Fruit d'une enquête fleuve, ce livre révèle les profondes transformations qui secouent le monde intellectuel français. Sans nier la réalité d'un milieu impitoyable où pleuvent les coups bas, il en montre aussi les aspects les plus vivants, collectifs et inventifs, dans ses marges comme en son centre, où s'inventent les pensées de demain.
Un climat crépusculaire domine la vie intellectuelle, polarisée par les figures parasitaires de la discussion publique, les bouffons médiatiques et les experts omnipotents. Catégorie centrale de notre histoire politique depuis la fin du XIXe siècle, l'intellectuel ne suscite plus une attente aussi vive que celle dont il fut longtemps l'objet. Désincarnés, mal identifiés, souvent égarés dans les limbes de leurs jargons, les penseurs subissent leur relégation dans les marges de la société.
Cet éloignement à l'égard des citoyens, combiné à la fragilisation de leur statut économique, n'est pourtant qu'un faux-semblant. Car au coeur de ce paysage spectral se déploie un nouvel élan porté par des générations d'intellectuels, moins charismatiques que leurs illustres aînés, mais inventifs, ouverts aux expérimentations théoriques, aux alliances avec d'autres sphères sociales, notamment les artistes et les militants.
Au fil d'une enquête dans ce " champ " intellectuel hexagonal fragmenté, peuplé de chercheurs, de lieux de débats, d'espaces de rencontres où s'imbriquent des enjeux théoriques et des questions sociales et politiques urgentes, Jean-Marie Durand dresse une cartographie renouvelée du monde de la pensée. Un monde animé par des auteurs qui préfigurent un modèle inédit de l'intellectuel au XXIe siècle. Un Homo Intellectus mobile, mondialisé, réencastré dans la société. L'intellectuel est mort, vive l'intellectuel !
Apparus vers le XIe siècle et disparus en 1789, les prévôts de Paris, en charge du maintien de l'ordre public, de la sécurité du roi et exerçant de hautes tâches administratives, ont joué un rôle considérable dans l'histoire de la capitale, payant de leur liberté voire de leur vie les conséquences d'événements qui ne leur étaient pas toujours imputables...
En 1977, le monde est entré dans une nouvelle ère, celle de l'inquiétude. Tu n'as rien vu en 1977. Rien. Qu'y avait-il d'ailleurs à voir, à saisir, à comprendre ? Le monde occidental était plus ou moins en paix, la guerre froide figeait les positions belliqueuses, pas de chômage de masse, une extrême droite somnolente, la jeunesse profitait encore de l'appel d'air de 68... Tout semblait calme et tranquille. En apparence. Cette année-là pourtant se joue quelque chose d'essentiel : le début de la chute. Le punk, Apple, les " nouveaux philosophes ", Star Wars, Beaubourg, Téléfoot et la bande à Baader. Tout s'y invente, tout s'y déploie, tout s'y transforme, du sentiment de vacuité à l'ivresse du spectacle et de la technique,de la mélancolie postmoderne au triomphe de l'idéologie néolibérale, du deuil d'un avenir radieux à la globalisation des normes. De sorte que 1977 peut être considérée comme la scène primitive de notre époque actuelle. Une année zéro. L'origine de la faille dont nous éprouvons aujourd'hui les secousses. L'année d'une bifurcation vers un monde brutal dans lequel nous nous agitons encore.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Conakry, Guinée, dans les années soixante. Un guide de chasse attend à l'aéroport l'avion de UTA pour réceptionner un couple apparemment normal pour un safari apparemment sans histoire. Contrairement aux apparences, le guide n'est pas un guide normal et le couple cache un secret. Il faut savoir que l'Afrique remodèle souvent les destins, surtout ceux des étrangers. Sur ce continent, la sorcellerie est toujours présente et les choses peuvent ne pas se dérouler comme prévu. Il y a aussi l'amour imprévisible qui peut frapper comme la foudre... L'Afrique est une terre magique et fascinante pour ceux qui la connaissent... Cette fiction a été imaginée à partir d'un fait réel et certains des personnages mis en scène vivent encore.
Depuis que Miles Davis a annoncé sa naissance à la fin des années 1950 dans son album Birth of the Cool, le cool flotte parmi nous, comme un horizon, une tentation, une respiration. On l'emploie à tort et à travers : " On se voit demain soir ? Cool. " " Elles sont cool, tes baskets ! " Chaque semaine, des " Mister Cool " émergent des circuits de la pop culture, héros fabriqués d'un monde attiré par le beau, le fun, le frais, le sexy, le calme, le détaché, le glamour... Le mot glisse dans nos mains comme il fond dans nos bouches. Mais à travers lui, nous disons ce à quoi nous tenons le plus : une vie lavée du tragique, libérée des conflits inutiles, attentive aux mouvements du siècle. Car plus que le mot fétiche d'une société marchande, le cool a la beauté secrète d'une allure de vie, d'une manière d'exister, décentré, au coeur du monde.Jean-Marie Durand signe la première histoire du cool, un panorama pop-culturel érudit et pourtant si cool.
Alors que nous manquons aujourd'hui de repères, Tristan Garcia tente de nous en livrer quelques-uns, essentiels, singuliers, iconoclastes, grâce auxquels la possibilité d'une utopie nouvelle se dessine. Attaché à l'idée métaphysique qu'il « faut laisser être et rendre puissant », l'auteur se refuse à la fois de décrire simplement le réel (dire ce qui est) et de suggérer une prescription (dire ce qu'il devrait y avoir). Son geste d'écriture, sous de multiples formes (essai, roman, écrits sur l'art...), tente plutôt d'opérer une transcription de ce réel, tout en essayant de reformuler les catégories de la pensée. L'ambition immense de son oeuvre tend, en creux, à nous aider à transformer nos conditions d'existence. Son attention égale à ce qui finit et à ce qui commence, aux crépuscules et aux aurores, nourrit une pensée extrêmement riche, qui dans sa singularité même, occupe le centre de la vie intellectuelle contemporaine.
« J'ai vécu longtemps avec tous ceux à qui on met les bonnets d'âne et j'ai assisté à leur massacre. Quelles qualités avais-je qu'ils n'avaient pas? J'étais douée, me direz-vous? Je n'en crois pas un mot, mais peu importe au fond, car si c'était un don, il n'y aurait là aucun mérite.» Au fil des mots et des souvenirs, la philosophe Chantal Jaquet nous livre le lien entre tous ses travaux : la question du passage, au coeur de son parcours de transclasse, concept qu'elle a elle-même forgé. Dans un exercice de retour sur soi, elle met au clair ce qui dans la philosophie l'a sauvée d'une enfance douloureuse, marquée par une grande pauvreté, et qui l'anime encore aujourd'hui: une disruption dans la pensée ordinaire, qui invite à élargir le présent pour mieux lui résister. Soucieuse de communiquer son amour du juste - de la justice et de la justesse, elle livre ici une réflexion magistrale, à la croisée de l'intime et du social, sur l'art de penser et l'art de se révolter.
Se plaçant du côté des femmes depuis ses premiers travaux universitaires à la fin des années 1990, Christine Bard déploie une oeuvre foisonnante renouvelant les modes de connaissance sur l'histoire des femmes, en écrivant par exemple le Dictionnaire des féministes, aujourd'hui reconnu, mais en s'attachant aussi à des objets inédits, comme les antiféminismes, les garçonnes, les travesties, l'histoire du vêtement, tels le pantalon ou la jupe. L'auteur s'attarde sur la corrélation entre la féminisation de l'histoire et l'histoire des femmes, sur les articulations entre savoir et engagement, sur l'utilité sociale de l'activité d'historienne. Elle revient aussi sur le moment contemporain du féminisme et sur les enjeux et les polémiques qui le traversent, depuis le mouvement de libération de la parole de #metoo, tout en rappelant tout ce qui l'a précédé : des décennies d'actions et de pensées féministes, trop souvent ignorées. Pour mieux éclairer la puissance de ses propres travaux de recherche, Christine Bard se livre enfin à un exercice de généalogie personnelle, en revisitant son passé intime et tout ce qui l'a poussée sur ces chemins du féminisme. Une manière d'inscrire une trajectoire personnelle dans un mouvement collectif.
Disruptif, le Christ ? Quand la gouvernance rencontre Jésus, c'est évidemment pour détruire l'ancien temple. Un exercice d'interprétation biblique au service de la réforme du leadership dans tous les domaines de la vie humaine. Étonnant, passionnant, instructif! Une autre organisation humaine qui déboucherait sur une nouvelle manière de gouverner ? C'est possible. Mais prendre appui sur l'Évangile pour l'inventer, c'est carrément osé ! À cette aventure nous convie Marie-Laure Durand, qui n'entend pas nous livrer un ouvrage de plus sur l'agir, mais une réflexion à visage humain, sur ce que signifie l'autorité.
Avec la parabole évangélique des invités au festin comme point de repère, elle nous pousse à interroger nos représentations du pouvoir. Elle vient bousculer nos évidences, déconstruire nos représentations et nos modes de fonctionnement. Elle nous prouve, si nous n'en étions pas déjà convaincus, l'actualité toujours brûlante du texte biblique dans nos rapports sociaux.
Forte de sa connaissance en théologie et en philosophie, Marie-Laure Durand nous apprend à penser différemment notre vie collective.
Une approche révolutionnaire de la gouvernance.
Laisse-moi deviner : ce livre, tu ne l'as pas acheté. On te l'a offert pour ta profession de foi ou ta confirmation, ou à une autre occasion. Et tu te demandes peut-être ce que tu vas en faire. La réponse est simple : tu vas le lire ! Parce qu'il a été éc
Dans le cadre de la collection du centenaire des Puf, ouverte à des récits de vie et des savoirs de chercheurs, penseurs et écrivains voués à esquisser des horizons et ouvrir des voies d'espérance pour l'avenir, le romancier et essayiste Philippe Forest revient sur son oeuvre traversée par l'idée de deuil, l'expérience de la perte et la question de la survie. « J'écris pour recevoir du monde une réponse à la question que je lui pose et qui est identique à celle que, tous, écrivains ou pas, sous une forme ou sous une autre, nous lui adressons. », confie-t-il dans une conversation habitée par les souvenirs de jeunesse, par l'intérêt pour les avant-gardes, par une certaine conception de la littérature et de l'éthique politique. Au fil de l'entretien, l'écrivain met à nu tout ce qui l'anime et l'habite dans le fait d'écrire, de lire, de croire en la littérature, qui même si elle ne sauve de rien, porte sur les choses essentielles de la vie, de l'amour, de la mort. Pour lui, la littérature n'est pas là pour réparer la réalité mais pour porter témoignage de la part d'irréparable, d'irrémédiable que comporte l'existence.
Les apparitions de Fatima, leur message et leurs trois secrets ! Que n'a-t-on pas écrit à leur sujet ? Tous s'en donnent à coeur joie et les thèses les plus folles circulent, aussi rapides et incontrôlables que le soleil qui danse dans le ciel du Portugal
Qu'est-ce que nous apprend sur nous-mêmes ce que Jésus et celles ou ceux avec lesquels il échange apprennent sur eux-mêmes ? En quoi la rencontre est-elle le moteur de nos vies, de nos ouvertures et de nos fermetures au salut ? C'est la relation qui nous révèle et la conversation qui nous convertit. Un magnifique éloge à deux voix du face-à-face.
Toujours en chemin, Jésus de Nazareth est maître dans l'art de faire advenir les autres à une nouvelle stature comme sujet. Tandis que certains résistent et s'immobilisent, d'autres émergent et s'élancent. Jésus lui-même naît, marche et devient. Joseph ou Hérode, la Cananéenne, les fils de Zébédée et leur mère, la femme au parfum, Jésus en prière, les deux Marie et les Onze en mission... ces figures sont interrogées sous l'angle des déplacements et des renversements. À partir du texte de l'évangile selon Matthieu, les auteurs proposent une conversation stimulante entre exégèse et théologie.
Jeune romancière et musicienne, engagée dans son époque à travers l'art de la scène et les livres, Blandine Rinkel revient ici sur le sens de l'écriture : se rapprocher des autres, rendre la vie plus désirable. Évoquant aussi son parcours, son enfance, ses lectures fétiche, oscillant entre le roman et les sciences humaines, elle déploie une curiosité infinie pour le monde. Elle tente d'y définir sa place. Sa maturité réflexive, associée à sa jeunesse, en fait un témoignage fort et sensible sur la manière dont une personne de 30 ans affronte de nos jours la vie. Pour elle, ce qui importe aujourd'hui, c'est d'oser se laisser déborder par ses affects, ses joies, ses inquiétudes. Elle ne partage pas la passion de l'époque pour le pire et le manque d'empathie général. Plus qu'une leçon de sagesse, elle livre ici une leçon de vie, roborative et stimulante. La voix d'une génération qui a connu la disparition des oiseaux, la raréfaction du silence et la pollution de l'air. Une promesse d'énergie.
Il n'y a pas que Lourdes ! Il y a aussi Pontmain, en Mayenne, haut lieu de pèlerinage marial. Une redécouverte de la France des dévotions qui accomplit un formidable retour.
Pontmain, 17 janvier 1871. Dans le ciel d'hiver, la Vierge Marie apparaît à quelques enfants. La belle Dame leur dévoile un bref message sur la nécessité de la prière et de la rencontre avec son fils.
Cent cinquante ans plus tard, le frère Louis-Marie Ariño-Durand nous livre une interprétation nouvelle de cette apparition et nous invite à aborder cet anniversaire sous des angles inattendus. Car l'actualité du message de Pontmain, dans sa grande simplicité, ne fait plus aucun doute, et sa portée à faire découvrir ou à redécouvrir nous touche au coeur.
Voici, par l'un des plus grands spécialistes, le livre de référence sur ce sanctuaire marial du bocage mayennais.
La prière du rosaire, si ancienne et si nouvelle à la fois, a ses féroces détracteurs ainsi que ses ardents défenseurs. Tous ont un avis sur le rosaire, qu'il s'agisse de le jeter aux oubliettes ou d'en chanter les louanges. Cet ouvrage est l'occasion de
Démons et fantômes, gui , comptent parmi les figures les plus marquantes de la culture chinoise, et continuent de hanter encore de nos jours la société de la Chine et de ses voisins. Dans le premier volume de notre recueil fantomatique, nous avons essayé de préciser les contours des êtres qui, en Asie orientale, se rapprochent le plus de nos « fantômes » et autres « ghosts », avant de nous tourner vers l'analyse d'oeuvres littéraires du passé qui les font apparaître. Avec ce second volume de Fantômes dans l'Extrême-Orient d'hier et d'aujourd'hui, le lecteur trouvera les articles traitant du problème fantomatique aux époques modernes et contemporaines. Les contributions mettent l'accent sur le phénomène spectral dans la littérature et les arts (roman, cinéma, arts graphiques) s'essayant à définir ce que l'on pourrait qualifier d'esthétique de la fantasmagorie dans l'Extrême-Orient d'hier et d'aujourd'hui.
Marquée du sceau du secret, la cryptologie n'est devenue que récemment une discipline académique, installée au coeur des mathématiques. Au carrefour entre science, industrie et société, elle envahit de nombreux secteurs de la communication sociale : carte bancaire, téléphone mobile, commerce en ligne... Elle souligne la mutation de la problématique de la sécurité des messages vers celle de la sécurité des systèmes de communication. Historiens, acteurs opérationnels et chercheurs interrogent les conditions et les conséquences de ces mutations.
Démons et fantômes, gui , comptent parmi les figures les plus marquantes de la culture chinoise, et continuent de hanter encore de nos jours la société de la Chine et de ses voisins. En faisant appel aux taxinomies bouddhiques médiévales, aux livres de morale pré-modernes, aux débats philosophiques chinois ou japonais, comme aux oeuvres littéraires ou aux enquêtes de terrain, ce premier volume de Fantômes dans l'Extrême-Orient d'hier et d'aujourd'hui essaye de préciser les contours des êtres qui, en Asie orientale, se rapprochent le plus de nos « fantômes » et autres « ghosts ».
Avant d'obtenir de Pharaon la libération du peuple d'Israël, maintenu en esclavage, dix fléaux s'abattent sur l'Égypte. Qui est responsable de ces catastrophes loin d'être naturelles : Dieu ou le Pharaon ? Ce livre est d'abord une enquête pour comprendre ce qui se joue dans ces différents `coups' portés par Dieu. Face aux questions que pose le texte, l'auteur a interrogé la tradition orale juive, le Targum et Rashi notamment.
Un livre que le lecteur ne quitte pas sans s'interroger sur ses représentations de Dieu, ce qu'il est pour lui, comment il imagine sa présence, l'idée qu'il se fait de son intervention possible dans la vie de tous les jours.
L'analogie évoque plus souvent les figures de style ou les formes prélogiques de la pensée que la rigueur déductive du discours scientifique. L'ambiguïté dont elle est porteuse renvoie à la polysémie de la langue naturelle, et à une subjectivité dont la science cherche à se démarquer, tant elle aspire à constituer un langage universel. Pourtant, l'analogie intervient souvent dans les travaux de science, où elle "donne à voir" certains résultats théoriques sans recourir à une formalisation trop spécialisée.
L'originalité de cette étude critique réside dans la conjugaison d'un travail sur la genèse du texte et une approche onomastique. Un décodage subtil fait la lumière sur la modernité du Terrain Bouchaballe de Max Jacob, publié en 1923 et met en évidence la délectation de l'onomaturge pour le nom propre réel et fictif dans un système de nomination riche en potentialités esthétiques.