Autoportrait ou autofiction, la mise en scène de soi touche tous les arts et en déjoue les frontières. Bien que ce genre à part, souvent reçu avec un soupçon de mépris, précède l'ère numérique, existe-t-il un lien inédit entre processus de création et culture web ? Les réseaux sociaux ont-ils fait basculer la fiction dans le réel ? Le dossier #selfies du numéro estival de la revue JEU propose de mettre à jour notre regard sur le phénomène en accueillant un échantillon de je, joueurs et joueuses qui taquinent la frontière du vrai et du faux. Des moi multiples aux voix dissonantes, car #selfies est pluriel, sans majuscules, rhizomatique. À l'époque de la connectivité, la subjectivité se veut virale, son éclairage se fait politique. (source : JEU, revue de théâtre)
En 1995, internet n'existe pas, Jacques Parizeau lance sa fameuse phrase à la suite de la défaite référendaire et Lux Éditeur publie son premier ouvrage. C'est également l'année où le film culte La haine prend l'affiche et marquera les esprit avec sa réplique d'ouverture: «C'est l'histoire d'un homme qui tombe d'un immeuble de cinquante étages. Le mec, au fur et à mesure de sa chute, se répète sans cesse pour se rassurer: "Jusqu'ici tout va bien, jusqu'ici tout va bien." L'important, c'est pas la chute, c'est l'atterrissage.»
« À défaut de voir les crises s'éteindre, » écrit Nicholas Dawson à Stéphanie Roussel dans le liminaire du numéro spécial double Depuis la crise, « je me réjouis de les traverser avec toi. » Dans ce premier numéro 100% sur invitation depuis 2016, iels ont réuni pour penser notre désastre contemporain Sophie Bélair Clément, Katia Belkhodja, Rébecca Déraspe, Emanuella Feix, Cato Fortin, Sandrine Galand, Dalie Giroux, Kama La Mackerel, Marie-Ève Lacasse, Mishka Lavigne, Marie-Christine Lemieux-Couture, Laurence Olivier, Si Poirier et Ouanessa Younsi. (source: Moebius)