On a couru vers la mer. On a joué aux dauphins, nous faufilant l’une derrière l’autre, dans une espèce de danse qui nous conduisait à glisser nos têtes entre les jambes de l’autre, à nous toucher dos à dos, à frotter nos poitrines, à plonger et à remonter à la surface pour respirer ; nous n’étions plus des poissons. Mais à peine avais-je aspiré l’air que ma mère appuyait ma tête sous l’eau pour continuer le jeu. Je voulais être à la hauteur et ne pas me plaindre. Il y avait du défi dans l’air et je le relevais.
« Demain, gare de Lyon, départ à 9h37. T'es contente ? Je ne savais pas si j'étais contente ou pas. Je trouvais que tout allait trop vite. Je ne pourrais dire au revoir à personne, ne pourrais me réjouir quelques jours auparavant à l'idée du départ. Pourtant, j'ai répondu Oui. Parce que je sentais, ...
"D'accord" : c'est peut-être le mot qu'elle dit le plus souvent, par fatigue, lâcheté ou absence d'à-propos. Mais certains soirs, tard, après avoir improvisé une danse dans son salon pour chasser les contrariétés de la journée, elle est capable d'envoyer des mails incendiaires ou insensés pour recti...
"Votre fille, c'est une catastrophe." C'est ce que dit la maîtresse à une mère un matin devant l'école. La phrase fait son chemin dans l'esprit fragile de Sophie et la renvoie à une douleur ancienne, également d'origine scolaire. Ressurgissant au contact du mot "catastrophe", cet événement traumati...
"Moi, écrire un éloge de la haine ? Impossible ! La haine, le mot même me fait froid dans le dos. Pourquoi alors n'ai-je pas proposé de parler de l'amour lorsque l'on m'a demandé de participer à l'aventure des "Petits éloges" ? Parce que, peut-être, je n'avais rien à en dire. La haine, j'ai essayé....
'Cela faisait maintenant une année entière que nous étions à vendre. Nous avions peur de n'intéresser personne, peur du plan social. On attendait le grand jour, le jour des pleurs, des adieux, et peut-être éprouvions-nous quelque plaisir à rendre poignantes, par avance, ces heures où nos vies bascul...
'Martine pleure devant la tombe de sa mère. Son visage est boursouflé. Elle a grossi, elle est vêtue de noir, mais l'effet n'est pas chic. Elle porte un pantalon flasque et un pull qui dégouline jusqu'à mi-cuisses. Cela fait peut-être trente ans que je ne l'ai pas vue. On m'avait prévenue, elle a ch...
Ce premier roman montre trois hommes et une femme qui cherchent amour ou sécurité. ...
Une nouvelle collection de romans intimistes signée par de grands auteurs ! Prénom : Pauline Age : 12 ans J'aime : rigoler avec ma copine Sarah, avoir de bonnes notes, l'Égypte ancienne Je déteste : les épinards, les pestes, la lâcheté, les crises d'ado de ma grande soeur, lorsque ma mère me dem...
Il y a vingt ans, Nathalie Kuperman publiait son premier roman qui s'intitulait déjà Le Contretemps, une histoire d'amour écrite à fleur de vie. Aujourd'hui, romancière confirmée, elle s'est replongée dans ce récit de jeunesse qu'elle réécrit, riche de son expérience d'écrivain et de femme. La renco...
Incroyable! Comment la maîtresse peut-elle parler aussi mal? Première lecture dès 6 ans. ...