Joséphine Bacon, nomade de la toundra, nous fait parcourir, à la lumière du poème, des territoires inconnus. Gaston Miron, Saint-Denys Garneau et Paul
Chamberland ont nommé Terre Québec ; Joséphine Bacon élargit le pays en nous initiant à la toundra et aux douces chansons de l'infini. L'horizon est offert
avec tant de grâce et de naturel que nous lui sommes à jamais redevables de nous rappeler à l'essentiel : beauté, simplicité et volupté.
Avec Joséphine Bacon commence une nouvelle histoire de la poésie québécoise.
Prix des libraires 2019
Finaliste au Indigenous Voices Award 2019
Uiesh - Quelque part est un recueil bilingue français-innu aimum.
Quelque part, une aînée avance. Elle porte en elle Nutshimit, Terre des ancêtres. Une mémoire vive nomadise, épiant la ville, ce lieu indéfini. La parole agrandit le cercle de l'humanité. Joséphine Bacon fixe l'horizon, conte les silences et l'immensité du territoire.
Extrait de la préface:
Pour l'auteure
J'appartiens à la race des aînés. Je veux être poète de tradition orale, parler comme les Anciens, les vrais nomades. Je n'ai pas marché Nutshimit, la terre.
Ils me l'ont racontée. J'ai écouté mes origines. Ils m'ont baptisée d'eau, de lac pur. [...] Je me sens héritière de leurs paroles, de leurs récits, de leur nomadisme. Comme eux, j'ai marché la toundra, j'ai honoré le caribou.
Extrait:
Je n'ai pas la démarche féline
J'ai le dos des femmes ancêtres
Les jambes arquées
De celles qui ont portagé
De celles qui accouchent
En marchant
Apu tapue utshimashkueupaniuian pemuteiani
Anikashkau nishpishkun miam tshiashishkueu
Nuatshikaten
Miam ishkueu ka pakatat
Miam ishkueu ka peshuat auassa pemuteti
Notice bio:
Née en 1947, Joséphine Bacon est amérindienne, innue de Betsiamites. Poète et réalisatrice, elle vit à Montréal. Elle est l'auteure d'une oeuvre poétique d'une grande puissance saluée dans le monde entier.
Joséphine Bacon a publié chez Mémoire d'encrier son premier recueil Bâtons à message/Tshissinuatshitakana (2009) et a reçu le Prix des lecteurs du Marché de la poésie de Montréal en 2010 pour son poème « Dessine-moi l'arbre ». Toujours chez Mémoire d'encrier, elle a publié en collaboration avec José Acquelin Nous sommes tous des sauvages (2011) et Un thé dans la toundra/Nipishapui nete mushuat (2003), qui a été finaliste au Prix du Gouverneur général et au Grand Prix du livre de Montréal.
Cet ouvrage bilingue (français et innu-aimun) est une invitation au dialogue. Bâtons à message fait référence à un ensemble de repères qui permettent aux nomades de s'orienter à l'intérieur des terres et de retrouver leur voie/voix. Également poétique de la relation, l'ouvrage est fondé sur l'entraide, la solidarité et le partage, nécessaires à la survie du peuple innu. En écho revient la langue de Nutshimit, la langue de la terre, scandée par le tambour. Résonne ainsi l'histoire des Peuples premiers dans leur juste colère et leur lutte pour la dignité, pour le territoire et pour un vivre-ensemble. La poésie de Joséphine Bacon, simple et belle, est hommage au territoire, aux ancêtres et à la langue innu-aimun. Cette poésie-témoignage recoupe l'histoire dans ses zones les plus inédites. Une vision cosmogonique qui nous plonge dans l'intensité de la parole des aînés : l'itinéraire des porteurs de rêves et de visions, les horizons des femmes guides, le courage des hommes chasseurs, les enfants garants de la continuité du voyage et les arbres, infatigables témoins de la route.
"Je rêve d'un seul récit
qui dicterait sans faute
toute une vie vécue"
Joséphine Bacon
"L'avenir est un pays imprévisible
il n'aura pas la mémoire de nos limites"
José Acquelin
Pendant quatre ans, les écrivaines Joséphine Bacon et Laure Morali ont sillonné les dix communautés innues du Québec. Elles ont rencontré plus d'un millier d'enfants et de jeunes qu'elles ont accompagnés dans l'écriture. Nin auass o Moi l'enfant fait battre le coeur de la jeunesse de tout un peuple.
Anthologie bilingue innu-aimun - français
Dirigée par Joséphine Bacon et Laure Morali, et illustrée par Lydia Mestokosho-Paradis
En collaboration avec l'Institut Tshakapesh
Point de vue des créatrices
En innu-aimun, le mot « poésie » se dit Kashekau-aimun, ce qui signifie « parole de fierté », de cette fierté que peut éprouver un jeune chasseur, empli de joie, lorsqu'il a effectué avec succès sa première chasse. Un sentiment de fierté et de joie naîtra de cette grande aventure littéraire. Joséphine Bacon
Les enfants sont poètes. Nous avons réveillé la poésie qu'ils avaient déjà en eux et ils nous ont inondées de leur sagesse. Ce livre représente une remontée à la source. Laure Morali
Avec mon coeur d'enfant, j'ai essayé de voir les images que les jeunes ont voulu exprimer. C'est épuré, c'est abstrait. Je n'impose pas ma vision. Les enfants pourront reconnaître leur propre message dans mes dessins. Lydia Mestokosho-Paradis