Les différents aspects de l'oeuvre de Marcel Mariën (1920-1993) - membre du groupe surréaliste de Bruxelles, passeur entre le surréalisme de Belgique (dont il fut le premier historien) et la génération d'artistes belges contemporains active à partir des années 1970, poète, créateur d'images, éditeur, théoricien et activiste politique, complice de René Magritte et de Guy Debord.
Marcel Mariën n'est guère connu hors de Belgique, où il passe - ce qui ne vaut guère mieux - pour l'un des « seconds couteaux » d'un mouvement, le surréalisme, depuis longtemps digéré par l'histoire et le marché de l'art. Pourtant, à mettre de côté ce qu'on croit savoir du surréalisme en question, et les hiérarchies qui ont cours dans une histoire de l'art trop souvent soucieuse d'édifier - et de vendre - des monuments, ce qu'on découvre ne manque pas d'intérêt. Poète, collagiste, créateur d'assemblages, éditeur, photographe, cinéaste, penseur politique, moraliste surtout, de ceux qui pourfendent toute forme d'illusion, Marcel Mariën est l'auteur d'une oeuvre dont on ne sait exactement dans quelle mesure il convient de la qualifier d'artistique, mais qui peut toujours - et c'est bien là ce qu'il voulait - produire quelqu'effet : perturber le cours normal, trop normal, des pensées, des sentiments, de la vie.
Apparue dans le contexte des années 50 et 60, l'oeuvre de Debord s'est efforcée d'achever le projet à la fois artistique, éthique et politique porté par le dadaïsme et le surréalisme dans la première moitié du XXe siècle : jusqu'à affirmer la nécessité pour l'art de se supprimer en tant que tel, pour mieux se réaliser dans la vie et comme vie. Les différents articles qui composent ce recueil entendent revenir sur quelques-unes des principales expériences, ou quelques-uns des principaux concepts mis en jeu pour cela : situations, dérives, détournements. On les examinera dans leur systématicité, leur complexité voire leur ambiguïté ; on s'interrogera sur leur devenir, après le reflux y compris des mouvements révolutionnaires dans les années 70, ainsi que sur celui du programme de dépassement de l'art dont ils procédèrent. Comme autant de manières d'en questionner l'intérêt aujourd'hui encore, pour penser et agir un projet émancipateur.
Qu'est-ce qu'être contemporain ? Être déphasé par rapport au donné du présent ; savoir qu'il est construit, autrement dit déconstructible et reconstructible : se le réapproprier en tant qu'il est Histoire. Au croisement de l'art et du politique, la collection « Perspectives inactuelles » propose par des reprises historiques et philosophiques précises d'y contribuer.
Que reste-t-il aujourd'hui d'Isidore Isou (1925-2007) ? Un nom dans la rumeur de l'histoire de l'art, et celui du mouvement dont il fut le fondateur en 1946 : le lettrisme. Un film manifeste aux images déconnectées de la bande-son et grattées : Traité de bave et d'éternité (1951). Un vocabulaire étrange, qui l'expose à un possible hermétisme. Une mauvaise réputation, de querelle et de prétention. Ce livre propose d'y regarder de plus près. Sans prétendre à l'exhaustivité face à une oeuvre vaste et complexe, il examine quelques notions et inventions décisives (poésie à lettres, métagraphie, hypergraphie, art infinitésimal, art super-temporel, etc.), évoque des contextes et des sources, trace quelques parallèles et perspectives, pour essayer de restituer dans sa cohérence propre et à sa place dans l'Histoire, une vision singulière de l'homme et de la création.
Qu'est-ce qu'être contemporain ? Être déphasé par rapport au donné du présent ; savoir qu'il est construit, autrement dit déconstructible et reconstructible : se le réapproprier en tant qu'il est Histoire. Au croisement de l'art et du politique, la collection « Perspectives inactuelles » propose par des reprises historiques et philosophiques précises d'y contribuer.
Une idée reçue en vogue aujourd'hui : l'art et la culture seraient des choses bonnes en soi. L'ouvrage attaque ces deux valeurs et propose l'hypothèse qu'elles relèveraient d'une idéologie au sens marxiste du terme. L'objectif est de réenvisager les deux notions comme deux objets historiques et idéologiques que traversent parfois des intérêts communs, parfois antagonistes.