Saviez-vous que certaines villes possèdent plus de cases de stationnement que de résidentes et de résidents? Que par l'entremise de votre loyer, votre hypothèque ou vos taxes, vous payez des dizaines de milliers de dollar pour la rue devant chez vous? Que vous avez deux fois plus de chance de mourir d'un problème cardio-vasculaire en habitant près d'une artère routière importante? Qu'éliminer les voitures d'un quartier peut réduire de 40% la pollution sonore?
Un quartier sans voitures, c'est plus qu'une question environnementale. C'est d'abord et avant tout une question socioéconomique. Dans cet essai, le maire de Laval Stéphane Boyer imagine la ville de demain comme un réseau de quartiers denses et interconnectés à l'intérieur desquels la majorité des déplacements se font à pied ou à vélo, et où les relations humaines redonnent un sens de communauté aux centres urbains. L'auteur met à profit son expérience d'élu municipal et propose des pistes de solution pour freiner l'expansion des grandes villes à l'ère où le sentiment de communauté s'érode, où les villes doivent subvenir à un nombre croissant de besoins et où les changements climatiques nous forcent à repenser nos façons de faire
Dans ce livre qui n'a pas peur de pointer du doigt un système sclérosé qui attribue de manière inefficace ses ressources, Henry Mintzberg se penche sur le recadrage de la gestion et de l'organisation des soins de santé.
Le problème, selon Mintzberg, serait cette gestion détachée, à la fois globale et micro qui réorganise sans relâche, privilégie la concurrence et les grandes démonstrations et prétend que le système de santé doit être géré comme une grande entreprise à laquelle nos gouvernements nous ont habitués.
Ce type de croyances et de mythes nocifs sont exposés, remis en doute, disséqués et parfois complètement démentis dans ce livre, qui postule que les soins, les remèdes, le contrôle et la communauté doivent travailler de concert pour mener à bien la mission de notre système de santé.
Véganes, féministes, antiracistes, activistes queers et autres militant·es pour la justice sociale ne luttent-iels pas toustes pour cet idéal commun qu'est la fin de l'oppression des êtres sensibles ? Si cela semble tomber sous le sens, cette convergence et cette cohésion sont aujourd'hui réfutées par plusieurs, voire carrément combattues : il y aurait, d'un côté, les luttes humaines et, de l'autre, loin derrière, celles pour les animaux. Pourquoi le véganisme, dans l'imaginaire de plusieurs, s'arrime-t-il si difficilement avec le concept d'intersectionnalité ? Pour quelles raisons son caractère politique est-il constamment répudié ? Le véganisme est-il condamné à être perçu dans les milieux militants comme un simple « mode de vie » ou encore une diète en vogue ?
Dans cet ouvrage polymorphe, douze artistes, poètes, essayistes, philosophes et humoristes s'unissent pour non seulement défendre les droits des animaux, mais aussi pour rendre visible les liens entre le spécisme et les autres types d'oppression. Ensemble, iels réinventent un monde où les vaches et les chiennes ne sont ni insultes ni amas de chairs à exploiter, où aucun être sensible n'est soumis à l'esclavage et à la soumission, où tous les corps, qu'ils soient couverts de poils, de plumes ou de paillettes, sont célébrés.
Pourquoi les personnes courageuses ont-elles des couilles, alors que les mauviettes doivent s'en faire pousser une paire ? Pourquoi dit-on d'une femme qu'elle tombe enceinte, mais d'un homme qu'il la met enceinte ? Pourquoi les femmes sont-elles bavardes comme des pies si ce sont les hommes qui mecspliquent ? D'où vient notre tendance à disséquer les femmes en un panier de fruits : des melons ou des prunes à la poitrine, une peau d'orange, la cerise pour l'hymen ? Pourquoi les blagues de blondes font-elles rire ? Depuis combien de siècles les femmes sont-elles hystériques ? Pourquoi l'homme est-il conquérant quand la femme est facile ?
La réponse à ces questions et à bien d'autres se trouve dans ce Dictionnaire critique du sexisme linguistique, recensant des centaines d'expressions sexistes. Un projet qui invite les féministes à passer des actes à la parole !
Suzanne Zaccour et Michaël Lessard vous invitent à la rencontre d'une trentaine de voix féministes québécoises de différents milieux, qui relèvent le pari de faire rire, sourciller, décrier, sourire et grimacer avec des textes aussi riches que colorés.
Avec la collaboration de : Dorothy Alexandre, Dalila Awada, Isabelle Boisclair, Marie-Anne Casselot, Catherine Chabot, Sarah R. Champagne, Élise Desaulniers, Audrey-Maude Falardeau, Catherine Dussault Frenette, Rosalie Genest, Marilyse Hamelin, Naïma Hamrouni, Céline Hequet, Caroline Jacquet, Sarah Labarre, Diane Lamoureux, Louise Langevin, Louise-Laurence Larivière, Widia Larivière, Annick Lefebvre, Judith Lussier, MamZell Tourmente, Catherine Mavrikakis, Emilie Nicolas, Florence Ashley Paré, Julie Podmore, Marie-Michèle Rheault, Sandrine Ricci, Camille Robert, Annelyne Roussel, Marie-Ève Surprenant, Cathy Wong, Suzanne Zaccour
À la fois récit personnel et réflexion sur la laidophobie ambiante, Laideronnie jette la lumière sur la culture laideronne. Kareen Martel , refusant la honte et la pudeur généralement de mise, souhaite braquer les projecteurs sur une des formes de discrimination les plus ignorées. À son avis, les laiderons se replient en Laideronnie, mais peuvent également s'y déployer, revendiquer leur territoire et leur identité. La lumière peut aussi s'y faire douce ; en terres moches, on est souvent en bonne compagnie.
La discrimination, les oppressions et les préjugés que subissent les gros et les grosses restent aujourd'hui parmi les formes de stigmatisation les plus banalisées. Au nom de la santé, les personnes grosses sont marginalisées, ridiculisées, condamnées, isolées. Renforcées autant par les médias, les productions culturelles ou un certain discours médical, les déclarations grossophobes circulent aujourd'hui librement en ne provoquant que de rares réactions, sinon des rires.
Mais est-il inéluctable que les caricatures de Gaétan Barrette concernent uniquement son poids? Les personnes grosses ont-elles toujours le diabète? A-t-on besoin d'abdominaux pour changer le monde? Peut-on vraiment aimer un corps gros?
Entre témoignage, analyse sociale et discours militant, La vie en gros propose un regard sur ces violences diverses et quotidiennes qui se manifestent autant dans la vie professionnelle que dans les relations amoureuses, dans les transports en commun ou à l'hôpital, sur la couverture d'un magazine ou au grand écran. Mickaël Bergeron part de cette idée que si l'on se préoccupait vraiment de la santé des personnes grosses, on les aimerait avant de les rabaisser.
Nous sommes obsédé.es par la beauté. En Occident, elle rime avec juvénilité. Les femmes avançant en âge sont confrontées à « l'obligation de jeunesse », sous peine de disparition sociale. Mais les choses ne sont pas nécessairement tendres pour les femmes jeunes. Pression à la minceur et grossophobie, régimes amaigrissants et troubles alimentaires : les conséquences sur la santé physique et psychologique se font sentir. La quête de la beauté selon des standards préétablis est une entreprise en apparence superficielle, mais en réalité génératrice d'immenses souffrances. Et c'est aussi une approche raciste. Car, si on lit bien entre les lignes, la femme belle est blanche, jeune et mince. Telle est la toxique vision occidentale de la beauté.
Ouvrage choral tissé d'écritures vibrantes offrant des changements de tonalités surprenants, ce collectif est la matérialisation de plusieurs désirs : nommer la beauté, mieux la comprendre, confronter les idées reçues, collectivement faire la paix avec certains démons... Pour y arriver, il aura fallu réunir des plumes de différents horizons, certaines ayant toute une oeuvre à leur actif, d'autres étant de nouvelles pousses.
Dès les années 1970, le mouvement féministe québécois s'est largement mobilisé pour obtenir la reconnaissance sociale et économique du travail ménager. Toutefois, à partir des années 1980, cette lutte a été écartée, tant du mouvement des femmes que de son histoire. Combat abandonné, mais non gagné, son fardeau continue de peser aujourd'hui sur les femmes. Si la conciliation travail-famille ou la répartition des tâches dans le couple sont des thématiques présentes dans l'espace public, ce sont encore largement les femmes qui en assument la responsabilité. Ce livre propose une analyse historique des discours féministes sur le travail ménager et des débats entourant sa reconnaissance, à travers trois avenues : la socialisation, le salaire au travail ménager et les réformes gouvernementales. Rendre visible un travail qui ne l'est pas et réinscrire au sein des luttes féministes les enjeux liés à la reproduction sociale, tel est le but de cet ouvrage documenté et rigoureux.
*Ce livre est inspiré du mémoire de maîtrise de Camille Robert qui a remporté le prix de la Fondation Jean-Charles-Bonenfant lors de la remise annuelle des Prix du livre politique de l'Assemblée nationale.*
Robert Breer (1926-2011) était un peintre, cinéaste et sculpteur américain. Un artiste iconoclaste à l'oeuvre protéiforme, intéressé par l'exploration des seuils : les « seuils de conscience et de perception » et le « seuil de définition » artistique. Il définissait son programme de recherche comme un défi ; un défi lancé aux formes d'expression : « défier le film, défier la sculpture ». Il a réalisé plus de quarante films.
Ce livre a pour objectif de caractériser les exercices pratiques, les partis-pris techniques et les épreuves plastiques autour desquels ces oeuvres totémiques de l'avant-garde s'organisent : les ruptures de sens et la quête d'autres formes de signifiance, les différents régimes de sensation et les motifs esthétiques singuliers en oeuvre dans les films de Breer, en lien avec les problématiques de la sculpture en mouvement et avec le volet expérimental de ses recherches.
Après XPQ, traversée du cinéma expérimental québécois et Toucher au cinéma, la collection « Nitrate » continue d'accueillir des textes qui plairont à tous les cinéphiles.
On estime qu'au rythme où vont les choses, il faudra encore deux cents ans avant de résorber les inégalités qui perdurent entre les hommes et les femmes. De la rémunération pour un travail égal au partage de la charge mentale, en passant par la représentativité dans les rôles de pouvoir et la prise en charge des plaintes pour agression sexuelle, on connaît les combats à mener.
Le féminisme a beau connaître un regain de popularité, il continue de susciter des réactions négatives, voire carrément hostiles. Mais de quoi a-t-on peur quand on craint le féminisme et ses revendications? Et que se passerait-il si on cessait de résister?
Les brefs essais qui composent ce livre explorent les entraves à l'égalité entre les sexes en anticipant les manières dont cette égalité s'articulerait si elle était atteinte. Les autrices et auteurs imaginent et décortiquent avec inventivité les moyens par lesquels la société serait devenue égalitaire, tant du point de vue du travail, de l'urbanisme, de l'économie, de la famille, que du couple. Ils proposent des repères pour envisager l'égalité entre les sexes comme un projet dont la portée est autant politique et économique qu'elle est intime.
En imaginant les avancées rêvées, les angles morts à considérer et les territoires où le changement reste à générer, ce livre est une réponse à ceux qui affirment qu'on n'a plus besoin du féminisme.
Observateur attentif de la société américaine depuis des décennies, Serge Truffaut est d'abord et avant tout un passionné de jazz. Un fou de jazz, sur lequel il ne cesse d'écrire dans le quotidien Le Devoir, même s'il y a officiellement pris sa retraite après quelque 35 ans de travail passionné. Conteur au style inimitable, Truffaut propose ici un regard unique sur le jazz, à travers des portraits de grands noms qui ont nourri cette musique de partage, où les échanges entre musiciens, d'une formation à l'autre, d'une écoute porteuse d'improvisations à une autre, en font un art qui épouse si bien l'histoire dans lequel il s'est déployé. Le jazz ne se réduit pas aux quelques figures de génie dans laquelle on l'enferme souvent, comme le montre bien Truffaut à travers le portrait de près d'une quarantaine de musiciens. Et pour bien montrer l'ancrage de cette musique dans l'espace qui l'a vu naître et se développer, c'est aussi le rôle clé de certaines villes dans l'histoire du jazz que Truffaut esquisse : Kansas City, Détroit et d'autres villes encore prennent ici une couleur qu'on ne leur soupçonnait pas. Le tout avec des dessins inédits de Christian Tiffet, qui contribuent à sortir le jazz d'un imaginaire saturé par des photos qui n'épuisent pas la richesse de cette tradition musicale.
Croatan, c'est cette île légendaire où les pirates prétendaient aller, l'endroit où l'on disparaît. De nombreux capitaines de marines royales, croyant les débusquer, se seraient ainsi retrouvés dans des baraquements vides, devant un écriteau « Gone to Croatan ». Il ne fallait pas chercher l'endroit sur une carte, mais comprendre plutôt qu'on ne les retrouverait pas. Michel Vézina a fait de Croatan sa destination préférée et il en a souvent parlé à demi-mot comme d'un vieux secret. Ce livre nous fait enfin visiter les lieux.
L'auteur a été chroniqueur pendant quinze ans. Ses textes mêlaient commentaire politique, critique littéraire, récit de vie, coups de gueule. Aujourd'hui, Vézina se permet de ne plus jouer le jeu médiatique, il prend le temps, remplace les chroniques par le carnet, en format livre plutôt qu'en blogue. Et c'est tout son rapport à la culture, à la société, qui change. Car partir pour Croatan, ce n'est pas que fuir, c'est résister, espérer. Les textes qui composent ce livre sont ainsi plus libres, à la fois plus éclatés et plus exigeants. Ils recherchent beauté et humanité en dehors des normes; ils racontent, avec ce mélange d'amour et de colère, la vie au fond des bois et la démarche d'écriture comme des voyages en diagonale.
Une lecture pour poètes-écolos wanna be pirates.
Phénomène socioculturel protéiforme, les mèmes, sous leur versant numérique, se démultiplient, se disséminent et se réinventent depuis près d'une vingtaine d'année.
Pour plusieurs, ils ressortissent désormais au « 10e art », rien de moins. Il s'agira ici, dans le cadre d'un collectif qui réunit une dizaine de spécialistes francophones (du Canada et de la France), d'identifier quelques-uns des usages sociaux et communicationnels des mèmes : en soulignant ce qu'ils sont et, surtout, ce qu'ils font (et comment ils le font), nous en arriverons en préciser ce que nos mèmes disent de nous-mêmes, à la fois individuellement et collectivement.
Avec sensibilité et humour, Sylvie Laliberté remonte le fil de sa vie, depuis son enfance rêvée dans les livres jusqu'à aujourd'hui, alors qu'elle côtoie la vieillesse de son père. Se jouant des conventions, elle nous livre par petites touches un récit à propos de l'identité, du bonheur, de l'amour et de toutes ces grandes et petites choses du quotidien.
Le photographe Sébastien Raymond signe un essai sur les habitudes photographiques des gens. Sur comment l'arrivée du numérique a changé que ce soit les habitudes des professionnels du médium photographique que celles des amateurs. Il ne suffit que d'aller au centre-ville pour remarquer la quantité incroyable de photos qui se prend à l'aide de téléphones cellulaires. Mais qu'arrive-t-il de ces photos? La plupart d'entre elles ne seront jamais regardées. Vivons-nous encore le moment présent? Choisissons-nous réellement ce que nous voulons prendre en photo ou sommes-nous seulement rendus avides de quantité? Est-ce que ces photos servent seulement prouver que nous existons, en les partageant sur les réseaux sociaux? Pourquoi prenons-nous toutes ces photos? Un petit essai personnel levant voile sur notre désir constant d'être en représentation, sur notre façon de lire les images et sur les mutations du métier de photographe. Le texte est accompagné de photographies de Sébastien Raymond.
Le scénario est une forme d'écriture ingrate, puisque l'oeuvre finale ne sera jamais le scénario lui-même, mais bien un long métrage qui devra passer à travers le regard de plusieurs intervenants. Aussi maîtrisé soit-il, le scénario peut parfois être trahi par le film qui le transpose en images et en sons. Lors de l'écriture, le scénariste doit se soumettre à des règles dont un romancier par exemple peut aisément se libérer. Alors qu'un auteur de roman peut entrer dans la tête de ses personnages pour nous laisser savoir ce qu'ils pensent ou ressentent, le scénariste lui, doit se limiter à ce qui peut être montré et dit, il doit donc s'en tenir aux actions de ses personnages et à leurs dialogues.
Romancier et scénariste de longue expérience, Pierre Billon témoigne ici que l'écriture scénaristique, malgré ses exigences et ses contraintes, se révèle être aussi une aventure passionnante et gratifiante, autant par ses joies que par ses difficultés, par l'esprit d'invention et de dépassement dont il faut faire preuve et par l'attention constante aux moindres détails susceptibles d'accroître l'intérêt et la tension du récit.
Cet ouvrage complet et détaillé ne propose pas de recettes faciles et « infaillibles ». C'est au contraire le témoignage d'un praticien lucide qui nous partage ses connaissances, en se gardant de les prendre pour d'incontournables vérités. Il n'en demeure pas moins qu'il nous invite à le suivre sur un terrain qu'il connaît parfaitement et où son enthousiasme de guide est contagieux.
Le jour de son quatre-vingt-deuxième anniversaire de naissance, le père d'une famille de la classe moyenne annonce à ses sept enfants qu'il ne sait pas lire. La nouvelle crée l'effet d'une bombe autour de la table. Jamais personne ne s'en est douté. Comment ont-ils pu ne jamais s'en rendre compte et comment a-t-il pu faire son travail de lettreur pendant toutes ses années tout en gardant son secret? Le dernier mot est un drame familial touchant et prenant sur les liens qui nous unissent et les secrets qui restent parfois bien enfouis.
«Moumbala, je suis dans un café pour oiseaux de nuit, pas trop loin du marché bigarré. Oui j'ai survécu, mais rien n'est gagné. Le sein manque à l'amoureuse, à la trapéziste, le sein de la mère manquera à l'enfant s'il advient. Le sein du chirurgien restera de glace sous les caresses. Je ne sais hurler que dans les déserts, je ne sais parler de ces choses enfouies qu'à toi.»
Toulouse, à vingt-huit ans, combat un cancer. Elle vient de subir l'ablation d'un sein. Son corps d'acrobate, solide, souple, l'a trahie. Odilon son amour s'est éloigné. La maladie la ramène sur les traces de son ancêtre, de son enfance, près des siens, si peu liants. Elle se replie sur elle-même et cherche une façon de renouer avec le désir.
Traversé par la grâce, est un roman d'une grande beauté qui nous transporte dans l'univers lyrique d'Hélène Lépine.
Hélène Lépine a étudié la littérature comparée et le russe. Elle a vécu en Bulgarie, à Moscou, puis à Saint-Domingue où elle a enseigné le français et l'anglais. Par la suite, elle a été professeure d'espagnol et de lettres au Collège Brébeuf à Montréal, sa ville natale. Un léger désir de rouge est sa quatrième publication. Les trois premières sont parues aux Éditions Triptyque.
De la condamnation de l'enrichissement personnel par Aristote à la critique du fanatisme du marché de Joseph Stiglitz, en passant par la lutte de Milton Friedman contre l'interventionnisme ou la taxe sur les transactions financières proposée par James Tobin, ce guide présente la vie et les idées maîtresses de près de 80 grands penseurs de l'économie. Ce livre est une mine d'informations et de repères pour tout public, que l'on soit étudiant, enseignant ou simple curieux de la chose économique, c'est une alliance de pédagogie et d'érudition pour nous éclairer sur notre système économique actuel.
Le français québécois est souvent présenté comme du joual, comme du mauvais français, comme un simple registre populaire qui contrevient au contenu des sacro-saints ouvrages de référence. Cela entache l'identité québécoise d'une profonde insécurité. Mais si on le présente dans toute sa complexité, comme une variété de langue légitime et pour laquelle les locuteurs ont un droit de regard, on nettoie cette tache. On donne à l'identité québécoise tout le lustre dont elle a besoin
pour s'épanouir. Cette langue, elle est à nous. Récupérons-en toutes les dimensions, toutes les variations, tous les jugements et disons : « Voilà notre langue rapaillée. »
Inspiré par la prophétie de trois sorcières et par les conseils de sa femme, le général Macbeth assassine le roi d'Écosse pour s'emparer du trône. Ce meurtre, premier d'une longue série, le plonge dans la culpabilité et le fait sombrer dans la folie.
En transposant ce texte culte, écrit en 1606, en langue vernaculaire québécoise, Garneau rompt avec la tradition des traductions françaises de Shakespeare et lui rend tout son pouvoir d'évocation. Le Macbeth de Garneau frappe par sa puissance poétique, véritable réincarnation de la parole shakespearienne. Traduite entre l'élection du Parti québécois et le premier référendum, et inspirée de la langue québécoise populaire puisée à même sa source ancestrale, la pièce devient un texte culte, faisant accéder le québécois au rang de langue mythique. Garneau rend ici à l'oeuvre de Shakespeare ses dimensions politique, poétique et pulsionnelle. La «pièce écossaise» n'aura jamais été aussi sentie, vibrant sous la langue libre et souple du traducteur.
«À Baie-Trinité, Hélène et les servantes aménageaient la nouvelle maison. Elles avaient la garde des petits pendant qu'à Mingan, Mary-Luce attendait incessamment son septième enfant. Le coeur n'était pas à la besogne, mais plutôt à l'angoisse. Elle s'inquiétait d'Alex. L'adolescent était certainement perdu, noyé lors d'un naufrage. La goélette qui devait le ramener avait passé vers le 27 mai. La seule nouvelle qu'on avait pu donner à la famille, c'est que le jeune avait quitté Trois-Rivières au tout début de mai.»
Napoléon-Alexandre Comeau, le fondateur de la ville de Baie-Comeau, est au centre de ce roman historique. Il fait partie des grands personnages qui ont contribué à bâtir le Québec. À la fois explorateur, photographe, télégraphiste, maître de poste, inspecteur, guide, trappeur, voyageur, naturaliste, ornithologue, médecin, chasseur et pêcheur, il est à l'image de la Côte-Nord : débrouillard, immense et libre. Grâce à la plume sensible de Pauline L. Boileau, c'est toute une époque qui revit à travers son histoire.
Née à Québec, Pauline L. Boileau a été comédienne, animatrice à la radio et à la télévision, journaliste et professeure. Elle a consacré vingt ans de sa vie à la défense des droits des consommateurs. Elle est la petite-fille de Napoléon-Alexandre Comeau.
En janvier 1994, Gary Lawrence est parti pendant huit mois explorer l'Europe et l'Afrique du Nord, sac au dos, fuyant une morne carrière juridique. Il est revenu de ce périple avec des kilos de calepins noircis, quantité de rouleaux de bobines exposées et la ferme volonté de raconter ses histoires à qui voudrait bien les lire.
Depuis, il a foulé du pied plus de cent pays et territoires et pondu des centaines de textes, entre autres publiés dans L'actualité, Le Devoir et Espaces. Il regroupe dans cet ouvrage 50 de ses meilleurs écrits, qui forment autant de plongeons saisissants aux quatre coins de la Terre, de Tétouan à Berlin, en passant par le mont Kenya, Reykjavik ou encore le Mékong. Lieux paradisiaques ou pestilentiels, paisibles ou abasourdissants, périlleux ou hospitaliers, sont réunis ici pour livrer un tour du monde sans complaisance qui rend visible les variations et les similitudes, les fractures et les connexions entre les peuples. Le texte est accompagné de photographies de Gary Lawrence.
J'ai montré toutes mes pattes blanches je n'en ai plus prend la forme d'une longue lettre écrite par l'artiste et autrice Sylvie Laliberté, destinée à son frère, mort depuis peu. Elle y raconte son deuil, sa difficulté de vivre sans lui, de le savoir seul parmi les autres morts qu'il ne connait pas. Elle y raconte aussi leur enfance, cette enfance hors de la réalité, où les a traîné un père parfois délirant, en mal de vivre, à une époque où on évitait de parler des gens qui ne vont pas bien. Dans les banlieues, les enfants de ces hommes souffrants devaient s'accrocher et espérer ne pas être emportés de force au pays de ça-ne-va-vraiment-pas-bien-du-tout.