Tout ce que la Révolution française a apporté à la science.
L'invention du mètre, la création du cadastre et des départements, le développement des statistiques ou de la chimie moderne, l'éducation des sourds, mais aussi l'ouverture du Muséum d'histoire naturelle ou encore la fondation de l'École polytechnique... Durant la Révolution française, la science a fait des pas de géant.
Si le tribunal révolutionnaire a pu considérer que « la République n'a pas besoin de savants », Jean-Luc Chappey, en nous emmenant sur les traces de Condorcet, de Lavoisier et des grands scientifiques de l'époque, nous montre que, sans eux, rien n'aurait été possible.
Il a fallu faire la guerre et inventer de nouvelles armes, dresser l'inventaire des richesses de la France (les plantes, les livres, les oeuvres d'art...) et notamment celles saisies aux nobles ou au clergé, recenser la population pour mieux la connaître afin de repenser son éducation, se donner les moyens de forger un homme nouveau... Pour toutes ces tâches, les savants furent en première ligne.
Classer, informer, réglementer, combattre, soigner, voyager : les scientifiques, au lendemain de la Révolution, ont à la fois oeuvré à la construction politique et sociale de la France et légué au monde des avancées qui traverseront les siècles.
Jean-Luc Chappey est professeur d'histoire des sciences à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses recherches portent sur l'histoire politique, sociale et culturelle des savoirs aux XVIIIe et XIXe siècles, avec une attention privilégiée portée à la période de la Révolution française.
Victor, l'enfant sauvage capturé dans les forêts d'Aveyron en 1799, a suscité l'intense curiosité de ses contemporains. François Truffaut en a tiré un film célèbre, faisant du face-à-face entre Victor et son précepteur, Itard, une scène fondatrice de toute situation pédagogique. Aujourd'hui encore, son histoire fascine.
Mais la légende a trop souvent fait disparaître le contexte de sa découverte. Renouant les fils d'une histoire politique et sociale, Jean-Luc Chappey en livre un récit exemplaire. Il restitue ainsi le choc qu'elle produisit dans une société bouleversée par la Révolution française mais convaincue des progrès de la civilisation face à la sauvagerie. L'histoire de l'enfant sauvage, depuis son succès public jusqu'à sa fin misérable et obscure, révèle une page d'histoire, le passage de la République à l'Empire, et l'abandon des idéaux de progrès que les savants avaient su, un temps, incarner.
Jean-Luc Chappey est maître de conférences à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, auteur de plusieurs ouvrages sur la Révolution et l'Empire, en particulier La Société des observateurs de l'homme (1799-1804). Des anthropologues au temps de Bonaparte (Paris, Société des Études robespierristes, 2002).
De la fin du XVIIe au début du XIXe siècle s'étend l'âge des dictionnaires marqué par le succès éditorial de genres particuliers et la formalisation d'une pensée classificatoire qui tend à prendre pour objets tous les éléments du réel. Les dictionnaires et les listes s'imposent dès lors comme de nouveaux supports de lecture du monde politique, social ou culturel, un phénomène auquel semble faire écho aujourd'hui le succès de Wikipédia. Or, sous des formes les plus diverses, la mise en liste des hommes, au même titre que celle des plantes ou des animaux, a constitué un événement majeur entre le XVIIIe et le XIXe siècle, soulevant des questions qui résonnent encore aujourd'hui. Des dictionnaires historiques aux nombreuses listes de noms qui envahissent l'espace public, il s'agit toujours d'opérations de qualification et de disqualification, de réputation ou de stigmatisation. La période révolutionnaire offre un laboratoire d'observation privilégié pour saisir les effets de ces listes qui servent autant à inclure les citoyens qu'à exclure les ennemis, en un monde où les repères traditionnels liés à la naissance et aux privilèges naturels ont volé en éclats. L'analyse des conditions de la prise de contrôle de ces listes, l'étude des modalités à partir desquelles se construit l'autorité sur l'écriture des notices biographiques, proposent ainsi des clés qui rendent possible l'étude des dynamiques politiques, sociales et intellectuelles qui se jouent dans et par le biais de véritables guerres de dictionnaires et batailles de noms.Du Grand dictionnaire de Moréri où s'établit la réputation nobiliaire à la fin du XVIIe siècle à l'entreprise de remise en ordre menée par les rédacteurs de la Biographie universelle ancienne et moderne au début du XIXe siècle où se fonde l'ordre bourgeois , cet ouvrage se propose d'interroger les effets de ces productions, trop souvent canonisées, en les replaçant dans leur contexte de production tout en mettant au jour les intérêts de leurs auteurs. Souvent méconnus, ces « faiseurs » de dictionnaires ou de listes constituent les objets centraux de cette analyse. Ces ouvrages tentent en effet d'imposer un ordre biographique à partir duquel se fixent les positions, les statuts et les réputations. On comprend dès lors que créer du désordre en falsifiant, travestissant ou en jouant sur son nom, peut constituer, avec l'avènement de l'individu-citoyen, à l'heure de la genèse et de l'extension de la sphère publique, un moyen de défendre l'intégrité, de plus en plus menacée par l'émergence d'une véritable biocratie, de son propre récit biographique. À l'heure de Wikipédia, cette archéologie du Who's Who de la société révolutionnée s'impose comme une réflexion politique et critique sur les systèmes de reconnaissance des individus en profondes mutations.
Les quelque 100 cartes et infographies aident à comprendre une période charnière de l'histoire de France et de l'Europe, depuis la construction de l'Empire jusqu'à son effondrement.
o Une analyse fine et contrastée du projet politique de Napoléon, officiellement inspiré des Lumières mais bâti sur la conquête et le contrôle autoritaire des populations.
o Les dynamiques démographiques, sociales, économiques et culturelles : un état des lieux des grands bouleversements de l'époque.
o Un héritage pérenne : création du Code civil, développement des voies de communication, réformes de l'administration, modernisation des villes, essor de Paris en capitale impériale...
Plus de deux siècles après la chute de l'Empire, cet atlas dresse le juste portrait d'une époque, au plus près des populations.