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Arts et spectacles
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Artist as enterprise
Jean-claude Moineau
- Art Book Magazine
- Art et alentour
- 26 Novembre 2015
- 9782821600805
OEuvre-produit, consommation et production culturelle, marché et valeur, artiste-marque : cet essai s'intéresse aux liens complexes entre art et économie pour en révéler les enjeux et les systèmes de domination. Le théoricien de l'art Jean-Claude Moineau interroge le statut de l'artiste au travers d'une histoire de « l'auteur collectif ». Au delà des morts annoncées de l'oeuvre et de l'auteur, l'essai s'intéresse à la notion d' « artiste entrepreneur ». À travers les images de Rembrandt et de son atelier, de Beethoven en « entrepreneur social », des «entreprises artistes » d'aujourd'hui, ou encore des oeuvres anonymes ou sous forme de contrats, Jean-Claude Moineau propose une lecture inédite et sans concession de l'histoire de l'art.
Un essai prospectif, dense et fulgurant, une analyse engagée et critique et un style personnel de l'auteur qui se joue de citations et de 322 notes, une forme littéraire singulière, la première référence de la collection : Art et alentour. -
«Le pire ennemi de l'art, ce n'est, contrairement à ce qu'a pu donner à croire la modernité, ni la vie ni le monde moderne ni la culture mass-médiatique moderne, autrement dit un hypothétique ennemi extérieur, c'est l'art lui-même, et ce pas seulement au sens où l'art aspirerait à sa propre fin.»
Jean-Claude Moineau nous livre une idée de l'art (toujours en évolution, en déplacement), sans la définir, sans en donner de clef, en même temps qu'elle semble se confondre avec son écriture même. Ses textes gagnent une dimension de véritable performance, jouant des limites de l'art et de l'institution artistique comme de celles du lecteur (sans pour autant jouer d'un vocabulaire universitaire par trop théoriciste).
Cette édition propose de mettre en perspective une série de textes qui s'enchaînent autour d'un questionnement et d'une expérimentation de la notion d'art (de l'art institutionnalisé à l'«art sans art»), s'appuyant sur la relecture des projets modernistes, avant-gardistes et postmodernistes pour venir appréhender les pratiques contemporaines. Ces écrits réunis, apparaît la persévérance d'une réflexion ainsi qu'un stimulant effet de suite, chaque texte semblant défier des impasses.
Cultivant un principe de remise en question permanente, une certaine ténacité à s'attaquer à l'art et aux diverses thèses émises à son sujet, cette entreprise pourrait finalement être considérée comme une «réactivation» de l'art, sans qu'elle n'impose pour autant ni ligne à suivre, ni doctrine salutaire." -
Queeriser l'art, ce n'est pas vouloir promouvoir un art queer, si tant est que cela existe ou que cela puisse exister, et encore moins vouloir esthétiser ou « artistiser » la pensée et la pratique queer. C'est renoncer définitivement à toute ontologie comme à tout paradigme, c'est rejeter toute prétention à la catégorisation, à commencer par les catégories d'art pur et même d'art. Ouvrir des pistes, mais pas pour les refermer aussitôt, le queer ne procédant pas de la vaine recherche d'une identité de plus, même minoritaire ou «mineure», mais tout au contraire d'une entreprise de désidentitarisation, de désidentification, de critique de toute identité.
... Non pas un roman-fleuve mais un livre-fleuve, pas si tranquille que cela, un livre-montage, une sorte de cut-up théorique mixant les références les plus diverses, les plus hétérogènes, voire les plus hétéroclites.
« (...) Faut-il quitter le monde de l'art pour rester debout ? On pensera ici . Lee Lozano, Raivo Puusemp et beaucoup d'autres de cette première génération d'artistes qui avaient anticipé ce devenir de l'art toxique et obscène et ne voulaient s'y compromettre. Certains y sont revenus, d'autres ont disparu... Décision terrible et aveu de faillite personnelle. Perspective d'anéantissements.
La question s'est posée. Elle a fait autour de nous l'objet de nombreuses discussions...
Personnellement, nous ne nous résignons pas à abandonner - à la fois pour maintenir les zones de résistances mais aussi parce que c'est sans doute le moment d'agir, de repenser tout l'écosystème
de l'art, de participer à l'effondrement de celui en place en anticipant des échappatoires... »