sud. Ils aboutissent au coeur du Rif dans un village de montagne, au milieu des champs de chanvre, où la route de quelques vieux hippies s'est interrompue. L'atmosphère saturée de grains sournois entraîne nos amoureux dans le monde vacillant d'un métronome affolé.
Mahi Binebine, né au Maroc, est peintre et romancier. Dernier roman paru : Cannibales (Fayard, 1999).
Décembre 1994. L'Armée rouge bombarde la ville de Grozny, en Tchétchénie. Un nouveau Stalingrad. Un groupe de rebelles, enfermé dans le Palais présidentiel, se bat sous un orage de feu. L'acier pulvérise les maisons, les combattants, les civils. La neige recouvre les ruines fumantes. Nous sommes dans le dernier cercle de l'Enfer. Yvan Nadège, reporter envoyé par un quotidien du soir, y débarque la peur au ventre. Il regrette aussitôt d'être venu. En compagnie de deux photographes, des allumés, il voit la mort fondre sur lui. Il oublie ses réflexes de professionnel, se terre, ramasse à la sauvette des bribes d'information. Poutant il retrouve son métier, stimulé par des héros modestes qui, sans lui, resteraient anonymes. Il est hébergé par Vakhran, un notable qui hait la guerre mais se refuse à quitter la ville agonisante. D'autres témoins lui offrent de quoi écrire ses papiers : Jahita, une paysanne qui a survécu à un massacre, des mères de soldats russes qui bravent tout pour avoir des nouvelles de leurs fils. Il rencontre une jeune championne de natation, Tatiana. Promise à une médaille olympique, elle a lâché l'entraînement pour rejoindre ses frères et devenir une redoutable snipper. Yvan, écrasé par l'horreur des récits de ces survivants, en proie à des cauchemars, pourrait quitter Grozny. Mais il reste, comme s'il semblait prendre goût à un jeu mortel. Et si la prochaine bombe était pour lui ?
Né à Nantes, la quarantaine, Dominique Le Guilledoux a débuté à Presse-Océan. Il entre ensuite au service société de Libération et, depuis 1990, est grand reporter au Monde. Il a couvert les conflits du Kurdistan, de Tchétchénie, de Somalie et des Territoires occupés. En 1993, pour une série de reportages (Rencontres en France), il a obtenu le Prix Albert Londres.
Il est amoureux mais incapable d'aimer.
Elle fait monter la pression atmosphérique, elle rend l'air suffocant.
Ils connaissent tous les trucs du jeu mortel qui consiste, pour les époux, à se faire aussi mal qu'ils se font bien l'amour, jusqu'à ce que l'un des deux, touché, soit coulé.
Il revient de loin, ce couple modèle, et qui sait par quel aveuglement il se croit né sous le signe du grand amour.
Au début, c?est un conte au Pays du Soleil Levant, une histoire d?amour à la vie à la mort. En 1920, le Japon s?ouvre à l?Occident et dans les rues le complet-veston remplace le Kimono. Deux riches familles, attachées à la puissance des traditions comme à la modernisation du pays, renforcent leur alliance en promettant leurs enfants l?un à l?autre, avant même qu?ils voient le jour.
Fidèles à cette parole donnée, Yuki et Takahito vont grandir fiancés avant l?heure, amis avant d?être amoureux, préparés à la naissance d?une passion qu?ils ont le désir et le devoir d?éprouver.
Mais autour d?eux, bientôt, la planète perd pied. Ils n?ont pas vingt ans quand la crise de 29 secoue tragiquement le Japon, le précipitant dans la rancoeur, et la névrose du repli. Les nationalistes relèvent la tête, réclamant la peau de ces dirigeants vendus à l?étranger, ayant bradé leurs valeurs éternelles pour le mirage d?un progrès fatal.
Peut-être fatale aussi, la promesse qui lie bon gré mal gré ces deux jeunes gens moins bien accordés que leurs familles n?espéraient : Takahito est devenu un patriote cruel, jaloux, exalté par un désir de conquête ; Yuki, une brillante et belle étudiante, émerveillée par la vieille Europe. Et quand, se croyant libérée de sa promesse, elle part vivre en France, le cauchemar ne tarde pas à sonner à sa porte ? il a le fin sourire de Takahito.
Un homme revient sur son enfance - il est peut-être mon double, mon agent le plus secret, J'ai peut-être essayé, avec l'exploration d'un souvenir défiguré par les années, mais aussi régénéré par le roman, de dessiner pour la première fois le visage de ma mère à qui je dois d'aimer autant la vie.
Aime et fais ce que tu veux : tel était son credo sur la fin. Et jour après jour, je puise un certain réconfort dans la pensée d'être son fils et de l'avoir si bien connue. Si bien?...
Y. Q.
Tu connaissais déjà la Star Academy ?
Voilà que ton San-Antonio t'invente Macchab Academy,
un reality show vachement drôle... sauf pour
les participants à l'émission !
Figure-toi qu'ils se font trucider les uns après les autres,
de façon rigolote mais effroyablement cruelle.
A commencer par le présentateur, tu sais ? ta vedette préférée
du petit écran...
Alors, tous en scène, Béru, Pinaud, Berthe et les autres,
pour traquer avec moi un sacré tueur en série... télévisée !
San-Antonio
Alice est née aux États-Unis mais elle vit et travaille en France depuis vingt ans. Victime d'une compression de personnel, elle décide de se reconvertir en professeur d'anglais. Pleine d'enthousiasme, elle s'inscrit à l'agrégation. Elle croit à sa chance. Hélas ! Elle comprend rapidement que, pour pouvoir enseigner sa langue maternelle dans l'hexagone, ce n'est pas l'anglais d'Arizona qu'il faut connaître. Ni même celui de Shakespeare. Il faut connaître l'anglais de la Sorbonne !
Dans ce docu-fiction apparaît pour la première fois le système ubuesque qui produit les plus mauvais élèves en anglais de toute l'Europe. Mille contradictions, tantôt hilarantes, tantôt accablantes, contribuent à rendre inefficace le plus prestigieux concours du pays. Echaudée par une sélection plus impitoyable que rigoureuse, Alice se livre à une véritable enquête pour tâcher de comprendre ce qui cloche. Mais le célèbre "mammouth" de l'éducation nationale semble fort jaloux de ses secrets. Alice se pose alors cette question : en dépit d'une volonté politique maintes fois affirmée, la France veut-elle vraiment que ses enfants apprennent l'anglais ?
Tu y crois, toi, au meurtre en vase clos ? Moi non plus. C'est bien pour en avoir le coeur net que je t'entraîne avec Béru en plongée à bord du Fanfaron, le fleuron des sous-marins atomiques. Figure-toi qu'un drôle de mariolle s'est mis en tête de décimer notre marine nationale en commettant des crimes impossibles. Classée secret défense, cette affaire n'aurait jamais dû être portée à la connaissance de la populace. Seulement j'étais là, et quand je suis là, macache pour les cachotteries d'État ! Question gonzesses, te caille pas la laitance, j'ai tout prévu. J'embarque jamais sans mon nougat, même pour Montélimar. Bienvenue dans ce roman suffoquant au pays des calamars géants. Cap sur les grands fonds ! Suspense et gaudriole garantis, fais confiance !
Une mère et son fils marchent dans la forêt. C'est une forêt de sapins. Ils avancent sur le bord de la route. Quand une voiture ou un camion arrivent, ils se mettent l'un devant l'autre et marchent sur le bas-côté. Après, ils reviennent sur la route proprement dite.Tout en marchant, la mère et l'enfant s'entretiennent du monde, de ses périls et de ses merveilles. Les Noirs sont moins à craindre que les Arabes. Oui, les Noirs, au fond, sont bien braves. Mais est-ce que les Arabes seraient encore pires que les Allemands? Non, les Allemands sont encore pires que les Arabes.Quelle époque est la plus cruelle? La mère et l'enfant en viennent souvent à ce débat. Ils discutent pour savoir quelle époque est la plus cruelle ou, plus précisément, si le vingtième siècle est plus cruel que les siècles qui l'ont précédé ou le contraire. La mère dit que, sous le rapport de la cruauté, le vingtième siècle n'a rien à envier aux siècles précédents.Pierre Ahnne est né en 1954 à Strasbourg. Comment briser le coeur de sa mère est son premier livre.
Psychothérapeute d'origine anglaise, Axel Brown, installé dans la région albigeoise, est appelé un jour auprès d'une jeune femme. Laura, à vingt-six ans, a eu déjà plusieurs crises de paralysie partielle. Elle vit entourée de ses parents riches et inquiets dans un petit château médiéval. Le mari, un homme d'affaires itabo-américain, est souvent en voyage. Laura lui accorde quelques aventures, mais il doit promettre de ne jamais aimer d'amour une autre femme. L'emprise du docteur Brown sur sa malade n'est que plus importante dès lors qu'il lui explique qu'on ne quitte pas une femme presque infirme. Bientôt, elle se retrouve dans une chaise roulante.
Lors d'un appel à témoins pour une émission télévisée sur les problèmes sexuels des personnes handicapées, Brown persuade Laura de se rendre à Paris et l'accompagne. Il voudrait connaître enfin le présentateur Higgins et, en lui suggérant des thèmes de plus en plus provocants, faire carrière à la télévision. Lors de l'émission, Higgins est séduit par la jeune femme. Ainsi, pour Brown, Laura devient l'appât pour ses projets. Higgins est en manque de sujets, Brown propose alors une soirée où un record d'Audimat serait assuré : un miracle en direct.
Ces pages bouleversent, secouent et donnent une image de notre époque folle où celui qui se trouve devant une caméra, fasciné, est prêt à tout dire. Mais il y a aussi, quelque part dans ce récit, un amour vrai... La tension est incessante. Le cynisme noir et souriant de Christine Amothy dévoile les passions les plus secrètes. En tournant les pages, on est comme sur les montagnes russes : on crie et on rit.
Au milieu des plus grands actes de sauvagerie qui secouent alors, en 576, une Gaule livrée aux luttes des reines Frédégonde et Brunehaut, demeure le couvent de Sainte-Croix. Cette communauté de femmes, c'est celle qu'a réunie la reine Radegonde du jour où elle décida de se consacrer à Dieu.
Là, dans l'enceinte du premier couvent féminin d'Occident, grandira Vanda, qu'on vient de remettre à la sainte fondatrice après l'avoir arrachée à la chaleur d'une louve. Goûtant toute la tendresse de Radegonde, Vanda ne peut oublier qu'elle est d'abord " l'enfant des loups ".
La Révolte des nonnes restitue le climat d'une des périodes les plus riches de l'histoire de France à travers le déchirement qu'éprouve Vanda. Possédée d'une rage de vivre animale et débordante de sensualité, elle mesure aussi la précarité des îlots de civilisation que menacent déjà les hordes barbares.
Le grand feuilleton télévisé de Philippe Monnier, intitulé L'Enfant des loups, avec Marisa Berenson, Marie-Christine Barrault, Caroline Sihol, Laure Marsac, est l'adaptation de ce roman de Régine Deforges. (Coproduction FR3/CINETEVE/RTVE, avec la participation d'Antenne 2.)
A deux reprises, avec Les Particules élémentaires et Plateforme, Michel Houellebecq a mis le feu aux poudres. Traduit en trente langues, partout il a divisé la critique, remué ses lecteurs ou mobilisé la justice. C'est un des auteurs les plus discutés de l'époque. Autant adulé que décrié. On l'a tenu pour un oiseau de malheur, un visionnaire, un provocateur. Paradoxalement, l'écrivain reste méconnu et l'homme presque inconnu. Celui que son ami Noguez a surnommé le « Baudelaire des supermarchés » ou le « Buster Keaton de l'informatique » méritait un livre. Le voici. Le premier en France.Au cours des deux « affaires » Houellebecq, si chaudes, si passionnées, Noguez a été son principal défenseur, son meilleur exégète. Il a démasqué la « rage de ne pas lire » de ceux qui condamnaient ses romans en bloc. Il a su distinguer dans sa prose prétendument « plate » différents niveaux de lecture et un « ton nouveau ». Ses arguments semblent lumineux et irréfutables. Le lecteur de bonne foi en conviendra.A l'essai, Noguez ajoute des « bribes » de son propre journal intime. Houellebecq y apparaît tel qu'en lui-même, enfin ou en fait, avec ses faiblesses et ses forces. Romancier et essayiste, Dominique Noguez a publié une vingtaine d'ouvrages dont des romans :Les Martagons (Gallimard, Prix Roger Nimier 1995), Amour noir (Prix Femina 1997) et des essais : Duras, Marguerite (Flammarion, 2001), Comment rater complètement sa vie en onze leçons (Payot, 2002). Il a obtenu le Grand Prix de l'humour noir en 1999.
" Dans le soir presque tombé, la bibliothèque découpait une silhouette de vieille forteresse à demi-ruinée. Entre ces murs vides et meurtris, qui n'abritaient plus, du mieux qu'ils pouvaient, qu'une petite part de leur vieille richesse, restait-il quelque chose de l'institution orgueilleuse [...]? Tout un monde avait disparu, il ne restait plus que Sylvère et Constance, seuls, muets, la main dans la main devant ce désastre qui les assignait à comparaître devant leur éternité. ".