" Par un beau midi de début d'été, le 28 juin 2012, j'ai émergé d'une sieste pour découvrir que le côté gauche de mon corps était paralysé et que toute la partie gauche du monde avait disparu. Au cours des dernières années, j'ai souvent raconté les épisodes marquants ayant précédé et suivi mon AVC - les questions des amis, les échanges d'histoires avec des camarades d'hôpital m'amènent à évoquer des détails qui semblent les faire sourire et réfléchir. Écrivain, je me suis exposé à la question : "Pourquoi tu ne fais pas un livre de tout ça... ?' Ce récit s'est construit au coup par coup, fragments détachés au flot du temps et qui évoquent l'histoire d'un "coup' - je reprends le mot anglais de stroke qui me plaît plus que le froid et technique acronyme AVC. Le coup, c'est ce que tu prends sur la tronche, c'est aussi le coup d'État à la suite duquel le régime s'effondre... Nul besoin de lire ces fruits de mon écervellement dans l'ordre où ils sont présentés ; on peut les lire comme je les ai cueillis, faisant confiance au grand blagueur céleste pour que chacun s'y perde et s'y retrouve... "Victime d'un AVC massif en 2012, Antoine Audouard a eu la chance de s'en sortir et de reprendre le fil de son existence. Dans ce livre, il raconte avec liberté et humour la " partie gratuite " qui lui a été offerte. Son récit est de ceux qui nous aident à ressentir tout le sel et la beauté de la vie.
C'est l'histoire de ce qui se transmet, de pères en fils. De ces rendez-vous toujours pris et toujours reportés.
" Mon père attaqua la rédaction de son Rendez-vous avec l'angoisse confiante d'un écrivain décidé à donner le meilleur. Je lui demandais régulièrement des nouvelles du manuscrit, ni trop pour ne pas le persécuter, ni pas assez pour qu'il ne se sente pas abandonné. De fin de semaine en fin de mois, de fin de trimestre en fin d'année, au fil d'enchères devenues folles, je vis bientôt que je n'aurais jamais ce manuscrit, qu'il ne l'achèverait jamais sans jamais cesser de l'écrire ou, à défaut, d'imaginer le beau livre que ce serait. Il y eut des soirs, il y eut des matins. Il y eut un automne, un hiver. Je me souviens de lui, à Noël, assis à côté de moi, une main posée sur ma cuisse, main que je voyais pour la première fois décharnée, tavelée, craquelée de ridules, et qui disait en souriant : "J'ai cru que je ne le verrais pas, ce Noël. Et voilà, j'y suis. Je commence à croire que je verrai l'été prochain. Je ferais un centenaire tout à fait acceptable." " C'est l'histoire de ce qui se transmet, de pères en fils. De ces rendez-vous toujours pris et toujours reportés.
Roman d'apprentissage, roman des illusions, des déceptions, Changer la vie est porté par une allégresse d'écriture nourrie par sa bande-son : un medley de titres rock impeccablement enchaînés, qui communiquent au lecteur son énergie et son joyeux goût de vivre.
" Le livre touchera tous ceux qui ont eu vingt ans. Le roman se lit et s'écoute tant André est bercé par la musique... Avec sa tendresse emplie d'autodérision, Audouard n'a pas écrit le roman de la déception... Bien au contraire, il a pris toute cette jeunesse perdue, ces illusions avec la joie et le sourire. Et, du coup, nous aussi. " - Le Figaro Littéraire, Mohammed Aïssaoui
" Un roman d'apprentissage qui fait briller les illusions de la jeunesse et les déceptions de la vie. Un roman écrit avec plein de musiques dans la tête. " - France Culture, Un autre jour est possible
" Ça déborde des marges, c'est drôle et c'est bon. " - Le Journal du Dimanche
" Ce roman raconte magnifiquement le New-York des années 80 (...) avec une plume toujours aussi gracieuse. . . Tout est frénétique dans ce roman d'apprentissage : la jeunesse, la musique et l'amour. " - RTS - 1a 1ère (Suisse)
1981. Les murs de Paris se couvrent des affiches du candidat Mitterrand, avec le slogan socialiste " Changer la vie ". André et son ami François ont une vingtaine d'années. Par tempérament, fidélité ou rébellion, ils participent à la grande fête du 10 mai.
L'occasion leur étant donnée de passer l'été à New York, les deux amis s'y précipitent, persuadés de croiser Bob Dylan dans le Village ou de rencontrer Lou Reed au Max's Kansas City. Tandis que François s'éclipse dans les recoins de la scène gay new yorkaise, André, guidé par la jolie Giulia et par son employeur Logan, gauchiste devenu patron d'une maison d'édition marginale découvre le rythme frénétique de la " ville qui ne dort jamais "...
Roman d'apprentissage, roman des illusions, des déceptions,
Changer la vie est porté par une allégresse d'écriture nourrie par sa bande-son : un
medley de titres rock impeccablement enchaînés, qui communiquent au lecteur son énergie et son joyeux goût de vivre.
Changer la vie est le douzième livre d'Antoine Audouard, dont le roman
Adieu mon unique (Coll. Blanche 2000, " Folio " n°3675) a été traduit dans quatorze langues.
" Une PME en difficulté, des salariés qui s'angoissent pour leur avenir, un nouveau PDG qui arrive, un groupe acharné à rétablir des profits ; pour mettre en scène cette réalité sociale tragique et banale, et faire entendre les voix de tous ses acteurs, des plus hauts placés aux "gens sans importance" qui en sont les victimes, j'ai choisi la chanson de geste - la plus ancienne forme narrative de notre langue. Elle s'est imposée par sa souplesse et par la liberté qu'elle me donnait de me déplacer à travers toutes les couches du français - des plus archaïques aux plus modernes, des chants de trouvères aux slams. Dans cette geste il est question de sujets sérieux - licenciements, harcèlement sexuel - et le champ de la bataille annoncée (ce qu'on appelait la rencontre des hommes dans le fracas des armes et le jaillissement vermeil du sang) est un comité d'entreprise. L'excès y passe, le grotesque, le pathétique ; j'en garde les rires avec un fond de larmes. "Antoine Audouard
On raconte que, dans tous les pays méditerranéens, il est un usage chez les apiculteurs : lorsque l'ancien apiculteur meurt, le premier acte de son successeur est de se rendre au milieu des ruches et, là, de dire : « Abeilles, vous avez changé de maître. » Les abeilles de ce livre sont les enfants d'un village du Midi. Ils s'appellent André, Gatita, Léo, Marguerite, Mireille de là-haut et Camille de la Haute Tension. Leurs maîtres, sans doute, étaient le vent, la lumière, les bruits dans la colline. Les histoires qu'ils se racontent, et celles qu'ils vivent se ressemblent, ce sont des légendes douces, où l'eau se mêle à la pierre. Ils naissent. Ils ont des pouvoirs extraordinaires. S'ils apprennent la solitude, ce n'est pas de leur faute. Autour d'eux, le monde change, les chiens, les femmes, les paysages qu'ils connaissaient disparaissent. Leurs corps et leurs jeux ne sont plus les mêmes. Une voix se lève en eux et leur murmure que le temps vient où ils ne seront plus ce qu'ils ont été - une voix leur dit, sans colère, sans tristesse, qu'ils vont changer de maître.
Aéroport de Toronto, début novembre 2016. Mourad Benchellali tend son passeport. Un bip. On lui demande d'attendre à l'écart. Puis un policier arrive, qui lui pose quelques questions. Mourad explique : invité par des écoles et le Sénat de Montréal, il vient participer à des rencontres destinées à comprendre et prévenir les dérives vers la violence d'inspiration islamiste de certains jeunes Canadiens. Pendant qu'il patiente dans un couloir, frustré, inquiet, la machine à remonter le temps se met en branle...
Comment tout cela a-t-il commencé ? C'était à l'été 2001, quand, âgé de dix-neuf ans, il s'est laissé entraîner vers des " vacances " en Afghanistan... Le djihad ? Non : une aventure, qui avait un vague parfum de clandestinité, un côté cinéma - une rupture dans la routine de la vie en banlieue de Lyon. Quand le policier revient, un interro gatoire s'engage, qui durera la nuit entière. L'histoire que Mourad tente d'expliquer à cet homme, c'est celle que raconte ce livre : le voyage d'un jeune inconscient qui met les pieds là où il ne faut pas au moment où il ne faut pas (quelques semaines avant les attentats du 11 Septembre) et en paie le prix dans le camp de Guantánamo où il échoue. À la différence de beaucoup de détenus, Mourad a trouvé en lui-même la capacité de ne pas sombrer dans la haine et a choisi de transformer ce lieu d'enfer sur terre en l'université où il n'avait pas été - une école de la compréhension et de la tolérance...
Revenu en France, Mourad s'est peu à peu reconstruit une vie ; aujourd'hui, il saisit toutes les occasions pour partager son expé rience en espérant qu'elle puisse être utile aux jeunes Européens ou Nord-Américains tentés de tomber dans le même piège que lui - car si les étiquettes ont changé, les circonstances internationales évolué, les mécanismes sont les mêmes et cette " vieille histoire " qui se lit comme un thriller a des accents terriblement actuels.