«Lorsque j'écris, je décide d'un mot plutôt que d'un autre, d'une image plutôt que d'une autre. Dans ce texte, je n'ai décidé que d'un seul mot: lesbienne, et le texte a suivi car la lesbienne est l'intuition de la plus audacieuse lucidité.»
Lieu d'invention, laboratoire où s'élaborent une pensée originale et la recherche d'un langage inédit, La lettre aérienne rassemble douze essais de Nicole Brossard écrits entre 1975 et 1985. Ces textes témoignent de la quête individuelle de l'écrivaine, ancrée dans l'histoire, dans l'affirmation de la modernité québécoise et l'émergence d'une culture affranchie de l'ordre patriarcal. Plus de 35 ans après la première parution, une nouvelle édition s'imposait pour réitérer la puissance transformatrice de cet essai phare des littératures lesbiennes. Cet appel à construire un autre monde résonne toujours avec les luttes féministes actuelles.
«Se désaliéner et s'inscrire dans le monde. S'inventer. Assumer sa forme pronominale. Voilà un projet qui me ravissait, que je désirais depuis longtemps sans être capable de l'exprimer aussi clairement. Je l'ai lue au début de ma vie lesbienne et j'ai été littéralement chaviré·e par la façon radicale dont elle osait affronter le langage patriarcal.» - Maël Maréchal, extrait de la préface
Alors que tout se croise, s'invalide et se relance dans la chaleur éphémère des poitrines, que l'abstraction frôle nos méthodes secrète de présence, comment nommer les gestes d'abîme, le fondu enchaîné de nos apparitions; comment faire pronom du chassé-croisé de nanosecondes et de réalité augmentée qui parcourent désormais notre lexique et l'immense vie qui continue son oui ?
«L'ongle le vernis» renouvelle le militantisme féministe et intellectuel de Nicole Brossard qui, toujours aussi actuelle, introduit dans son oeuvre les identités plurielles et leurs possibilités langagières. Ce livre d'artiste rejoint notre temps fragmenté : du corps aux matières inénarrables de jadis, du présent continu à l'oxygène, l'autrice franchit tout, bras ouverts, une étincelle à la main. Ici, les oeuvres de Symon Henry sont bien plus que le témoignage d'une grande amitié; elles sont la raison du poème, la réponse à ses audaces.
Nicole Brossard présente, dans Temps qui installe les miroirs, des poèmes où le réel, le poème et la pensée bondissent l'un vers l'autre d'un même scintillement, d'une même vitalité. Chaque mot est ici un centre actif de tension propice à des collisions de sens et à des résonnances qui créent leurs propres lieux d'étonnement et d'acquiescement. Peurs, certitudes et moi de souplesse dialoguent et font peau neuve d'une nouvelle présence au monde.
Poèmes accompagnés d'oeuvres de Martha Townsend
Par ailleurs, un tiré-à-part de l'embossage et du poème centraux, numéroté et signé par l'auteure et l'artiste, est disponible au Noroît.
Pour célébrer ses 50 ans de création littéraire; Nicole Brossard pose un regard singulier sur la traduction; ses résonances vibratoires; en explorant diverses approches du texte traduit. Libre; beau et puissant; Et me voici soudain en train de refaire le monde éclate les catégories; formes et registres. Pris dans un tourbillon entre langues et sens; qui traduit invente son monde. Exercice de liberté; de folie; et quête de vérités; la traduction est tout ça à la fois.
Deux femmes. Une chambre. Hôtel Rafale. Une ville armée jusqu'aux dents. Plus tard, Rimouski, le fleuve tranquille, la naissance d'un projet entre une femme de lettres, une photographe et l'océanographe Occident DesRives. La mer. Ivresse du récit. Puis, la réalité vaille, les questions se multiplient, secouent les certitudes. Un temps double s'installe, couple mystérieux du réel et du virtuel. Qui de l'image ou des mots nous initiera désormais à la vérité des lieux, à la passion forte du futur?
Roman de vertige et d'exubérance, Baroque d'aube rappelle sur écran de ville et de nuit que, là où les visages de la fiction et les pensées se rencontrent, le monde fertile du désir recommence en nous comme une intuition.
C'est à l'invitation de Nicole Brossard que Louky Bersianik, Louise Cotnoir, Louise Dupré, Gail Scott et France Théoret se réunissent, tous les deux mois, autour de thèmes et d'enjeux de la pensée et de l'écriture féministe. Elles publieront, ensemble, un livre composé d'essais et de fictions. Nous sommes en 1988.
Les femmes de La théorie, un dimanche, chacune par le biais de son oeuvre à elle, mais ici toutes ensemble, ont marqué la littérature des femmes et la pensée féministe. La théorie, un dimanche est un incontournable, un classique.
Martine Delvaux / extraits de la préface
En 2013, Simon Dumas transposait dans Mélanie un personnage du Désert mauve, le grand roman de Nicole Brossard. Cette entreprise de « poétique intertextuelle » a été une étape marquante dans la relation entre les deux auteurs, qui s'est poursuivie pour la réalisation d'un scénario de film, puis d'une adaptation théâtrale créée en 2018.Géométries du Mauve Motel a en son coeur la correspondance entre Dumas et Brossard, plongée dans l'univers du Désert mauve, mais également, interrogation sur la nature même de la fiction, de l'adaptation, de la traduction, et sur l'autonomie des oeuvres et des personnages.
Le directeur de Moebius, Robert Giroux, s'est associé avec Les Cahiers du Sens (dirigés conjointement par les éditeurs du Nouvel Athanor Danny-Marc et Jean-Luc Maxence) pour présenter une anthologie regroupant 40 poètes québécois pour autant de poètes français, choisis parmi les incontournables de la poésie d'aujourd'hui. Tous ces poètes ont en commun d'avoir publié au moins un recueil depuis l'an 2000. Outre le privilège d'offrir un panorama de la poésie française et québécoise d'aujourd'hui, « Ouvrir le XXIe siècle » permet d'apprécier la cohabitation des voix, d'en mesurer la santé et les échos qu'elles provoquent sur les deux territoires. Des écritures s'appellent et se répondent en une sorte de jeu de reconnaissance; d'autres s'opposent radicalement, tant par le ton que par les contenus de prédilection.
Le numéro 142 de Les écrits passera à l'histoire comme le premier de deux volumes soulignant les 60 ans de la revue. Intitulés « Passage de témoins », chacun des volumes rassemblent vingt duos d'écrivains jeunes et moins jeunes témoignant de l'éternelle jeunesse d'une littérature qui a atteint, à l'instar de la revue, une grande maturité et un plein épanouissement à travers plus d'un demi-siècle d'épreuves et d'expériences qui n'ont cessé de la renforcer. Un passage de poètes, de romanciers et d'essayistes saisi au moment où le « bâton à message » que représente la parole-témoin passe de main en main ou de bouche en bouche pour assurer la transmission de la voix et du regard que la littérature consacre depuis toujours à notre monde et à son histoire.
L'édition printanière de la revue Lettres québécoises « femmes manifestes » donne à lire des textes à propos du pouvoir, des nouveaux territoires de création, de l'invisibilité, des abus, des violences, du féminisme, de la rédaction épicène, de l'engagement, de l'édition et, bien sûr, de la création. Le dossier propose une chorale de voix d'où émanent force et courage, fatigue et déchirures. Avec la participation de : Mélikah Abdelmoumen, Nicole Brossard, Lula Carballo, Martine Delvaux, Gabrielle Giasson-Dulude, Monique Juteau, Claudia Larochelle, Rosalie Lavoie, Valérie Lefebvre-Faucher, Lux, Stéphane Martelly, Catherine Morency, Virginia Pesemapeo Bordeleau, Erika Soucy, Olivia Tapiero, Geneviève Thibault, Suzanne Zaccour. Le cahier Création a été confié à trois créatrices : la poète Lorrie Jean-Louis, la romancière Annie-Claude Thériault et l'illustratrice Kim Renaud-Venne. Pour ce numéro spécial, « Jeunauteur » devient « Jeunautrices » et les textes sont signés par Caroline Allard, avec Pascal Girard aux illustrations. (source : Lettres québécoises)
Dans cette édition de la revue Les écrits, retrouvez Laurance Ouellet Tremblay, la nouvelle écrivaine en résidence, qui livre le premier de trois textes. Le Laboratoire de l'écrivaine et de l'écrivain, dirigé par France Mongeau s'articule, lui, autour du thème « Lire : l'autre ? » et regroupe les contributions de La Famille Plouffe, Martine Audet, Olga Duhamel-Noyer, Caroline Louisseize, Étienne Maillé et Rodney Saint-Éloi. Rassemblée par Ariane Brun del Re et Danielle Fournier, la Suite franco-ontarienne permet ensuite de découvrir une littérature francophone autre, forte de son histoire propre. Elle contient des textes d'Éric Charlebois, Andrée Lacelle, Paul Ruban et Véronique Sylvain. Puis, lisez les récits de Daniel Canty, Carole Massé, Sarah Gauthier et Bertrand Laverdure, un poème de Michèle Moisan, le théâtre d'Olivier Choinière et de Sarah Berthiaume, ainsi qu'un essai de Philippe Daniel-Clément. La couverture et les images du portfolio sont de l'artiste Élise Provencher. Son travail est présenté par Marie-Pier Bocquet. (source : Les écrits)