"Ce que signifie être économiste" - George Akerlof, prix Nobel d'économie.
Au lendemain de la crise financière et de la « Grande Récession », la science économique semble n'avoir de science que le nom.
Dans cet ouvrage piquant et composé de main de maître, Dani Rodrik examine, en éminent critique du dedans, la science économique dans ses moments de performance comme d'impuissance.
Il soutient que la science économique peut se révéler un outil efficace pour améliorer le monde - mais seulement si les économistes abandonnent les théories universelles et s'attachent à bien comprendre le contexte.
Le propos du livre est de démontrer que les modèles mathématiques tant vilipendés de la discipline constituent sa véritable force, les outils qui en font une science. Trop souvent, cependant, les économistes prennent un modèle pour la panacée. Or des situations différentes exigent des modèles différents. Qu'il s'agisse de la croissance des inégalités au niveau mondial, des conséquences du libre-échange ou du déficit budgétaire, Rodrik explique comment l'utilisation des modèles adéquats peut procurer de nouvelles et précieuses perspectives sur la réalité sociale et la politique officielle.
À la fois critique vigoureuse de la discipline et plaidoyer en sa faveur, ce livre montre la voie d'une science plus humble, mais plus efficace.
Maniant avec dextérité les tensions entre mondialisation, souveraineté nationale et démocratie, cet ouvrage incarne un commentaire indispensable sur l'économie mondiale contemporaine et ses dilemmes, et offre un cadre visionnaire au moment crucial où nous en avons le plus besoin.
Il n'y a pas si longtemps, l'État-nation semblait être à l'agonie, voué par les forces de la mondialisation et de la technologie à ne plus avoir de raison d'être. Il fait à présent un retour en force, mû par une lame de fond populiste qui déferle sur le monde.
Dani Rodrik, critique véhément de la mondialisation économique portée à l'excès, dépasse la réaction violente du populisme et propose une explication plus réfléchie des raisons pour lesquelles l'obsession hyper-mondialiste des élites et des technocrates a entravé les nations dans la réalisation d'objectifs économiques et sociaux légitimes à l'intérieur de leurs frontières : prospérité économique, stabilité financière et équité.
Rodrik prend à partie les grands prêtres de la mondialisation, non pour avoir privilégié la science économique au détriment d'autres valeurs, mais pour s'être livrés à de la mauvaise science économique et avoir ignoré les nuances propres à la discipline qui auraient dû inspirer la prudence. Il plaide pour une économie mondiale pluraliste où les États-nations conservent suffisamment d'autonomie pour élaborer leur propre contrat social et développer des stratégies économiques à la mesure de leurs besoins.
Au lieu de réclamer des frontières fermées et de défendre le protectionnisme, il montre comment nous pouvons restaurer un équilibre raisonnable entre gouvernance nationale et gouvernance mondiale et trace une voie d'avenir en proposant des moyens novateurs pour réconcilier les actuelles tendances inégalitaires de l'économie et des technologies avec la démocratie et l'inclusion sociale.