Par l'auteure du Voile de Téhéran, censurée en Iran. Une belle histoire familiale sur la diaspora iranienne.
Une famille iranienne séparée par la révolution de 1979 se réunit autour de Mère pendant dix jours dans une maison louée au bord de la mer sur la côte turque. Mère a eu six enfants et n'en a pas revu certains depuis vingt-huit ans. Elle vit avec Dokhi, sa petite-fille, dont les parents ont disparu dans des circonstances qui lui ont toujours été cachées. Au cours du séjour, Mère comprend que le poids des malentendus et du temps écoulé a profondément divisé la famille. Après plusieurs disputes, elle avertit ses enfants : c'est le moment ou jamais de régler les problèmes, sinon la famille sera définitivement désunie. Chacun incarne des reproches qu'ils se font les uns aux autres. Tous ont des ressentiments nourris par l'ignorance, le besoin d'afficher ses succès, de justifier ses manques. Mère, formidable figure maternelle, pleine d'empathie, est là pour entendre les points de vue, réconcilier les coeurs et encourager le désir de compréhension. Interdit en Iran, À ceux qui sont partis, à ceux qui sont restés est un hommage plein d'humanité et d'espoir à son peuple.
"Quand j'ai repris mes esprits, je me trouvais chez cet homme, dans la chambre à coucher. Debout dans un coin de la pièce, je serrais étroitement contre moi le tchador blanc dont on m'avait affublée avant de me conduire dans cette maison. J'essayais de ne faire aucun bruit, espérant qu'il ne remarquerait pas ma présence. Dans ce silence absolu, les larmes coulaient jusque sur ma poitrine. Mon Dieu, comment comprendre ces moeurs ? Un jour, ma famille voulait me tuer sous prétexte que j'avais échangé quelques mots avec un homme que je connaissais depuis deux ans, sur lequel je savais beaucoup de choses, que j'aimais et que j'étais prête à suivre au bout du monde, et le lendemain elle prétendait m'obliger à coucher dans le même lit qu'un étranger dont j'ignorais tout et qui ne m'inspirait que de la terreur. " Massoumeh, seize ans, n'a qu'un désir : poursuivre ses études. Un rêve accessible aux filles depuis que le shah a modernisé l'Iran. Mais quand ses frères découvrent qu'elle vit une histoire d'amour, très innocente, avec un voisin, ils la marient à un homme qu'elle ne connaît pas et n'a même jamais vu. D'abord désespérée, Massoumeh se rebelle et prend son existence en main.Ce roman d'une femme déterminée qui affronte son destin dans une société en plein bouleversement a connu le succès dans le monde entier.
Après le succès du Voile de Téhéran, le nouveau roman de Parinoush Saniee. À quatre ans, Shahaab ne parle toujours pas. Protégé par sa mère, il n'a pas conscience de sa différence et vit heureux. Puis il découvre que son entourage, y compris son père, le prend pour un idiot et se moque constamment de lui. Son monde de paix et d'harmonie s'écroule. Comment faire face à la violence psychologique dont il est victime ? Submergé par la révolte, Shahaab devient un véritable petit démon. Jusqu'à l'arrivée de sa grand-mère. À force d'amour et d'écoute, elle le délivre de sa rage et lui apprend à communiquer. Les voix de Shahaab et de sa mère, Maryam, se mêlent pour raconter cette histoire vraie d'une enfance brisée puis reconstruite. De livre en livre, Parinoush Saniee dénonce l'aveuglement des parents iraniens, déchirés entre leur volonté d'émancipation et la pression d'un islam rigoriste, face à la détresse de leurs enfants.